En fait, la ville religieuse de Tivaouane, l’une des plus grandes du pays, dispose d’une grande facilité d’accès en raison de sa position de carrefour entre le nord, le centre et l’est du pays, faisant qu’elle reçoit annuellement une affluence toujours grandissante de fidèles lors du grand Maouloud. Il serait fastidieux, en vérité, de chercher à estimer les flux de fidèles et d’automobiles qui y convergent. Car, ce sont des millions de pèlerins qui s’y donnent rendez-vous à chaque édition, s’ajoutant ainsi aux résidents de cette ville accueillante, qui les reçoivent fièrement avec faste et spiritualité.
Or en dépit des extensions aux niveaux des différentes entrées comme à l’arrière-pays, la ville de Tivaouane s’étale sur une superficie de plus en plus étroite pour un taux moyen de croissance de 3%. En effet, la capitale du tidjanisme compte une population autochtone de près de 65 mille habitants densément répartis dans les différents quartiers. Le développement des infrastructures socio-économiques n’y a pas cependant encore suffisamment pris en compte les aspects liés à l’hygiène et l’assainissement qui s’y posent avec une grande acuité. En dépit de la spiritualité et de la vocation religieuse de cette ville de très grande notoriété, où les activités sociales et les établissements humains se densifient progressivement.
La collectivité locale, appuyée par les autorités étatiques, développe de nombreuses initiatives pour conforter l’aspect religieux de la cité et s’est inscrite dans une dynamique soutenue de modernisation. Avec cependant, un lourd fardeau à caractère social et économique. Ici, en effet, l’intérieur des quartiers présente plusieurs signes de pauvreté. Et, l’image la plus ordinaire qui s’y offre, est celle des femmes et jeunes enfants, bassines à la tête, se dirigeant vers les grands espaces, communément appelés terrains vagues ou sur la voie publique, pour déverser par terre, les eaux grises (eaux de cuisine, de lessive et de toilettes), après une utilisation domestique.
Dans cette cité, 90 % des effluents issues des fosses septiques sont déversés de façon anarchique dans les champs situés à la périphérie de la ville par les camions de vidange ou les adeptes de la vidange manuelle que l’on compte par centaines. Il en est de même de la défécation à l’air libre à certains endroits, qui peut entraîner un péril fécal ainsi que diverses autres complications d’ordre sanitaire. A Tivaouane, tout cela constitue une grosse plaie à la fois esthétique, hygiénique et environnementale qui jure d’avec toutes les dispositions de salubrité attendues d’une ville religieuse, à l’instar de celle du porte-étendard du tidjanisme au Sénégal.
Dans les places publiques et autres sites de grands rassemblements comme les marchés, les alentours du stade, il n’y a pas beaucoup de toilettes bien aménagées, à l’image du bloc sanitaire moderne édifié non loin de la grande mosquée par l’ONAS, il y a environ trois années.
Lors du grand Gamou et à l’occasion des nombreux ziarras qui y sont organisés toutes les quinzaines, les visiteurs n’ont d’autres choix que les latrines domestiques, parfois construites de façon rudimentaire. Au détriment parfois de toute disposition de propreté et dans une atmosphère caractérisée par des nuisances olfactives. N’est-ce pas, en guise d’accompagnement face à ce manquement à gros de risques sanitaires et hygiéniques que l’Etat, à travers l’ONAS, mobilise tous les ans, plus d’une trentaine de camions de vidange dans la cité pendant près de quinze jours, pour soulager les sites d’accueil et de rassemblement ainsi que les domiciles des grandes familles maraboutiques.
En effet, à Tivaouane, l’on compte très peu de camions de vidange mais qui tous pratiquent un coût de service très élevé, estimé entre 25 000 et 35 000 FCFA pour des habitants au pouvoir d’achat très modeste. Et pour cause, il n’y a pas de réseaux d’égouts et la plupart des systèmes individuels d’assainissement existant en grande majorité ne répondent à aucune norme de préservation environnementale.
…Avantages à gérer les eaux usées de la cité religieuse…
La réalisation naguère d’une station de traitement des boues de vidange est certes une avancée même si elles sous-exploitée. Mais les besoins de cette grande agglomération qui étend continuellement ses tentacules avec le lotissement de nouvelles cités et l’édification de nouveaux équipements marchands requièrent, pour aider les habitants à davantage recouvrer leur dignité, plus de réalisations en assainissement. Surtout qu’avec la réalisation de la voirie urbaine sans réseau de drainage, plusieurs quartiers de la commune situés dans les bas-fonds sont depuis quelques années, régulièrement inondés occasionnant d’énormes dégâts matériels.
Toute chose qui atteste la nécessité de la mise en place de services sociaux de base pour accompagner le processus enclenché, notamment l’assainissement des eaux usées et le drainage des eaux pluviales. Sinon, le maintien de la situation actuelle ne serait pas en cohérence avec la politique de modernisation de la ville de Tivaouane.
En effet, l’absence d’un système d’assainissement collectif et la mauvaise gestion des boues de vidange présentent plusieurs inconvénients sur les plans environnemental et sanitaire, en raison du fait qu’elle favorise une exposition de plus en plus accentuée des populations au péril fécal avec la persistance des pratiques de vidange manuelle et de dépotage incontrôlé des effluents septiques sur le milieu naturel. Un état de fait qui jure également avec toute spiritualité, toute esthétique, fragilise la santé et étouffe tous les espoirs d’un développement social et économique.
…4,3 milliards de FCFA pour réaliser un réseau d’égouts, une Step et des branchements…
C’est en fait tout un programme de réalisation d’infrastructures et d’ouvrages d’un coût global de 4,3 milliards de FCFA financés avec l’appui de la BOAD, des banques commerciales et du BCI, que le Ministre en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Mansour FAYE va lancer le mardi 14 août 2018, à Tivaouane en présence des élus et autorités locales.
Inscrits dans le cadre du projet d’assainissement de 10 villes, les travaux prévus à Tivaouane par l’ONAS, permettront in fine, d’éliminer les rejets d’eaux usées ménagères sur la voie publique, les stagnations d’eaux sur la voie publique et de réduire la propagation des maladies d’origine hydrique. En plus d’améliorer le cadre de vie sur les plans de l’esthétique et de l’hygiène, les autres effets positifs attendus porteront sur l’environnement et sur la santé des populations locales. A terme, les réalisations du projet impacteront directement 22 000 personnes dans les 10 quartiers de Tivaouane, que sont Escale, Ndoute, El hadji Malick SY, Médine, Keur Matar, Ndiakhadoum, Lamsar, Diallo, Kouly et Tivaouane Ouolof…
En phase avec la réalisation des objectifs du Plan Sénégal émergent, l’Etat du Sénégal s’est ainsi engagé à donner un nouveau visage à cette ville religieuse. Il prévoit, sur une période de 18 mois, d’y réaliser dans la première phase du projet concernant la gestion des eaux usées, les principales activités à savoir : la fourniture et la pose de 16,539 km de conduites avec 1558 branchements à l’égout, la construction de 02 nouvelles stations de pompage, la construction de 50 édicules scolaires et la réalisation d’une station d’épuration d’une capacité de 2100m3/j.
A la fin du projet, la ville de Tivaouane disposera d’un réseau performant, capable d’évacuer les eaux usées et réduire ainsi les nuisances et les risques de maladies d’origine hydrique. En effet, la ville aura un nouveau réseau de collecte et d’évacuation des eaux usées devant raccorder à l’égout au moins deux milliers de domiciles. Les eaux usées seront traitées convenablement avant rejet, réduisant ainsi la pollution de l’environnement.
…Bénéfices socio-économiques
Le projet d’assainissement de la ville de Tivaouane induira assurément plusieurs retombées positives sur la ville de Tivaouane, dont la création d’emplois permanents pendant l’exploitation des installations, notamment pour l’entretien du réseau.
Auparavant, en phase travaux, le projet présente une haute capacité de recrutement de main-d’œuvre qualifiée et d'ouvriers. Etant structuré autour de plusieurs volets d’une durée de 6 à 12 mois, les travaux de débroussaillage, par exemple, de désherbage, de fouille, d’excavation, de terrassement et de pose des conduites et canaux sur tout le long du tracé d’une part, et de réalisation des travaux de la station d’épuration et des stations de pompage d’autre part, nécessiteront le recrutement d’une importante main- d’œuvre locale. Le recrutement d’un personnel local est toutefois assujetti à la disponibilité de la compétence. A compétence égale, le personnel local sera assurément privilégié.
Les différents profils d’emplois susceptibles d’être crées pour le personnel local dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, sont principalement des manœuvres pour tous travaux de débroussaillage, de désherbage, de fouille, des maçons pour tous travaux de génie civil, des ferrailleurs, des peintres et des conducteurs d’engins spécifiques.
Par ailleurs, l’installation des bases de chantier, l’afflux de travailleurs étrangers qualifiés devra permettre de booster temporairement l’économie locale. En effet, des commerces vont se développer tout autour des bases de chantier. Le personnel étranger aura également besoin de logements proches de la zone de travaux.
Les commerces de matériaux divers (ciments, fer, béton, etc.) pourront profiter de ces travaux par des approvisionnements au besoin et à la commande, avec un impact notoire sur leurs chiffres d’affaires.
La réalisation du projet permettra également la réduction des coûts de la vidange mécanique, qui pourrait être bonifiée avec l’acquisition de camions hydro-cureurs.
Par ailleurs, la cohésion sociale pourrait être renforcée avec la réduction des conflits sociaux liés au déversement des eaux ménagères dans les rues. Pour les populations démunies, un coup de pouce pourrait être obtenu en matière d’accès à l’assainissement en vue d’une plus grande équité.
Pour leur part, les maraîchers trouveraient une excellente opportunité de disposer de sous-produits d’épuration (eaux traitées et boues stabilisées) afin de booster leur activité. Car, il est ressorti de différentes études de recherche menées, notamment dans la zone des Niayes, que les fertilisants organiques issus de la réutilisation ont un impact sur le développement végétatif des cultures avec l’augmentation des rendements, la restauration de la fertilité des sols, la lutte contre les maladies et ravageurs des cultures, l’augmentation de la vigueur des plants, la capacité de rétention en eau du sol et l’atténuation des effets de la salinité du sol, etc. Déjà à Thiès et à Saly, l’irrigation et la réutilisation des eaux usées sont pratiquées au niveau des sites des stations d’épuration avec des résultats très satisfaisants, qui s’appuient sur ceux des projets exécutés au Sénégal par l’Institut Africain de Gestion Urbaine.
Quelques impacts sur la santé et l’hygiène
Plusieurs bénéfices pourront être tirés du projet d’assainissement, notamment le recul des maladies hydriques liées aux eaux usées (diarrhées, choléra, etc.) et l’amélioration de l’hygiène publique et du cadre de vie des populations. Pour ce qui les concerne, les femmes devraient bénéficier, avec les retombées de programme, d’un allégement des travaux domestiques.
En phase avec le programme de modernisation de la ville de Tivaouane en train de se doter infrastructures structurantes, le projet de gestion des eaux usées avec la gestion des boues de vidange constitue une problématique majeure malgré la construction d’une station de traitement des boues de vidange. Cela, eu égard à la persistance de la vidange manuelle et les pratiques de dépotage sauvage dont les incidences sur la santé des populations sont fondamentalement néfastes.
Lansana Gagny SAKHO
Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal
Or en dépit des extensions aux niveaux des différentes entrées comme à l’arrière-pays, la ville de Tivaouane s’étale sur une superficie de plus en plus étroite pour un taux moyen de croissance de 3%. En effet, la capitale du tidjanisme compte une population autochtone de près de 65 mille habitants densément répartis dans les différents quartiers. Le développement des infrastructures socio-économiques n’y a pas cependant encore suffisamment pris en compte les aspects liés à l’hygiène et l’assainissement qui s’y posent avec une grande acuité. En dépit de la spiritualité et de la vocation religieuse de cette ville de très grande notoriété, où les activités sociales et les établissements humains se densifient progressivement.
La collectivité locale, appuyée par les autorités étatiques, développe de nombreuses initiatives pour conforter l’aspect religieux de la cité et s’est inscrite dans une dynamique soutenue de modernisation. Avec cependant, un lourd fardeau à caractère social et économique. Ici, en effet, l’intérieur des quartiers présente plusieurs signes de pauvreté. Et, l’image la plus ordinaire qui s’y offre, est celle des femmes et jeunes enfants, bassines à la tête, se dirigeant vers les grands espaces, communément appelés terrains vagues ou sur la voie publique, pour déverser par terre, les eaux grises (eaux de cuisine, de lessive et de toilettes), après une utilisation domestique.
Dans cette cité, 90 % des effluents issues des fosses septiques sont déversés de façon anarchique dans les champs situés à la périphérie de la ville par les camions de vidange ou les adeptes de la vidange manuelle que l’on compte par centaines. Il en est de même de la défécation à l’air libre à certains endroits, qui peut entraîner un péril fécal ainsi que diverses autres complications d’ordre sanitaire. A Tivaouane, tout cela constitue une grosse plaie à la fois esthétique, hygiénique et environnementale qui jure d’avec toutes les dispositions de salubrité attendues d’une ville religieuse, à l’instar de celle du porte-étendard du tidjanisme au Sénégal.
Dans les places publiques et autres sites de grands rassemblements comme les marchés, les alentours du stade, il n’y a pas beaucoup de toilettes bien aménagées, à l’image du bloc sanitaire moderne édifié non loin de la grande mosquée par l’ONAS, il y a environ trois années.
Lors du grand Gamou et à l’occasion des nombreux ziarras qui y sont organisés toutes les quinzaines, les visiteurs n’ont d’autres choix que les latrines domestiques, parfois construites de façon rudimentaire. Au détriment parfois de toute disposition de propreté et dans une atmosphère caractérisée par des nuisances olfactives. N’est-ce pas, en guise d’accompagnement face à ce manquement à gros de risques sanitaires et hygiéniques que l’Etat, à travers l’ONAS, mobilise tous les ans, plus d’une trentaine de camions de vidange dans la cité pendant près de quinze jours, pour soulager les sites d’accueil et de rassemblement ainsi que les domiciles des grandes familles maraboutiques.
En effet, à Tivaouane, l’on compte très peu de camions de vidange mais qui tous pratiquent un coût de service très élevé, estimé entre 25 000 et 35 000 FCFA pour des habitants au pouvoir d’achat très modeste. Et pour cause, il n’y a pas de réseaux d’égouts et la plupart des systèmes individuels d’assainissement existant en grande majorité ne répondent à aucune norme de préservation environnementale.
…Avantages à gérer les eaux usées de la cité religieuse…
La réalisation naguère d’une station de traitement des boues de vidange est certes une avancée même si elles sous-exploitée. Mais les besoins de cette grande agglomération qui étend continuellement ses tentacules avec le lotissement de nouvelles cités et l’édification de nouveaux équipements marchands requièrent, pour aider les habitants à davantage recouvrer leur dignité, plus de réalisations en assainissement. Surtout qu’avec la réalisation de la voirie urbaine sans réseau de drainage, plusieurs quartiers de la commune situés dans les bas-fonds sont depuis quelques années, régulièrement inondés occasionnant d’énormes dégâts matériels.
Toute chose qui atteste la nécessité de la mise en place de services sociaux de base pour accompagner le processus enclenché, notamment l’assainissement des eaux usées et le drainage des eaux pluviales. Sinon, le maintien de la situation actuelle ne serait pas en cohérence avec la politique de modernisation de la ville de Tivaouane.
En effet, l’absence d’un système d’assainissement collectif et la mauvaise gestion des boues de vidange présentent plusieurs inconvénients sur les plans environnemental et sanitaire, en raison du fait qu’elle favorise une exposition de plus en plus accentuée des populations au péril fécal avec la persistance des pratiques de vidange manuelle et de dépotage incontrôlé des effluents septiques sur le milieu naturel. Un état de fait qui jure également avec toute spiritualité, toute esthétique, fragilise la santé et étouffe tous les espoirs d’un développement social et économique.
…4,3 milliards de FCFA pour réaliser un réseau d’égouts, une Step et des branchements…
C’est en fait tout un programme de réalisation d’infrastructures et d’ouvrages d’un coût global de 4,3 milliards de FCFA financés avec l’appui de la BOAD, des banques commerciales et du BCI, que le Ministre en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Mansour FAYE va lancer le mardi 14 août 2018, à Tivaouane en présence des élus et autorités locales.
Inscrits dans le cadre du projet d’assainissement de 10 villes, les travaux prévus à Tivaouane par l’ONAS, permettront in fine, d’éliminer les rejets d’eaux usées ménagères sur la voie publique, les stagnations d’eaux sur la voie publique et de réduire la propagation des maladies d’origine hydrique. En plus d’améliorer le cadre de vie sur les plans de l’esthétique et de l’hygiène, les autres effets positifs attendus porteront sur l’environnement et sur la santé des populations locales. A terme, les réalisations du projet impacteront directement 22 000 personnes dans les 10 quartiers de Tivaouane, que sont Escale, Ndoute, El hadji Malick SY, Médine, Keur Matar, Ndiakhadoum, Lamsar, Diallo, Kouly et Tivaouane Ouolof…
En phase avec la réalisation des objectifs du Plan Sénégal émergent, l’Etat du Sénégal s’est ainsi engagé à donner un nouveau visage à cette ville religieuse. Il prévoit, sur une période de 18 mois, d’y réaliser dans la première phase du projet concernant la gestion des eaux usées, les principales activités à savoir : la fourniture et la pose de 16,539 km de conduites avec 1558 branchements à l’égout, la construction de 02 nouvelles stations de pompage, la construction de 50 édicules scolaires et la réalisation d’une station d’épuration d’une capacité de 2100m3/j.
A la fin du projet, la ville de Tivaouane disposera d’un réseau performant, capable d’évacuer les eaux usées et réduire ainsi les nuisances et les risques de maladies d’origine hydrique. En effet, la ville aura un nouveau réseau de collecte et d’évacuation des eaux usées devant raccorder à l’égout au moins deux milliers de domiciles. Les eaux usées seront traitées convenablement avant rejet, réduisant ainsi la pollution de l’environnement.
…Bénéfices socio-économiques
Le projet d’assainissement de la ville de Tivaouane induira assurément plusieurs retombées positives sur la ville de Tivaouane, dont la création d’emplois permanents pendant l’exploitation des installations, notamment pour l’entretien du réseau.
Auparavant, en phase travaux, le projet présente une haute capacité de recrutement de main-d’œuvre qualifiée et d'ouvriers. Etant structuré autour de plusieurs volets d’une durée de 6 à 12 mois, les travaux de débroussaillage, par exemple, de désherbage, de fouille, d’excavation, de terrassement et de pose des conduites et canaux sur tout le long du tracé d’une part, et de réalisation des travaux de la station d’épuration et des stations de pompage d’autre part, nécessiteront le recrutement d’une importante main- d’œuvre locale. Le recrutement d’un personnel local est toutefois assujetti à la disponibilité de la compétence. A compétence égale, le personnel local sera assurément privilégié.
Les différents profils d’emplois susceptibles d’être crées pour le personnel local dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, sont principalement des manœuvres pour tous travaux de débroussaillage, de désherbage, de fouille, des maçons pour tous travaux de génie civil, des ferrailleurs, des peintres et des conducteurs d’engins spécifiques.
Par ailleurs, l’installation des bases de chantier, l’afflux de travailleurs étrangers qualifiés devra permettre de booster temporairement l’économie locale. En effet, des commerces vont se développer tout autour des bases de chantier. Le personnel étranger aura également besoin de logements proches de la zone de travaux.
Les commerces de matériaux divers (ciments, fer, béton, etc.) pourront profiter de ces travaux par des approvisionnements au besoin et à la commande, avec un impact notoire sur leurs chiffres d’affaires.
La réalisation du projet permettra également la réduction des coûts de la vidange mécanique, qui pourrait être bonifiée avec l’acquisition de camions hydro-cureurs.
Par ailleurs, la cohésion sociale pourrait être renforcée avec la réduction des conflits sociaux liés au déversement des eaux ménagères dans les rues. Pour les populations démunies, un coup de pouce pourrait être obtenu en matière d’accès à l’assainissement en vue d’une plus grande équité.
Pour leur part, les maraîchers trouveraient une excellente opportunité de disposer de sous-produits d’épuration (eaux traitées et boues stabilisées) afin de booster leur activité. Car, il est ressorti de différentes études de recherche menées, notamment dans la zone des Niayes, que les fertilisants organiques issus de la réutilisation ont un impact sur le développement végétatif des cultures avec l’augmentation des rendements, la restauration de la fertilité des sols, la lutte contre les maladies et ravageurs des cultures, l’augmentation de la vigueur des plants, la capacité de rétention en eau du sol et l’atténuation des effets de la salinité du sol, etc. Déjà à Thiès et à Saly, l’irrigation et la réutilisation des eaux usées sont pratiquées au niveau des sites des stations d’épuration avec des résultats très satisfaisants, qui s’appuient sur ceux des projets exécutés au Sénégal par l’Institut Africain de Gestion Urbaine.
Quelques impacts sur la santé et l’hygiène
Plusieurs bénéfices pourront être tirés du projet d’assainissement, notamment le recul des maladies hydriques liées aux eaux usées (diarrhées, choléra, etc.) et l’amélioration de l’hygiène publique et du cadre de vie des populations. Pour ce qui les concerne, les femmes devraient bénéficier, avec les retombées de programme, d’un allégement des travaux domestiques.
En phase avec le programme de modernisation de la ville de Tivaouane en train de se doter infrastructures structurantes, le projet de gestion des eaux usées avec la gestion des boues de vidange constitue une problématique majeure malgré la construction d’une station de traitement des boues de vidange. Cela, eu égard à la persistance de la vidange manuelle et les pratiques de dépotage sauvage dont les incidences sur la santé des populations sont fondamentalement néfastes.
Lansana Gagny SAKHO
Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal