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Non respect du code de l’environnement : Cayar dans la rue ce samedi pour dénoncer l’usine de farine de poissons «Barna»

Ce samedi 20 aout 2022, la population du village traditionnel des pêcheurs de Cayar compte descendre dans la rue pour dénoncer le « danger permanent » que représente, sur ses terres, la présente de l’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal SA. Les plaignants s’offusquent du fait que « l’entreprise en question foule aux pieds le respect scrupuleux des procédures environnementales »


Rédigé par leral.net le Samedi 20 Août 2022 à 11:08 | | 0 commentaire(s)|

C’est à travers une grande marche pacifique contre le « non respect du code de l’environnement » par l’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal SA, à l’initiative du collectif «Taxawou Cayar», que la population du village traditionnel des pêcheurs, l’une des plus grands centres de pêche du Sénégal, compte exprimer son ras-le-bol.

La marche qui partira du quai de pêche pour se terminer devant ladite entreprise, sera surtout l’occasion, à en croire le coordonnateur du collectif «Taxawou Cayar», Mor Mbengue, de mettre l’accent sur « les eaux usées que l’usine déverse dans le Lac Mbawane, qui est relié à la nappe du forage qui alimente la population riveraine ».

Il constate qu’« aujourd’hui la situation est d’autant plus catastrophique que l’eau provenant de ce forage dégage une odeur nauséabonde comme celles des fosses septiques ». Les membres du collectif de défense des intérêts de Cayar qui ont toujours contesté l’installation d’une usine de fabrique de farine et d’huile de poisson sur leurs terres, disent n’avoir jamais été en phase avec Barna/Sénégal SA qui suscite une « vive polémique autour de l’impact socio environnemental ».

Ils pensent qu’ «autoriser l’implantation de cette usine espagnole de fabrique de farine et d’huile de poisson du nom de Barna/Sénégal à Cayar équivaudrait à un ‘’suicide collectif’’ organisé par les autorités compétentes ».

Dans le village traditionnel des pêcheurs, les gens dénoncent la dégradation de l’environnement due aux effets néfastes de cette entreprise d’un promoteur étranger qui a engagé par le biais d’un partenaire sénégalais la mise en œuvre du projet, avec un investissement de 7 milliards de FCFA. L’homme d’affaires espagnol, conscient des « conséquences désastreuses sur l’environnement et la santé des populations », avait jugé nécessaire de construire un hôpital avant de démarrer ses activités.

Du coup, les populations riveraines de penser que « l’implantation à Cayar d’une telle usine constitue une réelle menace sur la santé des populations, sur l’environnement et les activités économiques des femmes transformatrices ».

En plus de « l’impact très négatif sur l’environnement, avec à la clé la réduction drastique de l’espérance de vie », les habitants de la zone remarquent que « c’est un paradoxe de voir l’installation de cette usine, un facteur de raréfaction des ressources, au moment où l’Etat prend différentes initiatives pour améliorer les quais de pêche, les sites de transformation. Les populations attirent l’attention sur le fait que « le site d’implantation est une zone lotie avec 1.134 parcelles à usage habitable, d’où une réelle menace sur la santé de milliers de gens ».

Ils remarquent que « sur le plan purement économique, avec cette usine, il est clair que les activités de toutes les femmes transformatrices de Cayar, qui font vivre beaucoup de familles d’ici et d’ailleurs, vont à jamais disparaître, ce qui va occasionner une déchirure sociale ».

Aussi, « l’implantation de cette usine de fabrication de farine de poisson impacte la gestion des ressources halieutiques, au détriment des générations futures. Le premier danger de l’usine est celui qu’on ne peut ni voir, ni mesurer, à savoir la nuisance olfactive ». Il s’y ajoute que « l’usine peut mettre en danger la sécurité alimentaire et la préservation des métiers des femmes transformatrices ».
Le Témoin