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CRI DE CŒUR « Sortons Lamine Diack de son sombre cachot de la ville Lumière ! »

Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Janvier 2020 à 02:07 | | 0 commentaire(s)|

Ce qui suit n’est pas fait pour plaire à tout le monde. Comme un fouet, il lacérera la chair de ceux qui ont trahi ou peu soutenu un ami et frère dans l’épreuve. Il donnera force et espoir à ceux qui à ses côtés sont restés dignes et ont gardé espoir.


Ses ennemis ont fait de Paris, la ville Lumière, une sombre geôle pour lui, Lamine Diack, digne fils de l’Afrique et du Sénégal qui a servi au plus haut niveau, des décennies durant, l’athlétisme après l’avoir pratiquée dans sa jeunesse. Il est mis en cause, nous diton, « pour son implication présumée avec cinq autres prévenus dont son fils, Papa Massata Diack, dans un système de corruption visant à protéger des athlètes russes dopés. » Une accusation infamante, injuste que Lamine Diack balaie d’un revers de main en déclarant, l’autre jour, à la barre du tribunal de Paris : « j’ai un honneur à laver moi. Je suis convaincu que j'arriverai à vous démontrer que je suis tout sauf un chef de bande qui rançonne les athlètes. » C’est cet homme, un frère et ami, que la justice française laisse croupir dans une oubliette parisienne en lui empêchant de retrouver les siens et, surtout, ses petits-enfants. C’est une guillotine « juridique » qui, à vrai dire, vise à détruire une image, à casser le moral d’un patriarche. Nous exagérons à peine même si, là-bas à Paris, on appelle cela « assignation à résidence ». Oui, Lamine Diack n’est pas chez lui en France même s’il vit chez un de ses proches en attendant son procès. Dakar et le Sénégal lui manquent. Il l’a d’ailleurs dit. Des juges européens ont bien eu la main moins lourde des personnalités comme Michel Platini, ancien président de l’UEFA, et de Sepp Blatter, ex patron de la FIFA, ayant eu des démêlées avec la justice. Ils ont pu se tirer d’affaire sans avoir, pour ce que l’on en sait, subi ce que Lamine Diack vit. On aura compris, Lamine Diack n’est pas un européen. Il est noir et africain. Certains lui font payer sa réussite, son fort leadership et ses mandats couronnés de succès à la tête de la fédération internationale d’athlétisme. Ceux qui, au sein de cette institution, se disaient ses amis lui ont porté le coup de Jarnac alors qu’il avait pris sa retraite. Sous prétexte de lui rendre hommage, il a été invité à Paris avant d’être mis en résidence surveillée. Cela fait cinq ans que Lamine Diack attend de se défendre, de laver son honneur, de démonter tout le mécanisme diabolique mis en place pour l’embastiller à Paris. Son procès, ouvert, il y a quelques jours, a été aussitôt renvoyé. Il faudra à notre frère et ami patienter au moins jusqu’au mois de juin 2020 pour revenir à la barre du tribunal. Le juge français dit qu’il a reçu tardivement le procès-verbal d’audition de Pape Massata Diack par le Doyen des juges d’instruction près le Tribunal de Grande instance de Dakar. Le gouvernement sénégalais, par la voix du ministre de la justice, semble dire le contraire. Le 14 janvier dernier, le ministre de la justice disait ceci, lors de la cérémonie de présentation des vœux du personnel de son département : « le juge français dit qu’il a reçu le dossier du Sénégal le jour même du procès. Mais, ce que je peux dire c’est que nous avons fait le nécessaire depuis plusieurs mois. » Passons sur cette querelle byzantine, pour noter que l’envoi – dans les délais ou en retard de ces documents – pénalise un citoyen sénégalais qui ne demande qu’une faveur : que justice se fasse. Ses frères et amis, comme moi, s’interrogent d’ailleurs sur le peu d’enthousiasme de notre gouvernement dans la gestion du dossier Lamine Diack. C’est vrai qu’un gouvernement ne fait pas de la diplomatie sur la place publique, mais il y a tout de même des actes à poser, des mots forts à dire publiquement, des postures à avoir... Lamine Diack n’est pas né hier, ni de la dernière pluie. Il sait que la bataille sera rude. Il s’y est préparé. En silence. Cela trouble le sommeil de ceux qui, en traitres, l’ont piégé et mis là où il est. Bien sûr qu’il fera face. Devant le juge, il a dit, toujours aussi combativitif : « on dit que je me réfugierai au Sénégal, mais j’ai un honneur à laver moi. Je suis convaincu que j'arriverai à vous démontrer que je suis tout sauf un chef de bande qui rançonne les athlètes. »

En cinq ans, Lamine Diack a eu le temps de se préparer à cet ultime combat de sa vie, de mesurer la solidité de ses convictions, de compter ses amis, ses vrais amis, d’identifier les hésitants, de s’amuser de la couardise des « amis » d’hier qui s’éloignent à pas de loup... Au sortir du tribunal, il a d’ailleurs déclaré : « « j’ai beaucoup à dire, mais pas maintenant. » Lamine doit sortir de l’ombre, retrouver la lumière et la liberté au Sénégal, son pays, en quittant, la tête haute, la France. Nous y travaillons avec d’autres tout aussi déterminés. Avec nos moyens. Ce texte en est un. Il n’a pas vocation à être objectif. Nous l’avons voulu ainsi. Lamine, tu nous manques !

A bientôt, à Dakar. El Hadji Simakha Notable à Kasnack - Kaolack