Une tombe vide, de la terre retournée, un linceul abandonné à même le sol et nulle part un cadavre. Voilà le spectacle lugubre qu'offre l'arrière-cour de la Maison Aïssa Dione, sur la route de la Corniche Ouest de Dakar. Dans la tête, une réminiscence. Selon L'Observateur, l'année dernière, le Sénégal s'était réveillé offusqué de la profanation des sépulcres des cimetières chrétiens de Saint Lazarre et Bel-Air. La même image en plus violent. A un détail près, il s'agit ici d'une exposition dans une maison qui fait office de galerie pour la 11e Biennale de l'art africain contemporain. Une oeuvre d'art d'une simplicité déroutante prénommée "Ethéré" par son auteur,la Franco-ivoiro-sénégalaise Mame Diarra Niang. "Ethéré travaille le lien de la mort au territoire et propose l'expérience paradoxale d'une dernière demeure au cœur de la vie, animée par l'image du public qui s'y projette", dit la brochure présentative. Rien de bien méchant jusqu'ici, mais, à y regarder de plus près, cette tombe est bien plus sujet à controverse qu'il n'y paraît. Au-delà de la création artistique du tombeau en verre réfléchissant l'idée d'une lutte contre l'homophobie sur laquelle les organisateurs du Dak'Art se sont bien gardés de communiquer comme ils se sont aussi gardés de communiquer sur les quelque trois à quatre expositions qui traitent du même sujet et qui donne à la Biennale des allures de tribune pour changer le regard sur l'homosexualité.
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