VASTE OPERATION POST-TABASKI A ZIGUINCHOR : Plus de 200 agents mobilisés, 35 interpellations, 60 motos saisies

 
Les premiers chiffres marquants de la vaste opération de sécurisation lancée à Ziguinchor, dans la foulée de la Tabaski, sont énormes. Pour réussir ce coup de filet, c’est plus de 200 éléments de la police urbaine qui ont été mobilisés pour 35 interpellations opérées, 60 motos saisies, 15 quartiers ciblés.
 
 
Un vrai coup de balai qui constitue une réponse musclée et structurée face à une recrudescence de la criminalité qui inquiète la population depuis plusieurs semaines. Cette offensive sécuritaire ne laisse rien au hasard. Ziguinchor est quadrillée jour et nuit, avec des patrouilles renforcées, des points de contrôle fixes et mobiles et des descentes ciblées dans les zones réputées sensibles. « Il était impératif de passer à l’action pour restaurer la quiétude des populations. Les chiffres sont : 35 interpellations en 72 heures ; 60 motos saisies ; 15 quartiers couverts ; 200 agents mobilisés ; 200 Jakarta sensibilisés ; 40% de hausse des vols à l’arraché signalés ces dernières semaines. Nous sommes déterminés à éradiquer le banditisme dans toutes ses formes », martèle le commandant du corps urbain Macoumba Ndiaye, en première ligne sur le terrain.
 
Une réponse forte à une insécurité croissante
 
Depuis le début du mois de juillet, les services de sécurité ont enregistré une hausse de 40% des vols à l’arraché, des agressions nocturnes en hausse de 25% et des plaintes liées aux motos volées qui explosent dans certains quartiers périphériques comme Lyndiane, Santhiaba, Néma ou Kandialang.
Face à ce climat d’insécurité, l’opération de sécurisation post-Tabaski se veut une riposte stratégique, articulée autour de trois axes principaux, cite le commandant « Répression : interpellations ciblées, fouilles, démantèlement de réseaux de receleurs et de délinquants ; Prévention : campagnes de sensibilisation, notamment auprès des jeunes et des conducteurs de mototaxis ; Proximité : renforcement des échanges avec les populations locales pour une remontée rapide des informations », informe-t-il.
 
Les Jakarta dans le viseur
 
Les conducteurs de mototaxis, dits Jakarta, sont au cœur des actions de sensibilisation. Selon les autorités, près de 60% des délits liés aux motos impliquent directement ou indirectement des Jakarta. Dans ce cadre, plus de 200 conducteurs ont déjà été auditionnés ou sensibilisés sur le respect du Code de la route et leur rôle dans la lutte contre les vols.
La police insiste en ses termes sur sa communication : « les Jakarta ne sont pas des cibles, mais des partenaires potentiels pour améliorer la sécurité dans les rues ». Un appel est lancé pour une auto-discipline accrue et une collaboration active. « Ce secteur est vital pour l’économie locale, mais il doit se structurer et respecter les règles. Nous voulons les accompagner, pas les stigmatiser », souligne un officier de la brigade routière.
 
Une stratégie de long terme
 
Contrairement aux précédentes opérations ponctuelles, cette nouvelle campagne se veut durable. « Elle s'inscrit dans une stratégie globale de sécurisation du territoire communal, avec un maillage territorial plus fin et un suivi renforcé des quartiers à risques ». La police invite les populations dans la foulée à éviter les règlements de comptes et à ne pas céder à la tentation de la justice populaire, un phénomène encore observé récemment à Colobane et Boucotte. « Signalez, ne jugez pas. Aidez-nous à sécuriser votre quartier », martèle le commissaire central, Ameth Tidiane Thiam.
 
L’appel à la population
 
La réussite de l’opération repose également sur l’implication des citoyens. La police invite à : « signaler tout comportement suspect via les numéros d’urgence, coopérer lors des contrôles de routine, refuser toute forme de violence ou d’auto-justice » lance-t-on. Déjà, plusieurs comités de quartier ont répondu à l’appel et commencé à travailler en synergie avec les forces de l’ordre. Une dynamique encourageante selon les autorités.
Cette opération post-Tabaski marque un tournant sécuritaire dans la ville de Ziguinchor. Les autorités l’assurent. « Ce n’est que le début d’un engagement durable pour la paix sociale, dans une région longtemps éprouvée par l’insécurité et les tensions », conclut l’autorité.
Baye Modou SARR