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Supposée position ambiguë sur le conflit israélo-palestinien : le Sénégal a-t-il changé de fusil d'épaule ?

Rédigé par leral.net le Dimanche 16 Mai 2021 à 01:53 | | 0 commentaire(s)|

Supposée position ambiguë sur le conflit israélo-palestinien : le Sénégal a-t-il changé de fusil d'épaule ?

Entre Israéliens et Palestiniens, l’heure de la réconciliation s'éloigne de plus en plus. Suite à la décision d’un tribunal de Jérusalem de valider des colonies israéliennes à Jérusalem-est, dans le quartier Sheikh-Jarrah, la violence a repris ses droits. Plateforme-palestine.org visité à Dakaractu dénombre depuis 1967, 280 colonies construites en Palestine dont 138 officiellement reconnues par Israël et près de 150 colonies « sauvages ».

 

Les violences ont été exacerbées par les affrontements à l’esplanade des mosquées entre policiers israéliens et palestiniens en marge de la célébration de la journée Al Qods. Les heurts ont dépassé l’utilisation de balles à blanc, gaz lacrymogènes contre jets de projectiles. Le Hamas qui tient la bande de Gaza n’a pas hésité à envoyer une salve de roquettes sur Jérusalem. Tirs auxquels l’État hébreu répond par des bombardements qui ont fait à ce jour plus de 130 morts côté palestinien.

 

 

Molle, la réaction du Sénégal ?

 

Face à cette escalade de la tension, les grandes puissances se sont contentées d’appeler au calme, sans autre décision majeure pour faire cesser les hostilités. Une position épousée par beaucoup de pays africains même si certains étaient attendus sur un ton plus ferme. C’est le cas du Sénégal.

 

Depuis 1975, notre pays préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Rappel fait d’ailleurs par le président Macky Sall après la prière de Korité effectuée chez lui. Il a aussi tenu à préciser que Israël est un partenaire avant de l’inviter à « tenir compte de la situation et à agir dans le sens de l’apaisement ». Avant la sortie du chef de l’exécutif, un communiqué du gouvernement a fait part de la position du Sénégal. 

 

« Le gouvernement de la République du Sénégal est gravement préoccupé par la situation qui prévaut dans les territoires palestiniens et en Israël. Le gouvernement du Sénégal condamne le recours à la violence sous toutes ses formes et appelle à la retenue et à la désescalade. En sa qualité de président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Sénégal réitéré son attachement à l’avènement d’un État palestinien viable, coexistant avec l’État d’Israël, chacun à l’intérieur des frontières sûres et internationales reconnues », a réagi le gouvernement. 

 

Cette réaction a été appréciée diversement par les Sénégalais. D’aucuns trouvent que les autorités sénégalaises auraient dû montrer plus de fermeté contre l’État hébreu. Ce, compte tenu du statut historique du Sénégal qui s’est toujours fait remarquer dans la défense des droits du peuple palestinien. « Le Sénégal en tant que président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple Palestinien a juste condamné l’usage de la violence et réaffirmé le droit du Peuple palestinien à un État viable. Cette position est moins marquée que celle du Peuple sénégalais qui dans son entièreté condamne les exactions de l’État d’Israel », constate dans un entretien avec Dakaractu, le président du Cadre Unitaire de l’Islam, Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine. 

 

Selon Mouhamadou Lamine Bara Lo, chercheur en sciences politiques et spécialisé en défense, sécurité et paix, « la communication du Sénégal répond aux nécessités présentes ». Il confie à Dakaractu : « en politique étrangère, le discours que porte un État ou ses décideurs répond à diverses intentions. Il peut avoir pour cible des acteurs en dehors du territoire ou avoir une finalité politique intérieure. C’est pourquoi la question de la fermeté est à analyser avec rigueur. À ce stade, la fermeté du Sénégal n’aurait pas une grande influence. » Mais est-ce vraiment la signification à donner à la position du Sénégal ou d’autres raisons devraient être étudiées ? Celle des représailles diplomatiques ou économiques par exemple ? Dans tous les cas, il ne manque pas d’éléments pour accréditer cette thèse. 

 

Israël, un État qui punit ses détracteurs 

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Source : https://www.dakaractu.com/Supposee-position-ambigu...