Pour renverser la tendance et alors que plusieurs Etats remportés par George W. Bush en 2004 semblent à la portée du candidat démocrate, M. McCain jette ses dernières forces dans l’Ohio (nord) et la Floride (sud-est) mais aussi en Pennsylvanie, qu’il espère enlever aux démocrates.
Sans la conquête de cet Etat qui n’a pas voté républicain à la présidentielle depuis 1988, les chances de M. McCain de remporter la Maison Blanche semblent réduites.
Le candidat républicain, arrivé en Pennsylvanie lundi soir, avait prévu de tenir mardi un rassemblement dans cet Etat —un second qui était prévu a été annulé en raison de la météo— au côté de sa colistière Sarah Palin. Mme Palin inquiète certains responsables républicains qui l’accusent déjà d’être responsable de la défaite annoncée, mais elle continue d’enthousiasmer les éléments les plus conservateurs du parti.
"Si je suis élu, je me battrai pour secouer Washington", a promis M. McCain à ses partisans réunis lundi soir dans l’ancienne cité minière de Pottsville, dans le centre rural de la Pennsylvanie.
Le sénateur de l’Arizona, qui se dit conforté par sa position de challenger, a déclaré : "je n’ai pas peur de combattre, vous n’avez pas peur de combattre et nous sommes prêts à nous battre".
M. McCain a haussé le ton contre son adversaire qu’il accuse de se situer à l’extrême gauche, d’être pour l’interventionnisme étatiste et de vouloir augmenter les impôts.
Le républicain, qui s’attend à une victoire démocrate au Congrès, a mis en garde les électeurs sur le risque que représenterait, selon lui, la concentration des pouvoirs, exécutif et législatif, au bénéfice des démocrates.
Selon RCP, M. Obama est crédité d’un avantage supérieur à 10 points en Pennsylvanie. Cependant, le sénateur de l’Illinois, qui avait perdu cet Etat au profit de sa rivale Hillary Clinton durant les primaires, se veut prudent et ne compte pas l’abandonner à son adversaire. Mardi, dans le froid et sous une pluie battante, il a réchauffé plusieurs milliers de ses partisans réunis à Chester, dans la banlieue de Philadelphie.
"On ne peut pas se permettre de ralentir, de s’asseoir ou de se relâcher un jour, une minute ou une seconde au cours de cette dernière semaine. Non, pas maintenant quand tant de choses sont en jeu", a-t-il lancé.
M. Obama devait se rendre ensuite en Virginie (est). Longtemps considéré comme un bastion républicain, cet Etat, qui n’a pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis 1964, semble, selon les sondages, à la portée de M. Obama.
La Pennsylvanie compte 21 grands électeurs, la Virginie 13. Il faut au moins 270 grands électeurs sur les 538 du Collège électoral pour être élu.
L’élection américaine peut se jouer sur des marges serrées. Ainsi, en 2004, il n’a manqué que 18 grands électeurs à John Kerry pour l’emporter.
Après la Pennsylvanie, M. McCain devait faire campagne en Caroline du Nord (sud-est), un autre Etat remporté par M. Bush en 2004, mais qui pourrait basculer dans le camp démocrate.