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OFFENSIVE DJIHADISTE MAJEURE AUX PORTES DU SÉNÉGAL

Rédigé par leral.net le Mercredi 2 Juillet 2025 à 00:59 | | 0 commentaire(s)|

Une attaque coordonnée sans précédent a visé mardi la région de Kayes et le poste-frontière de Diboli, par où transitent tous les camions sénégalais vers le Mali, menaçant de paralyser les échanges entre les deux pays

(SenePlus) - Une attaque coordonnée d'une ampleur inédite a frappé mardi à l'aube la région de Kayes, dans l'ouest du Mali, à quelques kilomètres de la frontière sénégalaise. En visant simultanément sept localités, dont le poste-frontière stratégique de Diboli par où transitent tous les camions en provenance de Dakar, les djihadistes du GSIM menacent directement l'artère économique vitale entre les deux pays.

Cette opération du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), filiale sahélienne d'Al-Qaida dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali, a visé Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli, Gogui et surtout Kayes, principale ville de cette région frontalière avec le Sénégal, selon Le Monde.

Le choix des cibles n'est pas fortuit. "La grande majorité de nos marchandises proviennent du Sénégal. En attaquant Diboli et Kayes, les djihadistes veulent perturber le ravitaillement du Mali et notre économie déjà fébrile", estime un homme d'affaires bamakois cité par le quotidien français.

L'attaque du poste-frontière de Diboli revêt une importance particulière pour le Sénégal. C'est par là que "transitent tous les camions en provenance de Dakar, pour ensuite emprunter la stratégique route nationale 1 jusqu'à Bamako", précise Le Monde. Cette artère commerciale constitue l'épine dorsale des échanges entre les deux pays, particulièrement cruciale en cette saison des pluies qui "complique les déplacements et rallonge les temps de transport".

À Kayes même, les assaillants ont mené une offensive tous azimuts. "Arrivés à bord de pick-up et de motos, [ils] ont attaqué le camp militaire, l'aéroport et la résidence du gouverneur de la région", rapporte le journal. Sur une vidéo amateur vérifiée par la rédaction, on aperçoit le bâtiment du gouvernorat "saccagé et incendié".

L'état-major général des armées maliennes a confirmé ces attaques, revendiquant avoir infligé de lourdes pertes aux assaillants. "Le bilan provisoire fait état de plus de 80 terroristes neutralisés, avec la récupération d'un véritable arsenal de guerre, composé d'armes, de munitions, de radios mais aussi de beaucoup de motos et de véhicules", a déclaré le colonel major Souleymane Dembélé, porte-parole des Forces armées maliennes, dans une déclaration télévisée citée par Le Monde.

De son côté, le GSIM a revendiqué ces attaques coordonnées mardi soir, affirmant avoir pris le "contrôle total de trois casernes ennemies et de dizaines de positions militaires", sans fournir de bilan humain ni matériel.

Un "message fort" à quelques kilomètres du Sénégal

Cette escalade inquiète les observateurs de la sécurité régionale. "On savait que les djihadistes étaient là, autour de Kayes. Avec cette opération d'envergure, ils envoient un message fort et confirment qu'ils sont désormais bien implantés dans cette zone", estime une source sécuritaire suivant l'activité des groupes djihadistes sahéliens, citée par Le Monde.

L'implantation croissante du GSIM dans cette région frontalière représente une menace directe pour la stabilité régionale. Selon une étude du Timbuktu Institute, think tank sénégalais, publiée fin avril et citée par le quotidien français, la branche sahélienne d'Al-Qaida a "multiplié par sept" ses actions violentes entre 2021 et 2024 dans la région de Kayes.

Au-delà de la perturbation économique, cette offensive s'inscrit dans une stratégie plus large d'asphyxie de la capitale malienne. "Avec ces attaques simultanées autour de Kayes, ils montrent qu'ils sont en train de resserrer leur étau" autour de Bamako, conclut la source sécuritaire précitée dans Le Monde.

Cette analyse confirme les craintes d'un encerclement progressif de la capitale malienne, déjà frappée par un double attentat meurtrier en septembre 2024. Historiquement implanté dans le nord et le centre du Mali, le GSIM étend désormais son rayon d'action vers le sud et l'ouest du pays, se rapprochant dangereusement des frontières avec les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest.

Cette offensive majeure aux portes du Sénégal soulève des questions cruciales pour la sécurité de toute la sous-région. La région de Kayes, qui "abrite par ailleurs les principales mines d'or du Mali, première richesse du pays", selon Le Monde, constitue un enjeu économique majeur dont la déstabilisation pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières maliennes.

Pour le Sénégal, cette escalade de violence à sa frontière orientale représente un défi sécuritaire de premier plan, d'autant que les liens économiques entre les deux pays rendent toute perturbation de cette zone particulièrement préoccupante pour Dakar.

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Source : https://www.seneplus.com/societe/offensive-djihadi...