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Entretien exclusif avec Mouhamed Aly Ndiaye champion de boxe affilié à la fédération italienne.

Mohamed Aly Ndiaye est devenu un citoyen exemplaire dans sa commune de résidence, Pontedera, dans la province de Pisa. En fait, il doit sa popularité à son palmarès hyper riche. En effet, sur 26 combats disputés, il a eu 25 victoires et un nul. Il est champion du monde junior en 2006, champion de méditerranée en 2007, champion international Boeing fédération en 2007, champion d’Italie en 2008, champion de l’Union européenne en 2012 et de l’Europe en 2013. Entretien


Rédigé par leral.net le Lundi 10 Février 2014 à 15:28 | | 1 commentaire(s)|

Comment êtes-vous arrivé au sommet de la boxe italienne ?

Avant tout, je vous remercie, je remercie le bon Dieu, mes parents, mon marabout Serigne Modou Habib Mbacké et le peuple sénégalais. Je suis devenu un boxeur professionnel affilié à la Fédération italienne de boxe grâce à mon rêve de devenir champion. Puisque mon pays d'origine ne m’a pas offert l’opportunité de réaliser ce rêve, je me suis trouvé dans l’obligation de monnayer mes talents ailleurs. Après avoir été sacré trois fois champion du Sénégal en 97 et 98 et après une participation ratée aux jeux olympiques de Caire, j’ai pris la décision historique de venir en Europe. Après un bref passage en France, chez un ami d’enfance, Tapha Ndaw, j’ai fini par me rendre en Italie où j’ai passé deux ans de galère avant de rencontrer celle qui allait être ma femme. Mame Diarra, une italienne convertie à islam. A l’issue de ce mariage, j’ai réussi à avoir la nationalité italienne, un sésame qui m’ouvre les portes du championnat de boxe professionnel après un bref passage à celui amateur. La boxe est l’une des disciplines les plus en léthargie au Sénégal.

Qu’est-ce qui, selon vous, doit être fait pour lui redonner ses lettres de noblesse ?

je suis à la fois désolé et triste quand je vois de jeunes sénégalais s’intéresser à la boxe. Car, personne ne daigne leur donner les moyens. Je crois qu’ils ont beau avoir la volonté mais sans une implication des autorités en amont rien ne pourra se faire. Je saisi d’ailleurs l’occasion pour lancer un appel au Président Macky Sall pour qu’il mette les moyens au service du sport. En mon sens, il est impératif que l’on investisse sur le sport en général.

On voit que vous vivez en Italie, un pays qui compte beaucoup de vos compatriotes et qui est frappé de plein fouet par la crise, quel commentaire en faites vous ?

Je vis en Italie depuis 14 ans. Mais, dernièrement, je vois que beaucoup de nos compatriotes sont au bord du gouffre. La crise a frappé gravement l’Europe et beaucoup de nos compatriotes ne sont malheureusement pas épargnés. Le seul conseil que je leur donner est de s’en remettre à Dieu, car Il est le seul recours. Les gens doivent arrêter de prendre l’Europe pour l’eldorado car certains italiens souffrent plus que les sénégalais ici. Je lance d’ailleurs un appel à mes frères candidats à l’émigration qui sont près à casquer 4 à 5 millions de nos francs pour venir en Europe de penser à rester pour investir au pays.

On note que certains lutteurs louent les services de boxeurs professionnels pour se compléter. Que dites-vous de l’irruption de la boxe dans l’arène sénégalaise ?

Certains lutteurs apprennent la boxe pour mieux persévérer dans la discipline car ils savent que la boxe est un sport complet et noble. Moi-même, je suis convaincu que certains, s’ils étaient bien, auraient pu être de grands champions. Il suffit juste de les accompagner en leur donnant les moyens. Je saisi également l’occasion pour lancer un appel aux autorités, notamment au ministre de la Santé, au ministre des Sport et au CNG de lutte de veiller strictement à la santé des sportifs. Il faut que des examens réguliers soient faits. Des contrôles de type RM doivent aussi être faits annuellement.

Que comptez-vous faire à l’avenir ? Pensez-vous au retour au bercail ? Si oui, que peut être votre apport pour le sport en général et pour la boxe en particulier ?

Mon rêve est de devenir un grand champion à l’image de mon homonyme. Dans l’avenir, je compte ouvrir une salle de boxe afin d’assister les jeunes qui aspirent à être des champions de boxe. Je compte commencer par Dakar, ensuite Saint-Louis, une ville symbolique car c'est la ville natale de Barico Fall. Puis, on se tournera vers Thiès mais toujours avec la collaboration des autorités et en accord avec mes partenaires italiens. Je suis également prêt accompagner les boxeurs. Pourquoi pas être entraîneur national, car j’ai la boxe dans le sang ?

Vous êtes une icône du sport en Europe mais, à y regarder de plus près, vous ne semblez pas bien connu du public sénégalais. Qu’est-ce qui est à l’origine de cela selon vous ?

Certains Sénégalais me connaissent maintenant car beaucoup de médias parlent de moi. Je suis né et j’ai grandi à Pikine. Mais, je suis originaire de Khombole. C’est à l’âge de 21 ans que je suis parti en hexagone. Il faut qu’il y ait un traitement équitable des sports. C'est d’ailleurs dans ce même ordre d'idée que je lance un appel aux autorités pour qu’elles soutiennent les personnes qui vivent avec un handicap afin qu’elles pratiquent leur sport en toute liberté. Il faut également que l’on pensent aux personnes vivant avec un handicap dans les transports en communs, les écoles et les lieux de distraction.

SAKHO MALICK (BERGAMO, Italie)