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Podor et ses quatre localités hostiles aux autorités politiques : Un mythe pris au sérieux par les politiciens

Lors de sa tournée économique au nord en juin 2021, le Président Macky Sall aurait fait un détour par Matam pour se rendre à Nguidjilone, pour ne pas traverser Ndouloumadji (village d’origine de son père), connu pour être une localité hostile à tout élu. Ces villages étiquetés hostiles aux autorités politiques et administratives qui y mettent les pieds, sont nombreux dans le Fouta, notamment dans le département de Podor. Reportage de "Bes Bi".


Rédigé par leral.net le Vendredi 15 Mars 2024 à 10:02 | | 0 commentaire(s)|

Diama Alwaly, Fodé Ass, Diagnoum Diawbé et Barobé, situés respectivement dans les communes de Guédé Village, Fanaye et Boké Dialloubé, sont des localités connues dans le département de Podor, où ni autorité politique ou administrative ne se hasarde à y fouler les pieds.

Car elles seraient protégées mystiquement par leurs anciens habitants, du temps des razzias maures et des bergers peuls (rouggo en Pulaar) et de l’obligation du paiement d’impôts à l’époque coloniale. Toutes ces pratiques dans ces localités, quoique très loin derrière nous, sont toujours évitées par les acteurs politiques.

En ce temps de campagne, les candidats avertis ne prendront pas le risque de battre campagne dans ces différentes localités. Amadou Pam raconte : «L’ancien maire de Guédé Village a été désigné parrain d’une activité culturelle à Diama Alwaly, mais le maire et son adjoint n’ont pas voulu y aller à cause du mythe reconnu à ce village. Finalement, en tant que conseiller, j’ai amené le soutien du maire et parrain».

Il ajoute : «Je sais que les politiciens n’y vont pas, ceux qui sont au pouvoir comme ceux de l’opposition».

A l’autre bout de la commune de Guédé Village, Fodé Ass est connu pour être un village où les politiciens ne vont pas, que ce soit le maire de la commune ou les autres acteurs politiques de la commune. Diagnoum Diawbé et Barobé sont réputés, non seulement hostiles aux élus politiques mais aussi, aux autorités administratives.

A. Kane raconte : «Avant les années 2000, lors de la période des inscriptions sur les listes électorales, j’ai persuadé un homme de tenue en charge des inscriptions, de quitter l’un de ces deux villages que vous avez cités (notre interlocuteur refuse de donner le nom du village), mais il a refusé, par peur d’être radié. Et pourtant, il a fini par l’être. Car, quelques années plus tard, un de nos parents l’a rencontré à la gare routière de Tambacounda, où il était devenu un grand coxeur».

Il conclut : «Je ne conseillerai à aucune autorité politique ou administrative de se rendre dans ces villages-là».

Ces villages mystiques sont bien évités en ce temps de campagne. Avertis par leur lieutenant sur place dans le département de Podor, les 19 candidats à l’élection présidentielle du 24 mars prochain, ne seront pas les premiers à briser ce mythe devenu une réalité.






Bes Bi