« Musique populaire et histoire politique du Sénégal » au programme d’une conférence à l’UCAD

Le Laboratoire de Littératures et Civilisations africaines de l’IFAN-CAD a organisé, ce mercredi 30 avril 2025, une conférence d’une grande richesse intellectuelle sur le thème : « Musique populaire et histoire politique au Sénégal ». Animée par le Professeur Ibrahima Wane de l’Université Cheikh Anta Diop, cette rencontre s’est tenue dans la prestigieuse Salle du Conseil de l’IFAN, en présence d’universitaires, d’artistes, d’étudiants et de passionnés de culture.

Durant plus de trois heures, le Professeur Wane a exploré les rapports complexes entre musique populaire et pouvoirs politiques, mettant en évidence le rôle fondamental des musiciens comme chroniqueurs de leur époque. À travers une approche mêlant analyse historique, esthétique et sociopolitique, il a invité l’auditoire à reconsidérer la musique, non seulement comme un art, mais aussi comme un vecteur de mémoire, de résistance et de transformation sociale.

L’Orchestra Baobab : une esthétique politique de la mémoire

Au centre de cette réflexion, l’exemple emblématique de l’Orchestra Baobab, formation mythique née au début des années 70, dans un Sénégal fraîchement indépendant. Le groupe, connu pour son style métissé mêlant rythmes afro-cubain, mandingue et wolof, incarne selon le professeur Wane, « une modernité enracinée », capable de dialoguer avec le monde, tout en restant profondément locale.

Musique, pouvoir et société : un dialogue ininterrompu


Le Pr. Wane a également évoqué d’autres figures et époques, pour montrer la continuité d’un dialogue entre musiciens et sphères du pouvoir.

La conférence a été suivie par la projection d’un documentaire sur l’Orchestra Baobab, provoquant des échanges nourris avec le public sur la place actuelle de la musique engagée, la représentation des femmes dans ce paysage et les défis de la mémoire culturelle face à l’industrialisation musicale.

Une initiative saluée

Modérée par Dr. Kalidou Seydou Sy, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger, cette conférence a été saluée pour la qualité de son contenu et sa capacité à faire dialoguer disciplines, générations et sensibilités diverses.

En clôturant la session, Pr. Wane a lancé un appel à revisiter les archives sonores nationales : « Ce n’est pas seulement notre musique qu’il faut écouter, mais aussi notre histoire qu’il faut réapprendre à travers elle ».