"Sud Quotidien" en détresse : Une levée de fonds citoyenne pour sauver un pilier de la presse indépendante

C’est un appel vibrant, un cri du cœur pour préserver une part essentielle du patrimoine médiatique sénégalais. Le journal Sud Quotidien, fleuron de la presse indépendante fondé au début des années 1990, est aujourd’hui au bord du gouffre. Confrontée à une crise financière aiguë, la rédaction est menacée d’asphyxie. Face à ce péril, un large […]

C’est un appel vibrant, un cri du cœur pour préserver une part essentielle du patrimoine médiatique sénégalais. Le journal Sud Quotidien, fleuron de la presse indépendante fondé au début des années 1990, est aujourd’hui au bord du gouffre. Confrontée à une crise financière aiguë, la rédaction est menacée d’asphyxie. Face à ce péril, un large front citoyen s’organise pour éviter la disparition d’un journal qui, depuis plus de trois décennies, a incarné une parole libre, rigoureuse et engagée.

Une urgence vitale

Dans une déclaration poignante diffusée sur les réseaux sociaux et dans les cercles de la société civile, un collectif de journalistes, universitaires, artistes, intellectuels et citoyens alerte sur la gravité de la situation : “Ce serait laisser mourir un bien public, une institution qui nous a tout donné.” Cette voix, c’est celle de Sud Quotidien, journal pionnier dans l’émancipation de la presse privée au Sénégal, à une époque où l’information était presque exclusivement sous contrôle étatique.

Aujourd’hui, l’équipe est au bord de l’épuisement, les arriérés s’accumulent, les salaires ne tombent plus régulièrement, et l’impression même du journal devient incertaine. Dans ce contexte dramatique, la solidarité s’impose comme l’unique remède.

Une campagne de soutien citoyen

En réaction, une levée de fonds a été initiée par d’anciens collaborateurs, des lecteurs fidèles, des syndicalistes, mais aussi des acteurs de la société civile profondément attachés à la liberté de la presse. L’objectif est clair : mobiliser des ressources pour couvrir les dettes urgentes, sauvegarder les emplois menacés, relancer les activités du journal et engager sa modernisation – sans trahir l’esprit critique et indépendant qui l’a toujours animé.

Les contributions sont possibles par virement bancaire ou via les plateformes de transfert d’argent courantes. Les organisateurs assurent une transparence totale sur la gestion des fonds, avec un comité de suivi indépendant.

Une mobilisation d’envergure

La mobilisation a déjà trouvé un écho fort parmi les grandes figures de la scène intellectuelle et citoyenne. On retrouve parmi les signataires de l’appel à soutien :

• Marouba Fall, juriste et ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques,
• Amadou Lamine Sall, poète et président de la Maison africaine de la poésie,
• Tierno Monénembo, écrivain guinéen reconnu,
• Penda Mbow, historienne et militante féministe,
• Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center,
• Makhily Gassama, critique littéraire,
• Fatoumata Zahra Diop, journaliste,
• Sadikh Niass, acteur du monde religieux et associatif,
• Patricia Lake, sociologue,
• Pr Babacar Gueye, constitutionnaliste,
  et bien d’autres voix du monde universitaire, culturel et politique.

Un combat pour la démocratie

Au-delà du destin d’un journal, c’est une bataille pour la liberté de la presse, pour la pluralité de l’information et pour la mémoire démocratique du Sénégal. Sud Quotidien n’a jamais été une entreprise ordinaire : il est né d’un combat pour une presse plus libre, plus proche des réalités sociales, plus exigeante sur l’éthique et la véracité des faits.

Le risque, aujourd’hui, est de voir cette voix se taire, dans l’indifférence générale, emportée par les vents contraires du modèle économique de la presse et d’un manque chronique de soutien structurel.

Comment contribuer ?

Les citoyens désireux d’aider peuvent le faire immédiatement, selon leurs moyens. Toutes les informations pratiques sur les modalités de versement (RIB, numéros de transfert, contacts du comité de soutien) sont disponibles sur les canaux officiels de la campagne, notamment sur les pages Facebook des initiateurs ou via les réseaux professionnels liés à Sud Quotidien.

Source : https://xalimasn.com/2025/07/23/sud-quotidien-en-d...