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VIDEO / Khalil Ndiaye, Président Renapta: « Wari déroule sa stratégie Warigate avec des subterfuges pour gruger les fonds de sa plateforme »

Rédigé par leral.net le Lundi 19 Octobre 2020 à 13:26 | | 0 commentaire(s)|

Le président du Réseau National des Prestataires du Transfert d’Argent (Renapta), Khalil Ndiaye a dénoncé les fraudes subies, venant de Wari. Invité de l’émission J’Dénonce de Leral TV, il a révélé que plus de 40 millions de FCfa disparaissent dans des transactions...Khalil Ndiaye révèle qu’avec la plateforme Wari, des virements sont souvent perdus en cours, surtout avec les transactions en suspension et les doublons, chiffrés à des milliards de FCfa. Et, 90 à 95% des envois étaient des transactions en suspension. Dans le système, il y a des transactions inabouties. Wari, constatant ces dysfonctionnements, a bloqué des comptes.


L’entrepreneuriat connaît souvent des moments tumultueux sous les tropiques. Certains entrepreneurs financiers, usent régulièrement de subterfuges pour gruger les fonds investis dans leurs plateformes. Une pratique bien réelle avec la plateforme de transfert d’argent Wari, qui, après ses moments de gloire, est en train de plonger dans les bas-fonds de la décadence financière. Le président du Réseau National des Prestataires du Transfert d’Argent, Khalil Ndiaye, se prononçant sur une situation qualifiée de « Warigate, problème ou phénomène », reconnaît que tant qu’il y a des injustices, il y aura toujours des plaintes et des complaintes. Renapta crée en 2012 a été mis sur pied, suite à l’entrée au pays du produit Wari, lancé en 2008.

Considérant Wari d’une fierté locale, certains des membres qui étaient dans d’autres choses, l’ont accueilli comme un bébé qui vient de naître. Wari a été adopté et couvé. Mais, avec le temps, le succès entraîne d’autres situations insupportables. Khalil Ndiaye, sans langue de bois, a révélé que les difficultés avec Wari, sont nées d’un « bug » qui a fait perdre beaucoup de millions à des opérateurs. L’initiateur, insiste-t-il, n’a amené que sa technologie. Mais, l’argent et l’essence sont supportés par les investisseurs.

D’après Khalil, lorsqu’on parle d’argent et d’investissement, il faut d’abord, penser à la sécurité. Conscient des problèmes d’insécurité dans les transactions, le Réseau a commencé à se poser plusieurs questions, dont la réglementation, les soubassements de l’activité et de son avenir. C’est d’ailleurs, à travers leur démarche qu’est née une réglementation. Un acquis qui les conforte dans leur maîtrise du domaine du transfert d’argent.

Wari et ses ponctions abusives

Pour survivre et résister au temps, Renapta, réclamant une réglementation, a fait son premier sit-in et remis un mémorandum à la Bceao en 2016. Celui-ci, a inspiré et permis d’avoir l’instruction 13 de la Bceao, instituée en 2015 et qui devait entrer en vigueur en 2016. Ayant attendu un délai de 15 jours à un mois sans son application en 2016, le Réseau était retourné à la Bceao qui avait promis qu’elle se fera. Au même moment, regrette-t-il, Wari continuait à sévir avec des ponctions abusives. Khalil Ndiaye n’a pas manqué de signaler les difficultés des frais du Sharing, partagés entre la Banque, le point et Wari.

Wari, maîtrisant bien sa stratégie, profite de la forte demande et de la multiplication des points de transferts. Wari a décidé du coup l’éclatement des comptes, pour organiser une fraude consistant à charcuter 99%/jour à chaque opérateur. Ce montant calculé sur une année ferait des milliards de FCfa. Cela n’a rien avoir avec ce qu’il gagne. Wari qui revient chaque année avec une nouvelle pirouette, accuse-t-on, a érigé cette pratique en système.

La dernière en date vient des virements qui sont souvent perdus en cours, surtout avec les transactions en suspension et les doublons chiffrés à des milliards de FCfa. 90 à 95% des envois étaient des transactions en suspension. Dans le système, il y a des transactions inabouties. Wari, constatant ces dysfonctionnement, a bloqué des comptes. « Wari ne veut pas de dialogue. Mais, les acteurs veulent bien dialoguer. Un des Directeurs a réclamé avant son installation, avant de prendre fonction. Wari devrait gagner du terrain. Mais, un mauvais management a plombé son fonctionnement. Le Réseau a écrit à Wari pour des explications. Wari dans sa réponse, évoque des dysfonctionnements techniques. En tant qu’association, le Renapta n’a jamais porté plainte contre Wari. Mais, notre avocat a remis une mise en demeure à Wari », renseigne le président du Réseau National des Prestataires du Transfert d’Argent, Khalil Ndiaye.

Les membres bloqués sont en nombre conséquent. Environ 54 comptes sont bloqués. Wari a débloqué certains qui peuvent impacter sur son chiffre d’affaires. Renapta, ayant imaginé des stratégies, pèse lourd dans le transfert. Présentement, il y a deux banques partenaires à Wari. Ces banques plafonnent les montants à décaisser. Du coup, certains opérateurs peinent à rentrer dans leurs fonds. « On ne peut changer un écosystème du jour au lendemain. Wari perd aujourd’hui, la moitié de ses transactions. Wari est en train de mourir de sa belle mort. On a appelé nos membres pour les alerter. Si la réglementation était respectée, il n’y aura point de problèmes. Le prestataire pourrait être victime d’un jeu de ping-pong pour rentrer dans ses fonds », avertit-il.

Une nouvelle société de transfert d’argent de Renapta en perspective

Le Renapta, cherchant des solutions, a appelé d’autres investisseurs qui ont répondu. Mais, avec une autre volonté de profiter de l’effectif conséquent de ses membres, le Renapta travaille pour la mise en place de sa propre société de transfert d’argent. « Nous exigeons une réglementation avec un respect des textes. Tant que l’Etat garant ne fait pas respecter les textes, rien ne sera profitable à personne. Le Sénégal a une classe d’entrepreneurs jeunes, que l’Etat doit accompagner », prévient-il.

Et, 922 milliards de FCfa tournés dans le secteur des transferts d’argent. Un secteur aussi important, doit être protégé. Khalil Ndiaye, relève un problème d’interlocuteurs et un flou maintenu. Personne, ni aucune institution n’est mandaté d’un pouvoir de sanction des institutions de finances.

Seulement, les nouveaux opérateurs qui promettent des opérations à 1%, vont tuer le secteur. Alors que le « cash to cash » permettait de contribuer à l’emploi. L’Etat doit imposer un barème pour éviter une application de prix qui peuvent compromettre l’économie du pays.

Khalil Ndiaye appelle les prestataires à plus de solidarité, pour se défendre et anticiper les nouveaux changements qui s’opèrent dans le monde.