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Sédhiou - Litige foncier sur près de 2 hectares : Sankoung Faty brandit un ordre d’expulsion, les occupants et la mairie le taclent

Un rebondissement spectaculaire remet au goût du jour le conflit de terres qui oppose le colonel de la Gendarmerie à la retraite, Sankoung Faty, à plusieurs occupants d’un site. Le premier cité prétend revendiquer le titre de feu Mamadou Mané dit Manéba et de son ONG Londoo Loolloo, détenteur légal, selon lui, de l’attribution de la parcelle sur près de deux hectares.


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Septembre 2021 à 10:10 | | 0 commentaire(s)|

Sédhiou - Litige foncier sur près de 2 hectares : Sankoung Faty brandit un ordre d’expulsion, les occupants et la mairie le taclent
Il menace de les expulser, sous 72 heures, par voie d’huissier. Les occupants, dont certains y habitent déjà, brandissent à leur tour, un titre d’affectation. L’institution municipale conforte les occupants actuels du site, arguant détenir toute la traçabilité des dossiers.

C’est en effet un litige foncier qui date de plus de dix ans, portant sur près de deux hectares, à la sortie ouest de Sédhiou, près de la route qui mène à Marsassoum. Le colonel de la Gendarmerie à la retraite, Sankoung Douwa Faty, dit agir au nom et pour le compte de feu Mamadou Mané dit Manéba ainsi que «Londoo Loolloo», la structure que celui-ci dirigeait, pour y bâtir un centre polyvalent.

Après plusieurs marathons judiciaires, Sankoung Douwa Faty déclare avoir eu gain de cause. «Il s’est passé des affectations secondaires ou des morcellements de parcelles sur le site qui, tout au début, appartenait à notre père qui y faisait de l’agriculture. Ensuite, mon frère Mamadou Mané et sa structure «Londoo Lolloo» ont fait la demande pour officialiser le titre de propriétaire. Ce qui fut fait en 1998. Et quand ces gens ont commencé à s’y installer, je leur ai dit que ce site nous appartient, mais ils n’ont pas voulu entendre raison. J’ai alors saisi la justice qui a rendu son verdict. A l’exception d’un seul dont le dossier est en instance, tous les autres sont sommés de quitter le lieux», dit-il.

Il brandit un ordre d’expulsion des occupants de ce site, sous 72 heures, par voie d’huissier. «C’est un ordre d’expulsion. Un huissier est venu leur signifier qu’ils ont trois jours pour quitter, sinon ils partiront par la force. Ce n’est pas moi car je n’y suis pour rien. Au moment où moi j’ai demandé à ce qu’ils viennent discuter avec moi, ils ont tous refusé. Et voilà que la justice les expulse des lieux maintenant. Je n’y peux plus rien, car je n’ai plus les cartes en main», explique Sankoung Douwa Faty.

La contre-offensive des occupants et l’arbitrage de la mairie

Les habitants se rebiffent et brandissent leur titre d’occupation. L’un d’eux, Mamady Faty, confie : « J’ai légalement acquis ma parcelle à la mairie de Sédhiou ; mais je n’ai jamais eu la paix avec ce colonel Faty. J’ai été répondre au Tribunal de Kolda, 12 fois au moins, et jamais le procès n’a eu lieu. Au dernier moment, on invoquait le coronavirus pour justifier les reports incessants. Nous faisons plus de cent (100) détenteurs de titre d’occupation de parcelles ici et beaucoup d’entre nous y ont déjà construit. Moi, j’ai mon atelier de tôlerie et j’ai commencé la construction en dur sur le site. Vraiment, on est fatigué et on en a ras-le bol».

Et Mamady Faty d’ajouter: «Nous nous sommes rendus à la mairie, à la Division de l’Urbanisme et au Cadastre. Et partout ce sont nos documents qui y sont valablement admis. Il n’a qu’à nous laisser tranquilles».

Le premier adjoint au maire de Sédhiou, Abdoulaye Coly, tranche en faveur des occupants actuels du site. «Il y a eu un lotissement qui est régulièrement réalisé sur ce site, en 2006, sous le magistère du maire Balla Moussa Daffé. Et c’est cette opération qui a affecté ces parcelles à ces occupants. Nous sommes arrivés en 2014 et nous avons trouvé ces dossiers dans nos archives, avec une délibération du Conseil municipal en bonne et due forme. Et, comme vous le savez, une décision de Conseil municipal fait acte de toute la légalité requise. Autant, nous de la mairie, avons trouvé ces attributions dans nos archives, autant les autres services techniques comme la Division de l’Urbanisme et du Cadastre en ont aussi».

Et Abdoulaye Coly de poursuivre : « Il est vrai que 14 jours après notre installation, Sankoung Faty est venu nous voir pour cela, mais les documents qu’il a présentés ne sont non seulement pas datés, mais n’étaient pas non plus enregistrés au chrono». L’officier d’état-civil ajoute que l’institution municipale prévoit même d’y ériger un édifice. « Nous, nous avons déjà délibéré pour la construction d’un équipement sur le même site à savoir la Maison de la femme. Il prétend agir au nom de Manéba, de sa famille et de l’ONG «Londoo Lolloo», mais personne de ceux-là n’est venu contester la décision ou la délibération du Conseil municipal ».

Le bras de fer se poursuit et les prochaines heures nous édifieront.









Sud Quotidien