Je ne suis pas en train de donner des leçons, je ne suis pas en train de faire dans le péremptoire mais l’heure est grave. Nous courons un risque grave de guerre civile et jusqu’à ce jour, je ne vois que très peu de choses, au-delà de la parole des guides religieux (que nous faisons semblant d’écouter et de croire), allant dans le sens d’une réparation du pacte social qui est fortement rompu au Sénégal. Face à l’échec de nos élites politiques à formuler un projet de société alternatif, nous ne disposons que d’appel à la violence et d’attaques répétées contre notre commun vouloir de vie commune déjà affaibli.
Nos turpitudes, nos égos et nos fantasmes brisent des vies…
Ce pays est en passe d’être coulé par une classe politique, dont les pires des paltoquets confisquent la nation au gré de leurs turpitudes, leurs égos, leurs fantasmes, leurs rêves de puissances inassouvies. Tout dans la nature, le contenu des échanges et les postures incarnées par certains acteurs politiques, de même que de faux acteurs de la société civile, montrent que nous allons droit vers un affrontement au sein de la grande nation sénégalaise, un face-à- face orchestré…
Les événements de mars insuffisamment analysés, ne sont là que pour en attester. Dans le même ordre d’idées, indexer “un système” ou assimiler une entreprise à des intérêts étrangers , le tout sans consistance intellectuelle ajoutée à une simplification dangereuse, est une manipulation des opinions publiques, doublée d’une malhonnêteté intellectuelle inouïe.
A tort ou à raison, des acteurs ayant “pognon sur rue” organisent une lutte fratricide entre les Sénégalais, inscrits par défaut dans des identités résiduelles, des appartenances de circonstances face au pessimisme ambiant et au manque d’alternative véritable.
PSE, Na Barr, Jotna , France-dégage, Mortal Kombat, Tibb Tank, Sénégal Tampi…
Les ressorts véritables de tous les populismes:
• c’est bien la simplification, abusive, de la réalité par nature complexe,
• le développement d’un regard manichéén d’un monde multicentré
• un discours sur la société menacée constamment par des ennemis de l’intérieur, tapis dans l’ombre (une réactivation de la figure du traitre similaire à celui des régimes totalitaires). J’affirme ici que la notion de ” forces occultes” est en tout point similaire à l’usage d’une idée noble, aujourd’hui galvaudée, “les patriotes”.
• Des mots-valises qui constituent en réalité un appel au passage à l’acte faussement drapé derrière les atours d”un slogan, d’un constat dont la base est avant tout une analyse finement biaisée et volontairement jusqu’au-boutiste, car ne proposant aucune alternative globale sérieuse autre que la violence, dont les formes verbales inouïes n’augurent rien de bien positif.
• A ce jeu, Me El Hadj Diouf n’est qu’un épiphénomène face à certaines figures largement plébiscitées dans nos média ou dans leurs appareils idéologiques (leurs réseaux sociaux, et leurs followers).
La sécurité privée est une affaire déjà réglée au Sénégal mais…
Les nombreux clivages que je constate au sein de nos espaces publics, ainsi que la violence ne sont pas des faits nouveaux. C’est le cas par exemple pour la question des “nervis”. La scène politique sénégalaise a toujours été violente, c’est un fait vérifiable et mesurable. l’histoire montre que bien des partis politiques sénégalais ont eu des factions armées, ne versons pas dans la critique facile.
Car même si la loi sénégalaise organise la sécurité privée, ce qu’elle ne règle pas, c’est l’absence d’un personnel politique véritablement engagé pour notre idéal national et qui ne maintienne pas ce pays dans l’immobilisme et la campagne électorale permanente. Nos gouvernants entretiennent volontairement et constitutionnellement parlant, le flou sur des questions aussi déterminantes “le troisième mandat” , les deux corps du président à la fois chef d’état et chef de parti….Quel en est la conséquence ? Rivaliser d’ardeur dans la prise de position intenable, puis verser à outrance dans les marronniers.
Et la presse dans tout ça?
Mes amis journalistes, je ne prétends vous donner aucune leçon, vous exercez un métier noble et difficile. Il vous revient de faire le ménage au sein de vos colonnes et d’assumer votre fonction politique historique: le quatrième pouvoir, mais un quatrième pouvoir indépendant !!! Il vous revient d’organiser l’expression de ces multiples tensions en cours dans notre société, tout en favorisant l’émergence d’un contre-discours réaliste, équilibré, pertinent et suffisamment puissant pour contribuer à rationaliser les débats en cours.
On doit pouvoir imaginer des modèles nouveaux de financement de la presse, à même d’en assurer l’indépendance et la liberté…, sinon ce pays ira droit au mur. Au-delà de la liberté et de l’indépendance, il y a surtout la question des contenus. Très franchement les titres avec ” x” détruit “Y”, “N” s’est tapé une “D”, et même les titres sans lien avec le contenu de l’article etc…le mal est profond. Mais je garde encore foi malgré la rudesse du labeur.
La violence au sein de l’Université Cheikh Anta Diop, l’agression d’un professeur dans l’exercice de ses fonctions, par un étudiant…, font écho à une crise généralisée de la confiance, du fait d’une rupture du pacte social sénégalais. Contexte propice pour la divulgation de discours haineux, clivants, qui n’est qu’une préparation mentale vers un P.A.C.S (Passage à l’Acte Criminel Simplifié) soit le moment où on tue, humilie, détruit sans état d’âme. D’autres actes plus infâmes sont à venir. Malheureusement, il ne s’agira plus seulement de brûler la maison de maître El hadj Diouf ou de Birima Ndiaye….Ce sera pire.
Dr Moussa Aidara Diop
Enseignant en communication et en Relations Internationales
Nos turpitudes, nos égos et nos fantasmes brisent des vies…
Ce pays est en passe d’être coulé par une classe politique, dont les pires des paltoquets confisquent la nation au gré de leurs turpitudes, leurs égos, leurs fantasmes, leurs rêves de puissances inassouvies. Tout dans la nature, le contenu des échanges et les postures incarnées par certains acteurs politiques, de même que de faux acteurs de la société civile, montrent que nous allons droit vers un affrontement au sein de la grande nation sénégalaise, un face-à- face orchestré…
Les événements de mars insuffisamment analysés, ne sont là que pour en attester. Dans le même ordre d’idées, indexer “un système” ou assimiler une entreprise à des intérêts étrangers , le tout sans consistance intellectuelle ajoutée à une simplification dangereuse, est une manipulation des opinions publiques, doublée d’une malhonnêteté intellectuelle inouïe.
A tort ou à raison, des acteurs ayant “pognon sur rue” organisent une lutte fratricide entre les Sénégalais, inscrits par défaut dans des identités résiduelles, des appartenances de circonstances face au pessimisme ambiant et au manque d’alternative véritable.
PSE, Na Barr, Jotna , France-dégage, Mortal Kombat, Tibb Tank, Sénégal Tampi…
Les ressorts véritables de tous les populismes:
• c’est bien la simplification, abusive, de la réalité par nature complexe,
• le développement d’un regard manichéén d’un monde multicentré
• un discours sur la société menacée constamment par des ennemis de l’intérieur, tapis dans l’ombre (une réactivation de la figure du traitre similaire à celui des régimes totalitaires). J’affirme ici que la notion de ” forces occultes” est en tout point similaire à l’usage d’une idée noble, aujourd’hui galvaudée, “les patriotes”.
• Des mots-valises qui constituent en réalité un appel au passage à l’acte faussement drapé derrière les atours d”un slogan, d’un constat dont la base est avant tout une analyse finement biaisée et volontairement jusqu’au-boutiste, car ne proposant aucune alternative globale sérieuse autre que la violence, dont les formes verbales inouïes n’augurent rien de bien positif.
• A ce jeu, Me El Hadj Diouf n’est qu’un épiphénomène face à certaines figures largement plébiscitées dans nos média ou dans leurs appareils idéologiques (leurs réseaux sociaux, et leurs followers).
La sécurité privée est une affaire déjà réglée au Sénégal mais…
Les nombreux clivages que je constate au sein de nos espaces publics, ainsi que la violence ne sont pas des faits nouveaux. C’est le cas par exemple pour la question des “nervis”. La scène politique sénégalaise a toujours été violente, c’est un fait vérifiable et mesurable. l’histoire montre que bien des partis politiques sénégalais ont eu des factions armées, ne versons pas dans la critique facile.
Car même si la loi sénégalaise organise la sécurité privée, ce qu’elle ne règle pas, c’est l’absence d’un personnel politique véritablement engagé pour notre idéal national et qui ne maintienne pas ce pays dans l’immobilisme et la campagne électorale permanente. Nos gouvernants entretiennent volontairement et constitutionnellement parlant, le flou sur des questions aussi déterminantes “le troisième mandat” , les deux corps du président à la fois chef d’état et chef de parti….Quel en est la conséquence ? Rivaliser d’ardeur dans la prise de position intenable, puis verser à outrance dans les marronniers.
Et la presse dans tout ça?
Mes amis journalistes, je ne prétends vous donner aucune leçon, vous exercez un métier noble et difficile. Il vous revient de faire le ménage au sein de vos colonnes et d’assumer votre fonction politique historique: le quatrième pouvoir, mais un quatrième pouvoir indépendant !!! Il vous revient d’organiser l’expression de ces multiples tensions en cours dans notre société, tout en favorisant l’émergence d’un contre-discours réaliste, équilibré, pertinent et suffisamment puissant pour contribuer à rationaliser les débats en cours.
On doit pouvoir imaginer des modèles nouveaux de financement de la presse, à même d’en assurer l’indépendance et la liberté…, sinon ce pays ira droit au mur. Au-delà de la liberté et de l’indépendance, il y a surtout la question des contenus. Très franchement les titres avec ” x” détruit “Y”, “N” s’est tapé une “D”, et même les titres sans lien avec le contenu de l’article etc…le mal est profond. Mais je garde encore foi malgré la rudesse du labeur.
La violence au sein de l’Université Cheikh Anta Diop, l’agression d’un professeur dans l’exercice de ses fonctions, par un étudiant…, font écho à une crise généralisée de la confiance, du fait d’une rupture du pacte social sénégalais. Contexte propice pour la divulgation de discours haineux, clivants, qui n’est qu’une préparation mentale vers un P.A.C.S (Passage à l’Acte Criminel Simplifié) soit le moment où on tue, humilie, détruit sans état d’âme. D’autres actes plus infâmes sont à venir. Malheureusement, il ne s’agira plus seulement de brûler la maison de maître El hadj Diouf ou de Birima Ndiaye….Ce sera pire.
Dr Moussa Aidara Diop
Enseignant en communication et en Relations Internationales