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Samedi 21 Juin 2025

Un fils de Cheikh Béthio traduit en justice l’une des veuves de son père


Six ans après le décès de Cheikh Béthio Thioune, un de ses fils, Seydina Saliou Thioune, et l’une de ses veuves, Sokhna Déthié Pène, ont choisi de porter leurs différends devant la justice. Comme le rapporte le journal L’As, Seydina Saliou Thioune, qui a assigné Sokhna Déthié Pène devant le tribunal de Diourbel, lui réclame la somme de 15 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts, lit-on dans Senenews.



L’adage dit que « le linge sale se lave en famille ». Mais certains membres de la descendance de feu Cheikh Béthio Thioune, le guide des Thiantacounes, n’en ont que faire. Et le moins que l’on puisse dire, sans le moindre risque de se tromper, c’est que le guide spirituel Seydina Saliou Thioune et Sokhna Déthié Pène, respectivement fils et épouse du défunt Cheikh, ne s’apprécient guère. Bien au contraire, ils se sont toisés hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Diourbel. Une parcelle située à Touba Ndiarème est au cœur de ce feuilleton judiciaire opposant ce fils et cette épouse du défunt guide spirituel des Thiantacounes.

C’est en effet Seydina Saliou Thioune qui a décidé de poursuivre en justice la veuve de son père, Sokhna Déthié Pène. Devant la barre, il a affirmé que cette parcelle lui a été donnée par son père de son vivant. « C’est feu mon père, Cheikh Béthio Thioune, qui m’a attribué cette parcelle numéro 330 située dans le village de Touba Ndiarème, sur laquelle il avait construit un poulailler. Quand je m’y suis rendu en 2021, j’ai trouvé sur place un individu qui m’a informé que Sokhna Déthié Pène, ici présente, lui avait confié la garde de ce terrain. J’ai alors déposé plainte à la gendarmerie et, depuis lors, je ne me suis plus rendu sur les lieux. J’ai en ma possession tous les documents prouvant que cette parcelle m’appartient », a déclaré Seydina Saliou Thioune, selon les informations de L’As.

Livrant sa version des faits, Sokhna Déthié Pène a contesté les déclarations de son beau-fils. « Cette parcelle dont il est question m’a été offerte par mon défunt époux et guide, Cheikh Béthio Thioune, en 2014, dans son domicile dénommé Palais-Bi, devant une foule de disciples présents ce jour-là. Depuis, j’y exploite un poulailler. Ce plaignant n’a aucun droit sur ce terrain, et les documents qu’il brandit sont des faux. Nous avons été confrontés à ce sujet le 26 avril 2024 à la gendarmerie de Thiawène, et il avait alors produit de faux documents portant une fausse signature de mon défunt époux. J’ai d’ailleurs porté plainte contre lui pour faux et usage de faux. Mais ma plainte est, à ce jour, restée sans suite. Entre-temps, je constate qu’il s’est procuré d’autres faux documents pour cette fois-ci déposer plainte à la police de Dianatou. Les témoins qui étaient présents lorsque le Cheikh m’a attribué cette parcelle sont toujours en vie. Je peux citer : Serigne Djily Ndiaye, Matar Sow, Mamadou Seck, Ibrahima Sonko, Serigne Saliou Diop Kara, Tapha Bou Ndaw ou encore Assane Mbaye », a soutenu Sokhna Déthié Pène, selon les éléments rapportés par L’As.
Constitué pour défendre les intérêts de Seydina Saliou Thioune, Me Serigne Diongue a réclamé quinze millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts. « Nous sollicitons la somme de quinze millions de francs CFA pour toutes causes et préjudices confondus », a plaidé l’avocat. Il ressort de la procédure, selon le procureur, que la partie civile est la seule à avoir présenté un acte l’établissant comme attributaire de la parcelle. Même si, comme l’a affirmé la prévenue, cet acte serait faux, aucune preuve de cette fausseté n’a été apportée, précise le représentant du parquet, cité par L’As. Dès lors, il a requis la culpabilité de la prévenue pour occupation illégale d’une parcelle appartenant à autrui, et a demandé sa condamnation à six mois de prison avec sursis. Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Pape Massaer Guèye, a plaidé la nullité de la procédure au motif que Seydina Saliou Thioune n’aurait pas qualité pour se constituer partie civile dans ce dossier. Comme le rapporte L’As, l’affaire a été mise en délibéré. Le tribunal rendra son verdict le 15 juillet prochain.
Mame Fatou Kébé






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