Leral.net - S'informer en temps réel

Ndayane, village de pêcheurs: Les autochtones, sans aide alimentaire et subvention, vivent le calvaire (Vidéo)

Rédigé par leral.net le Mercredi 3 Juin 2020 à 13:35 | | 0 commentaire(s)|

Le village de Ndayane souffre de la pandémie Covid-19. L’activité de pêche, la principale source de revenus, peine à satisfaire les attentes des populations autochtones. Régulièrement, les pêcheurs reviennent avec quantité de poissons. Mais, ils peinent à les revendre sur le marché. Et, jusqu’à présent, constate-t-on, l’aide alimentaire promise par l’Etat du Sénégal n’est pas encore disponible dans cette localité. Reportage…


La vie des hommes en période de conflit ou de pandémie souffre d’entorse. Les difficultés s’enchaînent…Certains téméraires, refusant d’être des défaitistes s’accrochent pour éviter le trépas. Le village de pêcheur, Ndayane, à défaut de recevoir l’aide alimentaire continue de vivre des maigres revenus de son commerce de poissons. Mais, des complications liée au transport des produits halieutiques vers le marché extérieur, c’est-à-dire Rufisque, Diamniadio et ailleurs, s’ajoutent à leurs difficiles conditions de vie.

« La Covid 19 est très compliquée à Ndayane. Le soutien manque dans ce village. Les piroguiers partent en mer. Mais, au retour de la pêche, il est difficile de revendre le produit. Réellement, nous souhaitons la fin de la pandémie pour mieux vivre de nos activités de commerce. Il n’y a plus rien sur le marché. Les gens n’achètent pas. Et, nous ne gagnons plus rien avec l’activité de vente de poissons », a regretté Rokhaya Niass, une commerçante, habitant le village de Ndayane. Bassine, rempli de légumes et autres condiments, bien posée sur sa tête, la mamie exprime sa désolation et l’absence d’aide alimentaire, attendue des vivres de la Force Covid 19.

Le défaut de soutien des autorités étatiques fend le cœur de ces mères de famille qui peinent à joindre les deux bouts. Fatou Sène, une des leurs, accrochée par Leral TV, précise qu’à vrai dire, personne ne les soutient. Elle souhaite la levée imminente des mesures restrictives pour faciliter la reprise de ses activités de commerce.

Ainsi, il a été constaté que les pêcheurs passent une bonne partie de leur temps à broyer du noir. Même si la Covid 19 n’est pas encore signalée dans cette localité Lébou. Etant des campagnards, l’argent ne rentre plus comme avant. « La Covid 19 n’existe pas encore dans cette localité. Nous respectons les mesures barrières. Les personnes étrangères sont ordonnées à prendre de la distance, s’il refuse de se laver les mains. Nous ne gagnons plus avec les activités de la mer. Le poisson est partagé avec les femmes de la localité. On n’a pas de Quai de pêche et la Covid nous empêche de développer nos activités », a fustigé le pêcheur, Mamadou Thiandoum, interpellé par Leral TV.

Les populations de Ndayane ne sont pas novices à la maladie. Ces dernières avaient reçu l’alerte du médecin de la localité. L’homme de l’art a pris par anticipation son courage pour sensibiliser à temps la communauté Lébou de Ndayane. « L’aide n’est pas encore sentie dans le village. Ce qu’on a reçu, c’est l’aide de la municipalité, composé de gels et de savons. Nous mettons la pression aux jeunes enfants qui jouent ici, le football. Beaucoup de choses manquent dans le domaine de la pêche. N’empêche, nous sommes en train de vivre de nos revenus. Et, nous ne nous focalisons pas sur une éventuelle aide de l’Etat », relève Momadou Sène.

Depuis le début de la pandémie, ces autochtones regrettent l’absence de moyens de locomotion pour revendre le poisson à Rufisque et ailleurs. Les vendeuses reviennent avec une grande partie de produits invendus. Mais, elles prennent le soin de transformer ce stock en poisson séchée. « C’est difficile de tenir dans cette situation. On se méfie des contacts de personnes étrangères. L’économie est aux arrêts. Nous perdons beaucoup avec l’arrêt des activités économiques. Nous ne pouvons plus rien faire. La pêche n’est plus rentable, elle ne rapporte plus rien. Les bateaux étrangers pillent nos ressources. Souvent, ces bateaux détruisent nos filets en mer », déplore le Badiénou Gokh de Ndayane. N’empêche, Ndayane attend toujours, l’aide alimentaire.