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Quand Ousmane Sonko accusait Blair… Aujourd’hui, Diomaye Faye le reçoit

Sonko, Tony Blair et le paradoxe du pouvoir : De l'accusation à la réception officielle

Rédigé par leral.net le Lundi 2 Juin 2025 à 03:57 | | 1 commentaire(s)|

Dakar, juin 2025 – Il y a à peine deux ans, Ousmane Sonko, alors chef de l’opposition radicale au régime de Macky Sall, dénonçait avec virulence, l’influence de Tony Blair au Sénégal. Il accusait l’ancien Premier ministre britannique, d’être un instigateur indirect des lois « liberticides » sur le terrorisme adoptées par l’Assemblée nationale en 2021. Aujourd’hui, alors que le Président Bassirou Diomaye Faye reçoit officiellement Tony Blair, dans le cadre de discussions de coopération, le contraste est saisissant.


Lors d’un point de presse tenu en juillet 2021, Ousmane Sonko dénonçait sans détour :

« La loi sénégalaise contre le terrorisme est la copie-conforme du Terrorism Act de Tony Blair en 2006… Les déplacements de Tony Blair au Sénégal pour être reçu par Macky Sall, sont récents : novembre 2017, février 2020, mars 2021. »

Il accusait Macky Sall d’être en « parfaite intelligence » avec des figures comme Tony Blair et Nicolas Sarkozy, pour imposer un système répressif, allant jusqu’à affirmer que le régime « n’hésiterait pas à fomenter des attentats dans le pays » afin de justifier un 3e mandat.

Aujourd’hui, alors que le gouvernement Diomaye Faye est en place, avec Ousmane Sonko comme Premier ministre, le même Tony Blair est reçu à Dakar. Ce revirement ne manque pas d’interroger. Est-ce un changement de paradigme dans la stratégie géopolitique du nouveau pouvoir ? Ou un exercice du pragmatisme d’État, qui exige de dépasser certaines postures militantes ?

Ce rapprochement s’inscrit peut-être dans une logique de coopération et de diplomatie, loin de la rhétorique enflammée des années de combat politique. Mais il soulève aussi une question essentielle : où s’arrête la dénonciation des influences étrangères et où commence le réalisme du pouvoir ?

Le contraste entre les déclarations passées d'Ousmane Sonko et l’agenda diplomatique du présent, met en évidence une tension familière à tous les régimes qui passent de l’opposition à la gouvernance : concilier l’idéologie avec les nécessités de l’État.