leral.net | S'informer en temps réel

Prise en charge scolaire des enfants déficients mentaux : «Keur Khaleyi» veut un accompagnement plus conséquent

L’association de parents des enfants de «Keur Khaleyi» qui souffrent d’insuffisance intellectuelle a procédé, avant hier, à l’ouverture du 5e colloque international francophone de psychiatrie infanto-juvénile de Dakar. Cette rencontre de deux jours, organisée avec des partenaires belges, permet d’échanger sur la santé mentale de ces enfants ainsi que sur leur scolarité.


Rédigé par leral.net le Jeudi 4 Novembre 2021 à 08:56 | | 0 commentaire(s)|

Prise en charge scolaire des enfants déficients mentaux : «Keur Khaleyi» veut un accompagnement plus conséquent
Déplorant les nombreux manquements liés à leur prise en charge scolaire, la présidente de la structure, Khadidiatou Thiam, plaide auprès des autorités pour un accompagnement beaucoup plus conséquent afin que ces enfants puissent bénéficier d’une éducation de qualité.

La prise en charge scolaire des enfants déficients mentaux préoccupe la présidente de l’Association des parents des enfants de «Keur khaleyi» qui souffrent d’insuffisance intellectuelle, Khadidiatou Thiam. Consciente de la situation socio-économique de certaines familles au Sénégal, elle exhorte les autorités à accompagner les enfants atteints de handicap mental afin qu’ils puissent bénéficier d’une éducation de qualité.

« Les enfants rencontrent beaucoup de problèmes dans leur scolarité, surtout au niveau des écoles publiques parce qu’en général, nos structures ne sont pas adaptées pour les accueillir dans l’enseignement général.

C’est pourquoi, ils sont obligés d’aller vers le privé et à condition qu’ils soient issus de familles nanties, celles qui ont les moyens de les inscrire dans ces écoles privées», a souligné Khadidiatou Thiam, lors de la cérémonie d’ouverture du 5ème colloque international francophone de psychiatrie infanto-juvénile de Dakar.

Elle estime en effet que leur prise en charge est difficile pour les parents et requiert des moyens énormes. C’est pourquoi, dit-elle, des familles se regroupent en association pour trouver des moyens afin de pouvoir prendre en charge ces enfants.

D’ailleurs, la présidente de l’association de «Keur khaleyi» renseigne qu’avec la pandémie, beaucoup d’enfants n’ont pu aller à l’école faute de partenaires.

«C’est la raison pour laquelle, nous invitons les autorités, notamment le ministère de l’Education nationale, à accompagner les associations comme les nôtres afin de permettre à ces enfants atteints d’insuffisance intellectuelle de bénéficier d’un enseignement de qualité comme tous les autres enfants», insiste-t-elle.

Abondant dans le même sens, le pédopsychiatre à «Keur khaleyi», Lamine Fall, pense que le ministère de la Santé et le ministère de l’Education nationale devraient s’associer davantage afin de mieux diagnostiquer la problématique de la prise en charge.
D’autant que, souligne-t-il, ces enfants ont le droit à la santé et à l’éducation qui sont liées.

« L’école constitue un lieu où l’enfant développe un niveau très global qui lui permet d’entrer dans la socialisation», souligne Dr Fall qui considère qu’il y a lieu d’attirer l’attention des autorités en leur demandant de mettre en place des équipes qui réfléchissent sur la question de leur prise en charge et surtout de mettre en place des mesures nécessaires pour régler cette question.

S’agissant du colloque, il renseigne que ces deux jours de travaux permettront non seulement d’échanger sur la santé mentale mais d’offrir aux enseignants une formation leur permettant de recevoir ces enfants dans les écoles publiques.

«Dans le contexte actuel, il est difficile dans notre pays de faire la part des choses entre le handicap fixé et ce qui est une pathologie non fixée. Cela nécessite des évaluations qui, malheureusement, ne se font pas, par exemple par un directeur d’école ou par un enseignant qui décide de considérer un enfant comme un handicapé et de l’exclure du système scolaire. C’est ce à quoi on assiste actuellement dans les établissements », se désole le pédopsychiatre.
L’As