Le panorama politique sénégalais, comme toujours à l’approche d’échéances électorales importantes, commence à retrouver ses convulsions à la manière d’un malade atteint de fièvre cyclique. Entre les rumeurs, les déclarations, les prises de position et manipulations de tous ordres, chacun y va de ses doutes ou supputations et même de ses certitudes qui, souvent, ne durent que le temps d’une rose, car très vite démenties, soit par d’autres rumeurs ou déclarations, soit par la réalité du moment.
La prochaine élection présidentielle de 2019 ne fait pas exception à la règle ; ces joutes prochaines sont parties pour créer des chocs épiques entre de réelles ambitions certes, mais encore plus, entre de fortes personnalités. En dehors des inévitables candidats sortis quelquefois de «nulle part» et dont certains amuseront la galerie le temps d’une grosse récréation de vingt et un jours (le temps d’une campagne électorale), on risque d’avoir le plateau le plus relevé au vu des cursus de certains d’entre eux, en tant qu’anciens serviteurs de l’’Etat.
Si à l’élection présidentielle de 2012 déjà, d’anciens Premiers ministres ou présidents d’institutions étaient sur la ligne de départ, on risque fort un trop-plein en 2019. Entre les candidatures déclarées, murmurées, suggérées ou implicites, d'anciens Premiers ministres ou présidents d’institution, les cv arborés auront fière allure. Alors, quand sur un cv figure les mentions «Président de l’Assemblée nationale, président du Sénat» (institution aujourd’hui dissoute, sacrifiée sur l’autel de promesses de politique politicienne) mais aussi maire de la plus grande institution municipale du pays, en l’occurrence la municipalité de Dakar, quelle place pour cette personnalité qui n’est autre que Pape Diop pour ne pas le nommer ?
Le président du parti Bokk Gis-Gis (parti créé juste après la perte du pouvoir par son ancienne formation, le Parti démocratique sénégalais), est une personnalité quelque peu à part dans le landerneau politique national. En effet, Pape Diop est resté si longtemps dans l’ombre d’Abdoulaye Wade sans manifester aucune velléité d’indépendance quelconque, que beaucoup d’observateurs ont pu lui reprocher cette sorte d’apathie, signe pensait-on de manque d’ambition sinon pour lui-même, du moins pour son parti, le PDS.
Pour beaucoup d’observateurs ou de militants de son ancienne formation, ses deux postes de présidents d’institutions de dimension nationale auraient dû être mis à profit pour lui tailler un costume plus en rapport avec les possibilités tant humaine, matérielle que financière de ces positions. Même le PDS pouvait en tirer le plus grand bien par le contact que le président Pape Diop aurait pu entretenir directement avec les militants à la base, souvent laissés en rade dans la gestion quotidienne des affaires.
Qui mieux qu’un président d’Assemblée nationale ou de Sénat pouvait être plus informé grâce à ses réseaux constitués par ses députés ou sénateurs, qu’il recevait d’ailleurs régulièrement et qui, au-delà des doléances surtout financières, ne pouvaient manquer de lui indiquer le pouls de leurs concitoyens des profondeurs. Nombre d’observateurs ont relevé que la balle n’a bien souvent pas été prise au rebond et le terrain si fertile, est resté en jachère.
D’aucuns ont parlé alors de frilosité ou même d’une réelle méfiance comme ont pu l’attester certains anciens sénateurs rencontrés pendant qu’ils étaient en fonction. Pour ces derniers, le président Pape Diop s’est gardé de certaines initiatives parce que très conscient de la duplicité de beaucoup de ses anciens frères de parti rétifs, voire allergiques à tout ce qui pouvait projeter quelque aura sur l’un d’entre eux.
Quelques-uns n’auraient même pas hésité à le présenter comme un rival potentiel du maître des lieux pour mieux creuser sa tombe ou au moins le fossé entre eux. D’autres plus critiques à l’égard de l’ancien député-sénateur-maire déplorent une tendance de l’homme à faire de la politique par procuration. En effet, pendant longtemps, Pape Diop s’était contenté du travail de ses seconds couteaux sur le terrain. Était-ce une bonne méthode au vu des résultats ? Que nenni !
Au regard de tout cela, on peut sans risque de se tromper, parler d’un grand gâchis pour tous et pour lui, au premier chef. A sa décharge, on doit néanmoins lui concéder que depuis 2012 et la création de son parti, un certain tournant a été opéré et l’ancien ponte du PDS devenu chef de parti, a désormais une présence certaine sur le terrain, qui gagnerait encore à s’élever à la dimension d’un prétendant potentiel aux plus hautes charges.
Aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : certaines rancœurs et suspicions se sont étiolées. Alors, n’est-il pas temps pour Pape Diop de mutualiser les forces ? Soit en franchissant le pas vers son parti de toujours, le PDS, dont quelqu’un disait qu’il fait partie des actionnaires les plus déterminants malgré sa rupture de 2012 (un pont a même été établi avec les élections législatives de 2017), ou du moins de travailler à une unification de la famille libérale fortement éclatée.
Au demeurant, les libéraux d’une manière générale et le Parti démocratique sénégalais au premier rang peuvent-ils se priver d’un pareil atout dans un contexte où le Président Macky Sall, potentiel candidat à sa succession, est prêt à mettre tous les obstacles juridico-politico-financiers etc., en face de ses possibles ou potentiels adversaires. Sous certains aspects, Pape Diop peut être considéré comme un Patrice Talon (venu du monde des affaires pour devenir président du Bénin). L’ancien maire de Dakar s’est fait tout seul en véritable self made man. Rien ne lui a été offert et il a réussi à mener ses affaires de la façon la plus transparente, condition nécessaire de succès pour un homme d’affaires résolument «campé» dans l’opposition.
Qui plus est, ses sept ans à la tête de la mairie de Dakar ont valu à la capitale sénégalaise de changer de visage avec des réalisations d’envergure au plan des structures sanitaires, scolaires, de la voierie et de l’éclairage publique. Même le coté Social est resté gravé dans la mémoire des Sénégalais et des Dakarois, en particulier.
Peu de paroles et beaucoup d’actes positifs ont jalonné son mandat et ce n’est pas un hasard si c’est sous son magistère qu’on a imaginé ouvrir la municipalité à d’autres sources de financement, plus aptes à accompagner sur la durée, les projets d’ampleur destinés à faire franchir à la ville un cap important (le fameux emprunt obligataire avec comme possibilité de lever des fonds sur le marché financier est en réalité la traduction de cette vision).
N’est-il donc pas venu le moment de prendre les devants pour que la prévision d’Abdoulaye Wade de voir les libéraux occuper le pouvoir pendant au moins cinquante ans, devienne une réalité ? S’il y a des gens qui peuvent se targuer dans ce pays d’avoir un vrai bilan dans la gestion des affaires de la cité, Pape DIOP en fait partie avec des ouvrages réalisés dans un contexte de crises multiformes entre 2002 et 2009. Pour cette raison et bien d’autres, il mérite plus que bien d’autres, la confiance des Sénégalais. Et ainsi sera levée l’énigme autour de sa personne.
Ndiamé Sakho, porte-parole Bokk Gis-Gis
La prochaine élection présidentielle de 2019 ne fait pas exception à la règle ; ces joutes prochaines sont parties pour créer des chocs épiques entre de réelles ambitions certes, mais encore plus, entre de fortes personnalités. En dehors des inévitables candidats sortis quelquefois de «nulle part» et dont certains amuseront la galerie le temps d’une grosse récréation de vingt et un jours (le temps d’une campagne électorale), on risque d’avoir le plateau le plus relevé au vu des cursus de certains d’entre eux, en tant qu’anciens serviteurs de l’’Etat.
Si à l’élection présidentielle de 2012 déjà, d’anciens Premiers ministres ou présidents d’institutions étaient sur la ligne de départ, on risque fort un trop-plein en 2019. Entre les candidatures déclarées, murmurées, suggérées ou implicites, d'anciens Premiers ministres ou présidents d’institution, les cv arborés auront fière allure. Alors, quand sur un cv figure les mentions «Président de l’Assemblée nationale, président du Sénat» (institution aujourd’hui dissoute, sacrifiée sur l’autel de promesses de politique politicienne) mais aussi maire de la plus grande institution municipale du pays, en l’occurrence la municipalité de Dakar, quelle place pour cette personnalité qui n’est autre que Pape Diop pour ne pas le nommer ?
Le président du parti Bokk Gis-Gis (parti créé juste après la perte du pouvoir par son ancienne formation, le Parti démocratique sénégalais), est une personnalité quelque peu à part dans le landerneau politique national. En effet, Pape Diop est resté si longtemps dans l’ombre d’Abdoulaye Wade sans manifester aucune velléité d’indépendance quelconque, que beaucoup d’observateurs ont pu lui reprocher cette sorte d’apathie, signe pensait-on de manque d’ambition sinon pour lui-même, du moins pour son parti, le PDS.
Pour beaucoup d’observateurs ou de militants de son ancienne formation, ses deux postes de présidents d’institutions de dimension nationale auraient dû être mis à profit pour lui tailler un costume plus en rapport avec les possibilités tant humaine, matérielle que financière de ces positions. Même le PDS pouvait en tirer le plus grand bien par le contact que le président Pape Diop aurait pu entretenir directement avec les militants à la base, souvent laissés en rade dans la gestion quotidienne des affaires.
Qui mieux qu’un président d’Assemblée nationale ou de Sénat pouvait être plus informé grâce à ses réseaux constitués par ses députés ou sénateurs, qu’il recevait d’ailleurs régulièrement et qui, au-delà des doléances surtout financières, ne pouvaient manquer de lui indiquer le pouls de leurs concitoyens des profondeurs. Nombre d’observateurs ont relevé que la balle n’a bien souvent pas été prise au rebond et le terrain si fertile, est resté en jachère.
D’aucuns ont parlé alors de frilosité ou même d’une réelle méfiance comme ont pu l’attester certains anciens sénateurs rencontrés pendant qu’ils étaient en fonction. Pour ces derniers, le président Pape Diop s’est gardé de certaines initiatives parce que très conscient de la duplicité de beaucoup de ses anciens frères de parti rétifs, voire allergiques à tout ce qui pouvait projeter quelque aura sur l’un d’entre eux.
Quelques-uns n’auraient même pas hésité à le présenter comme un rival potentiel du maître des lieux pour mieux creuser sa tombe ou au moins le fossé entre eux. D’autres plus critiques à l’égard de l’ancien député-sénateur-maire déplorent une tendance de l’homme à faire de la politique par procuration. En effet, pendant longtemps, Pape Diop s’était contenté du travail de ses seconds couteaux sur le terrain. Était-ce une bonne méthode au vu des résultats ? Que nenni !
Au regard de tout cela, on peut sans risque de se tromper, parler d’un grand gâchis pour tous et pour lui, au premier chef. A sa décharge, on doit néanmoins lui concéder que depuis 2012 et la création de son parti, un certain tournant a été opéré et l’ancien ponte du PDS devenu chef de parti, a désormais une présence certaine sur le terrain, qui gagnerait encore à s’élever à la dimension d’un prétendant potentiel aux plus hautes charges.
Aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : certaines rancœurs et suspicions se sont étiolées. Alors, n’est-il pas temps pour Pape Diop de mutualiser les forces ? Soit en franchissant le pas vers son parti de toujours, le PDS, dont quelqu’un disait qu’il fait partie des actionnaires les plus déterminants malgré sa rupture de 2012 (un pont a même été établi avec les élections législatives de 2017), ou du moins de travailler à une unification de la famille libérale fortement éclatée.
Au demeurant, les libéraux d’une manière générale et le Parti démocratique sénégalais au premier rang peuvent-ils se priver d’un pareil atout dans un contexte où le Président Macky Sall, potentiel candidat à sa succession, est prêt à mettre tous les obstacles juridico-politico-financiers etc., en face de ses possibles ou potentiels adversaires. Sous certains aspects, Pape Diop peut être considéré comme un Patrice Talon (venu du monde des affaires pour devenir président du Bénin). L’ancien maire de Dakar s’est fait tout seul en véritable self made man. Rien ne lui a été offert et il a réussi à mener ses affaires de la façon la plus transparente, condition nécessaire de succès pour un homme d’affaires résolument «campé» dans l’opposition.
Qui plus est, ses sept ans à la tête de la mairie de Dakar ont valu à la capitale sénégalaise de changer de visage avec des réalisations d’envergure au plan des structures sanitaires, scolaires, de la voierie et de l’éclairage publique. Même le coté Social est resté gravé dans la mémoire des Sénégalais et des Dakarois, en particulier.
Peu de paroles et beaucoup d’actes positifs ont jalonné son mandat et ce n’est pas un hasard si c’est sous son magistère qu’on a imaginé ouvrir la municipalité à d’autres sources de financement, plus aptes à accompagner sur la durée, les projets d’ampleur destinés à faire franchir à la ville un cap important (le fameux emprunt obligataire avec comme possibilité de lever des fonds sur le marché financier est en réalité la traduction de cette vision).
N’est-il donc pas venu le moment de prendre les devants pour que la prévision d’Abdoulaye Wade de voir les libéraux occuper le pouvoir pendant au moins cinquante ans, devienne une réalité ? S’il y a des gens qui peuvent se targuer dans ce pays d’avoir un vrai bilan dans la gestion des affaires de la cité, Pape DIOP en fait partie avec des ouvrages réalisés dans un contexte de crises multiformes entre 2002 et 2009. Pour cette raison et bien d’autres, il mérite plus que bien d’autres, la confiance des Sénégalais. Et ainsi sera levée l’énigme autour de sa personne.
Ndiamé Sakho, porte-parole Bokk Gis-Gis