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Sonko et la roulette russe. (Par Ndukur Kacc Essiluwa Ndao)

Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Février 2021 à 06:11 | | 0 commentaire(s)|

L’affaire Sonko cristallise toutes les discussions, au-delà même de nos frontières. Quelle que soit la démarche juridique ou politique, il me semble qu’il est nécessaire d’arriver à une désescalade pour toutes les parties.


Dans cette affaire, Sonko doit se départir de deux manteaux. D’abord le manteau régional voire régionaliste. Il doit refuser que des émotifs donnent l’impression qu’il est soutenu par des Joola, car si cela était vrai, il ne serait jamais président de la République au Sénégal. La carte électorale montre que si tout le sud votait pour lui, il engrangerait au maximum sur cet espace 12.0% de l’électorat national : Régions de Ziguinchor : 4.4% ; Sedhiou : 3% ; Kolda : 3.7% et Kédougou : 0.9%.

Il engrangerait au plus une bonne partie de la région de Ziguinchor. Il doit refuser ce manteau, car aujourd’hui sa base sociologique lorsqu’on regarde les intentions de vote, dépasse largement le Sud et notamment, ceux qui se disent Joola. C’est un argument fallacieux et d’arrière garde face aux urgences de massification électorale. Il y a une nécessité pour son parti et ses amis, de l’encadrer sur la double question de l’ancrage social et territorial.

Ensuite, PASTEF doit se départir du manteau de le violence incarnée par certains de ses partisans ou de ses infiltrés. Dans les deux cas, il doit dire clairement qu’il ne soutient pas ceux qui menacent de mort ou qui appellent à brûler les maisons des responsables du pouvoir. C’est une forme de lâcheté inouïe que rien ne peut justifier.

Pour moi, il n’ y a que l’intelligence politique qui sortira Sonko et le PASTEF de cette mauvaise passe et non des guerilleros qui sont dans le bling bling révolutionnaire. C’est une forme de populisme qui ne résistera pas à la puissance de feu du camp de Macky . Cette radicalisation, dans ce contexte, n’est pas politique. C’est là où on voit tous ces acteurs ou faux militants voire des opportunistes (pas tous fort heureusement), qui ont infiltré le PASTEF et qui veulent revenir prendre des rôles au pays.

Personne ne demande au PASTEF d’être amorphe et de refuser la confrontation politique. Bien au contraire. Cette question est devenue politique et il faut la régler politiquement. Mais que personne ne pense que parce que c’est Sonko, que ce pays va brûler. Le PASTEF n’en a pas les moyens et si cette option était privilégiée, j’ai bien peur que sa dissolution sera imminente, car le pouvoir commence à décapiter l’appareil politique et Sonko lui-même, est en train de subir subtilement mais sûrement, le peleton d’exécution.

Sonko est soumis à une roulette russe. Malgré tout, il est important qu’il appelle sans faiblesse au calme. C’est valable pour le pouvoir. Au-delà de la présomption d’innocence applicable au leader de PASTEF et à Adji Sarr. Sonko est plus utile debout que guillotiné. Macky ne gagne rien non plus. Je crois que malgré les réserves, Sonko n’a qu’à déférer aux convocations pour laver son honneur. Et qu’il s’occupe après de son appareil politique, pour faire triompher ses idéaux.





NKEN