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PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : Takku-Wallu tire un bilan peu reluisant pour El Malick Ndiaye

Rédigé par leral.net le Mardi 8 Juillet 2025 à 11:58 | | 0 commentaire(s)|

PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : Takku-Wallu tire un bilan peu reluisant pour El Malick Ndiaye

 
Le groupe parlementaire Takku-Wallu a fait face à la presse hier pour tirer le bilan de la première session ordinaire de la XVème législature. Même s’ils ont salué et félicité El Malick Ndiaye lors de la cérémonie de clôture pour ses réalisations en tant que président, Aïssata Tall Sall et ses collègues se sont vertement attaqués à ce dernier, dénonçant ses violations des textes de l’Assemblée. Ils n’ont pas manqué d’avertir la majorité sur leur ferme volonté de faire respecter scrupuleusement le règlement intérieur de l’Assemblée nationale lors de la prochaine session. Abdou Mbow d’informer l’opinion que le projet de la modernisation dont El Malick se glorifie a commencé depuis 2021, sous Niasse.
 
 
Après avoir témoigné leur solidarité à leurs collègues Farba Ngom et Moustapha Diop, les membres du groupe Takku-Wallu ont tiré le bilan des premiers six mois dans la XVème législature. Le groupe parlementaire de l’opposition informe avoir introduit deux recours devant le Conseil constitutionnel dont un en accord avec les non-inscrits, qui a abouti à l’invalidation de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie ; et l’autre devant la Cour suprême contre l’élection du bureau de l’Assemblée pour non-respect de la loi sur la parité dont l’examen est toujours en cours.
Cependant,  souligne le vice-président du groupe parlementaire de l’opposition, Takku-Wallu tient à dénoncer plusieurs manquements qui ont émaillé la session : une Assemblée nationale à la remorque de l’exécutif. A en croire Djimo Souaré, toutes les initiatives ont quasiment été prises par l’exécutif. «Il s’agit de la suppression d’institutions constitutionnelles, de la levée intempestive de l’immunité parlementaire de députés, de la radiation d’un député, du blocage d’initiative des lois par les députés, de la violation répétée du règlement intérieur», dit-il.
Le groupe Takku-Wallu a, en outre, fait part de sa vive préoccupation face aux violations graves et répétées du règlement intérieur par le président de l’Assemblée nationale. «Nous avons été témoins, à plusieurs reprises, de nombreuses entorses aux règles qui régissent l’Assemblée nationale. Il y a eu le refus d’appliquer dans toute sa rigueur les dispositions de l’article 74 qui permettent à l’auteur d’une question préalable de reprendre la parole. La participation aux débats du président de l’Assemblée nationale, en violation flagrante des dispositions de l’article 69 du règlement intérieur pour commenter ou répondre aux députés, notamment ceux de l’opposition après leur prise de parole», renseigne Takku-Wallu qui invite El Malick Ndiaye à prendre de la hauteur et à se départir d’une stratégie de communication déjà vouée à l’échec.
Aïssata Tall Sall et Cie démentent formellement les allégations contre l’ancienne majorité relative à l’existence d’une indemnité de plénière de 100.000 francs. «Aucun des membres de Takku-Wallu n’a été bénéficiaire d’une telle indemnité ni sous la XIVème législature, encore moins sous cette XVème», précise M. Souaré.
Sur les prêts accordés aux députés pour les fêtes de la Korité et de la Tabaski, Takku-Wallu dit avoir décliné l’offre, même s’il n’a été informé que pour celui de la Tabaski. Les membres de Takku-Wallu appellent leurs collègues de la majorité à plus de sérénité en évitant les attaques par voie de presse et sur les réseaux sociaux, ce qui peut porter gravement atteinte à l’honneur et l’image de l’Assemblée nationale.
 
Abdou Mbow : «Tous les projets dont il se glorifie comme s’il était l’initiateur ont débuté sous le président Moustapha Niasse»
 
Abdou Mbow, lui, estime que cette Assemblée nationale est une agence de communication du gouvernement. Il fait aussi noter que le nouveau régime a augmenté le budget de l’Assemblée nationale de 4 milliards : «tout ce débat autour des milliards que vous avez entendu ces dernières semaines s’est passé au sein du groupe parlementaire de la majorité».
S’attaquant ensuite au projet de modernisation de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow souligne : «le présidente El Malick croit que l’Assemblée nationale a débuté en 2024. Tous les projets dont il se glorifie comme s’il était l’initiateur ont débuté sous le président Moustapha Niasse. J’ai dirigé le comité de suivi qui a supervisé les travaux en tant que premier vice-président de l’Assemblée nationale. C’est nous qui avons lancé le projet de modernisation de l’hémicycle», renseigne Abdou Mbow, qui annonce que ledit projet coûte 6 millions de dollars. Mieux, poursuit-il, «le Sénégal n’a dépensé aucun franc dans ce budget, il a été entièrement financé par la Corée. Le matériel a été installé avant même la dissolution de la XIVème législature. Le projet devait se dérouler sur cinq ans, de 2021 à 2025. El Malick ne fait que récolter les fruits que nous avons semés», renseigne Abdou Mbow qui poursuit : «les assistants parlementaires dont on parle, il faudrait rappeler que c’est sous le magistère du président Macky Sall qu’ils ont été engagés pour la première fois. Nous ne pouvons pas accepter qu’ils veuillent noircir tout ce qui a été fait avant leur arrivée», fait savoir Abdou Mbow qui exige du Premier ministre qu’il respecte la justice.
 
Aïssata Tall Sall : «El Malick confond sa casquette de secrétaire national à la communication de Pastef et son poste :de président de l’Assemblée»
 
Pour Aïssata Tall Sall, c’est comme si l’Assemblée nationale travaillait exclusivement pour l’exécutif. «Quand un collègue député dépose une proposition de loi, comme l’a fait Thierno Alassane Sall, la majorité s’empresse de la bloquer, mais quand le gouvernement nous envoie un projet de loi, l’Assemblée s’active automatiquement. Ce que nous dénonçons surtout c’est le comportement du président Malick Ndiaye. Nous avons une Assemblée nationale depuis 1959, mais c’est la première fois qu’un président se permet de rentrer dans les débats. A deux reprises, vous avez été témoin de comment nos séances ont été houleuses et difficiles. Il doit savoir qu’il est le président de tous les députés, pas seulement ceux de Pastef. Il confond sa casquette de secrétaire national à la communication de Pastef et son poste de président de l’Assemblée», fulmine-t-elle avant d’expliquer la procédure qui permet au président de l’Assemblée de pouvoir répondre à un député : «quand on l’interpelle sur le non-respect du règlement, il répond automatiquement alors que la loi lui impose, s’il veut répondre à un député, de quitter son siège et de rejoindre une place au sein de l’hémicycle, attendre que tout le monde ait fini de parler pour prendre la parole».
La présidente du groupe Takku-Wallu souhaiterait, lors de la prochaine session, que chacun observe son rôle scrupuleusement. Regrettant les forcing de la majorité, Aïssata Tall Sall soutient : «parfois c’est moi qui demande aux membres de notre groupe de laisser tomber pour ne pas chambouler nos travaux ou nous tirailler aux yeux du monde», dit-elle avant d’avertir la majorité : «qu’ils se le tiennent pour dit, à la prochaine session, nous allons exiger le respect scrupuleux du règlement intérieur, parce qu’il y va de notre dignité et notre respectabilité».
 
«Jamais, de ma mémoire d’avocat, je n’ai vu un gouvernant tenir de tels propos contre la justice»
 
La présidente de Takku-Wallu déplore aussi l’attitude de El Malick vis-à-vis de ses prédécesseurs. «Je n’ai jamais entendu un président de l’Assemblée dire du mal de son prédécesseur. Il a accusé les anciennes législatures de sortir des sacs d’argent, c’est une déclaration déplacée. Nous avons salué ses efforts à chaque fois qu’il le fallait, mais il veut faire croire qu’il est le maître d’ouvrage de tous ces changements», précise-t-elle avant d’aborder l’actualité avec la dernière sortie de Sonko. «Nous avons tous vu qu’il y a un malaise général avec les déclarations du Premier ministre, surtout celles qui ont été portées sur la justice. Je suis un acteur de la justice, mais, jamais, de ma mémoire d’avocat, je n’ai vu un gouvernant tenir de tels propos contre la justice. On lui demande de s’arrêter pendant qu’il est encore temps. Si on perd confiance en la justice, c’en est fini de notre République», conclut-elle.
 
Nd. Kh. D. F
 
 

PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : Takku-Wallu tire un bilan peu reluisant pour El Malick Ndiaye



Source : https://www.jotaay.net/PREMIERE-SESSION-ORDINAIRE-...