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Foot – Transfert : Découvrez pourquoi les footballeurs africains deviennent de plus en plus chers !

Les transferts de joueurs du continent atteignent des niveaux de plus en plus élevés. Une tendance qui devrait perdurer, avec la génération des Salah, Mané ou Koulibaly.


Rédigé par leral.net le Jeudi 14 Février 2019 à 12:13 | | 0 commentaire(s)|

Le record du transfert le plus cher du monde reste pour l’heure, aux mains du Paris-Saint-Germain. Si le Brésilien Neymar, acheté au Fc Barcelone en août 2017, pour 222 millions d’euros, est au cœur de cette transaction, rien n’interdit de penser que demain, ce seront des Africains.

Déjà, leur cote ne cesse de monter. Pas bien loin du Brésilien de légende, l’attaquant égyptien Mohamed Salah (Liverpool FC) est à 200 millions d’euros et son coéquipier en club, le Sénégalais Sadio Mané, à 130 millions d’euros, comme Kalidou Koulibaly qui joue à Naples. « Il est évident que l’écart se réduit avec les Européens et les Sud-Américains, qui restent encore les plus chers du marché. Mais on a pu constater que, ces dernières années, le prix des transferts des Africains était en hausse », observe l’agent français Nicolas Onissé (agence Sport Back), qui rappelle que « Mané ou Salah, par exemple, ont été acquis pour environ 40 millions d’euros par Liverpool » en 2016 et 2017.

Pourquoi les footballeurs africains deviennent de plus en plus chers ?

Globalement, cette « valeur marchande » des joueurs africains est tirée vers le haut par la flambée générale des prix. En 2018, le Guinéen Naby Keita (de Leipzig à Liverpool), le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (de Dortmund à Arsenal), l’Algérien Riyad Mahrez (de Leicester à Manchester City) ou le Congolais Cédric Bakambu (de Villarreal à Beijing Guoan), ont été transférés respectivement pour 60, 63, 68 et 74 millions d’euros.

Lors du mercato 2019, qui vient de se terminer, Dalian Yifang, un club chinois, était même prêt à débourser 80 millions d’euros pour acquérir l’attaquant ivoirien de Lille, Nicolas Pépé. Preuve que ceux qui appartiennent au groupe des joueurs valorisés entre 50 et 80 millions, comptent de nombreux Africains.

A Dijon (Ligue 1), qui compte dix internationaux africains sous contrat, Sébastien Larcier, le responsable de la cellule recrutement, avance plusieurs arguments pour expliquer que l’inflation des Brésiliens et autres Européens ait contaminé l’Afrique. « Il y a un contexte sociétal. On veut plus d’égalité, à tous les niveaux, et le football est concerné. Pourquoi un joueur africain vaudrait moins qu’un autre ? De plus, il y a une nouvelle génération d’agents, parfois africains eux-mêmes, qui se montrent très fermes dans les négociations. »

Le responsable émet quand même un bémol, puisqu’il observe que toutes les nationalités n’ont pas le même engouement : « Les prix les plus élevés concernent presque essentiellement des joueurs de certains pays d’Afrique du Nord, d’abord. Mais aussi le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la RDC notamment ». Ce qui ne signifie pas tout le continent, loin s’en faut.

Son argument pourrait être pondéré par le niveau de la sélection nationale qui a quand même un impact direct sur la valeur supposée des joueurs. « Si Neymar a coûté aussi cher, c’est parce que le Brésil est une des meilleures équipes du monde », poursuit Sébastien Larcier. A niveau de jeu égal, un Brésilien, un Français ou un Espagnol auront souvent une cote plus élevée, car un club acquéreur tient également compte des futures ventes de maillots, souvent très lucratives, qui compensent partiellement l’investissement (transfert et salaire) réalisé pour l’acquisition d’un joueur.

Attrait des pays du Golfe

Un dirigeant d’un club européen, sous couvert d’anonymat, avance une autre hypothèse pour expliquer l’augmentation croissante de la valeur marchande des joueurs originaires d’Afrique : « La Can [Coupe d’Afrique des nations] aura lieu en été et non plus en hiver, un ancien calendrier qui pouvait faire hésiter avant d’acheter un Africain susceptible de partir pendant plus d’un mois en pleine saison. Mais vous trouverez toujours des gens qui évitent d’avoir trop d’Africains sous contrat, parce que craignant les déplacements lointains lors des dates Fifa. »






Avec Le Monde

Alain Lolade