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Mardi 22 Décembre 2020

Mort de la ressortissante belge Josée Tilemans : La section de Recherches de la Gendarmerie nationale relate les faits.


Les enquêteurs de la section de Recherches placés sous les ordres du Chef d’escadron Abdou Mbengue, commandant la Section de recherches avaient établi leurs quartiers à Thiès pour élucider les contours de la disparition suspecte d’une ressortissante belge depuis le mois d’Octobre 2020.



La gendarmerie a ainsi résumé les faits : Le lundi 07 décembre 2020, le commandant de la Section de Recherches a reçu la visite d’un prêtre venu déclarer la disparition d’une belge nommée Josée Christiane Tilemans. Dans sa déposition, il a entre autres, cité des noms de personnes prêtes à témoigner, notamment sur les relations heurtées que la disparue entretenait avec son conjoint, le nommé A. Sarr, alias Mame Gor. Le religieux a cité la dame Binetou comme étant celle qui a été appelée au secours par la disparue juste avant sa disparition. Interpellée, cette dernière confirme et soutient être venue à la maison de la disparue sans pouvoir entrer, puisque personne n’a ouvert la porte. Par ailleurs, elle aurait vainement tenté de joindre le mari de la dame. C’était le dimanche 04 octobre 2020. Depuis lors, plus personne n’a eu des nouvelles de la dame Josée Christiane Tilemans.

Exploitant les renseignements reçus directement ou téléphoniquement des uns et des autres, des investigations techniques ont été initiées. S’étant rendu compte d’une piste sérieuse menant vers le mari de la disparue, le commandant de la SR a saisi le procureur de la République près le TGI de Thiès qui lui a dit qu’une enquête était déjà ouverte par le commissariat de police. Ordre a alors été donné aux enquêteurs de la SR de geler les investigations puisque la police était déjà saisie de l’affaire. Près de deux (02) semaines après, l’affaire a suscité une vive polémique par presse interposée. La dame Binetou à travers une vidéo qui a fait le tour de la toile s’est indignée de la disparition de celle qu’elle dépeint comme étant son amie, voire sa moitié, sans que personne ne puisse savoir comment cela est arrivé.

Parallèlement, le mari de la dame, principal suspect a répliqué dans une émission radio, évoquant des accusations sans fondement, allant même jusqu’à envisager de porter plainte contre ses accusateurs. Face à cette situation, le commandant de la SR a appelé le procureur de Thiès le vendredi 18 décembre pour lui demander l’autorisation de poser des actes dans le cadre de cette enquête qu’il a confiée au commissaire central de Thiès, ce qu’il a accepté. Le samedi 19 décembre 2020, une équipe d’enquêteurs de la SR a effectué un transport à Thiès pour y installer un PC d’enquête en vue de conduire les investigations relatives à l’affaire en question. À la Brigade de Recherches où ils se sont installés, les enquêteurs ont pris plusieurs auditions de témoins, avant de faire face au principal suspect, en l’occurrence le mari de la disparue. Du fait des multiples incohérences notées dans ses déclarations, notamment sur ses activités le jour de la disparition de sa femme, il a été placé en garde à vue d’abord pour les nécessités de l’enquête.

Le dimanche 20 décembre 2020 à 12 heures, son face à face avec les enquêteurs, au cours d’une seconde audition, a été déterminant. Confondu par le feu roulant des questions posées par les enquêteurs qui l’ont mis devant ses propres contradictions et ses déclarations incohérentes, il a fini par passer aux aveux pour soulager sa conscience. Éclatant en sanglots et déversant de chaudes larmes, il a fini par avouer son crime. Selon lui, c’est lors d’une dispute conjugale le 04 octobre 2020, qu’il a donné à son épouse, un coup de tête qui lui a été fatal. Pris de panique, il a clandestinement transporté le corps sans vie de Josée Christiane Tilemans, pour aller l’enterrer à lisière de Thiès, vers le village de Dakhar Mbaye.

Nanti de cette information, le commandant de la SR en a informé le procureur de la République de Thiès à qui il a demandé d’autoriser l’exhumation du corps. Le magistrat a donné son accord et a assisté personnellement à l’exhumation du corps sans vie de la victime qui était enterrée clandestinement dans des circonstances dramatiques, depuis le 04 octobre 2020 vers 14 heures, selon la version du mis en cause. Les restes mortels ont été déposés à l’hôpital Aristide Le Dantec dont le Directeur a été saisi d’une réquisition aux fins d’autopsie. L’enquête suit son cours à la SR, mais la famille de la disparue, bien qu’inconsolable, aura reconnu l'efficacité de la Gendarmerie qui lui a permis de porter le deuil de sa fille...

Liberation
( Les News )