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«Mon fils a la peau sur les os»: Les hôpitaux de Gaza voient affluer une population affamée

Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Juillet 2025 à 12:16 | | 0 commentaire(s)|

Gaza est au bord de la famine et les hôpitaux de l'enclave palestinienne sont les premiers à en témoigner des effets. Car la faim aggrave évidemment l'état des plus vulnérables, les malades et les enfants qui affluent dans les hôpitaux.


«Mon fils a la peau sur les os»: Les hôpitaux de Gaza voient affluer une population affamée
Al-Chifa est l'un des rares hôpitaux encore fonctionnels de Gaza. En plus des blessés de guerre et des femmes enceintes, voilà maintenant des malades accablés par la faim. Pour arriver jusqu'ici, Oum Oussama a attendu une heure et trente minutes sous le soleil.

Elle a pris place à bord d'un tuk-tuk avec son fils de 18 ans qui survit avec un seul rein : « Je leur ai demandé des compléments alimentaires. Ils m'ont dit qu'ils les réservaient aux enfants de moins de cinq ans. Que va-t-il manger ? Mon fils n'a qu'un rein. L'eau qu'on boit est contaminée. Je n'ai plus rien à lui donner à manger. Maintenant, il a la peau sur les os. »

Responsable des urgences, Moatez Harara voit arriver ces personnes fragiles, malades, privées de traitements à cause des conditions de vie désastreuses, et qui sont les premières à mourir : « Ils ne parviennent pas à s'alimenter comme il faut. Ils mangent ce qu'ils trouvent, ce qui aggrave leur cas. La faim fait que le corps s'adapte et transforme les protéines en sucres pour survivre. Le monde doit arrêter ça. Il faut rouvrir les points de passage et laisser entrer la nourriture. Sinon, les malades et les affamés vont continuer à affluer et les hôpitaux ne pourront plus répondre, ils vont s'effondrer. »


Et puis il y a les enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, rien qu'en juillet, seize sont morts affamés.

Israël nie être responsable de la pénurie de nourriture dans la bande de Gaza

Mercredi 23 juillet, Israël s'est défendu d'être responsable de la pénurie de nourriture dans la bande de Gaza et a accusé le Hamas d'avoir provoqué une crise humanitaire, en réponse aux critiques d'organisations internationales sur « une propagation de la famine » dans le territoire palestinien assiégé. « À Gaza aujourd'hui, il n'y a pas de famine causée par Israël », a déclaré le porte-parole du gouvernement israélien David Mencer. « Il s'agit d'une pénurie provoquée par le Hamas », a-t-il ajouté, en accusant le mouvement palestinien d'empêcher la distribution et de piller l'aide. Le groupe palestinien a toujours rejeté de telles accusations.

L'armée israélienne a nié bloquer l'aide humanitaire et affirmé que 950 camions se trouvaient à Gaza et attendaient que les agences internationales distribuent leurs cargaisons. Le Cogat, un organisme qui dépend du ministère israélien de la Défense, a affirmé que près de 4 500 camions étaient entrés récemment à Gaza, transportant de la farine et des aliments pour bébés et enfants.

Israël fait face à une extrême pression internationale pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza, ravagée par 21 mois de guerre et soumise à un blocus qui prive la population d'une aide humanitaire vitale.

RFI