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Affaire des chèques du Trésor : Quel rôle pour le Percepteur du Port, Mamoudou Moussa Sow et le Trésor public ?

Rédigé par leral.net le Jeudi 22 Mai 2025 à 13:51 | | 0 commentaire(s)|

Ce qui semblait être une fraude isolée, est aujourd’hui au cœur d’un système complexe, mêlant faux documents, détournement de fonds publics et complicités administratives. En première ligne, le Percepteur de Dakar-Port, Mamoudou Moussa Sow, et, plus largement, l'administration du Trésor public.


Affaire des chèques du Trésor : Quel rôle pour le Percepteur du Port, Mamoudou Moussa Sow et le Trésor public ?
Mais quel rôle exact ont-ils joué ? Et quelles responsabilités leur incombent ?

🎯 Le poste stratégique du Percepteur du Port
Le percepteur du Port a pour mission principale de vérifier la régularité des paiements, notamment ceux effectués par les transitaires au nom de l’État ou des entreprises. Il est le dernier maillon de validation des règlements en douane, via les instruments financiers de l'État, comme les chèques du Trésor.

➡️ Si des chèques volés ont pu être encaissés ou utilisés sans blocage, cela pose une question centrale de diligence professionnelle :

Mamoudou Moussa Sow a-t-il validé des paiements sans vérification approfondie ?

Était-il au courant de l’origine frauduleuse des chèques ?

Ou a-t-il été instrumentalisé, malgré lui, dans un système qu’il n’a pas pu contrôler ?

🏛️ Le rôle trouble du Trésor public
Le Trésor public détient et distribue les carnets de chèques officiels, destinés à des services sensibles comme :

le Centre comptable des Armées,

la Cellule antiterroriste,

ou encore le programme d’Entretien des détenus de Dakar.

➡️ Que trois carnets complets aient disparu, sans que l’alerte ne soit immédiatement donnée, met en lumière une faille grave dans le contrôle interne du Trésor.

Cela soulève plusieurs interrogations :

Comment des documents aussi sensibles ont-ils pu être subtilisés ?

Qui a autorisé ou constaté ?

Un scandale financier de près de 8 milliards FCfa secoue le Trésor public : l’enquête s’élargit

Ce qui semblait être un simple fait divers financier, s’est mué en un véritable scandale d’État au parfum de polar économique. D’après les révélations du journal "Libération", l’arrestation en octobre 2024 de trois individus impliqués dans l’émission frauduleuse d’un chèque du Trésor, d’un montant de 400 millions de francs Cfa, n’était que la partie émergée d’un gigantesque iceberg.

Au centre de cette affaire : Mansour Kane, agent du Trésor ; Mallé Seck, transitaire ; et Ramatoulaye Fall, femme d’affaires influente dans le milieu portuaire. Leur interpellation initiale a mis en lumière une fraude d’une ampleur insoupçonnée. Saisie du dossier, la Division des investigations criminelles (DIC), sur instruction du parquet financier, a révélé un système de détournement sophistiqué, portant sur près de 7,9 milliards de francs Cfa.

Les enquêteurs ont découvert que trois carnets de 50 chèques du Trésor avaient été dérobés. Ces documents, à usage strictement réservé, étaient initialement destinés à des entités sensibles : le Centre comptable des armées, la Cellule antiterroriste et le programme de prise en charge des détenus de Dakar. Ce vol a ouvert la voie à une vaste opération de blanchiment d’argent, orchestrée à travers des circuits officiels.

Le stratagème était ingénieux : plusieurs sociétés de transit, désormais identifiées, ont utilisé les chèques volés pour acquitter des droits de douane, donnant une apparence parfaitement légale aux transactions. L’utilisation de documents authentiques émanant du Trésor, a rendu les opérations difficiles à détecter sans enquêtes approfondies.

Aujourd’hui, les dirigeants de cinq entreprises de transit ont été entendus par les enquêteurs. Ils font désormais l’objet de poursuites potentielles, alors que le parquet financier se prépare à de nouvelles inculpations. Des soupçons de complicité interne planent également sur certains agents du Trésor. Des vérifications internes sont en cours et pourraient déboucher sur une série d’arrestations.