Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, présentant son rapport annuel sur les activités de son bureau et les développements récents en matière de droits humains, s’est inquiété, mardi, de l’insécurité au Sahel central où sévissent de nombreux groupes armés djihadistes, qui profitent parfois de l’absence des autorités étatiques pour étendre leur influence et mener des attaques contre les civils.
Le chef des droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk, repris par « OnuInfo » s’est inquiété de la situation sécuritaire particulièrement « alarmante dans la partie centrale du Mali et dans la zone dite des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « Dans cette zone, de nombreux groupes armés profitent de l’hostilité intercommunautaire et de l’absence des autorités étatiques pour étendre leur influence et mener des attaques contre les civils », a-t-il affirmé devant le Conseil des droits de l’homme de l’Onu. Au Mali, la violence et les menaces des groupes armés continuent de déplacer des réfugiés et des civils. Sur le terrain, « les groupes armés non étatiques ont commis la plupart des violations et des abus. Des violations graves ont également été commises par les forces armées maliennes, accompagnées dans certains cas par des agents militaires et de sécurité étrangers, a-t-il souligné. Il s’est également dit vivement préoccupé par les « discours de haine fondés sur des motifs ethniques » dans ce pays ainsi que par les menaces, intimidations et attaques contre la société civile et les médias par des acteurs étatiques et non étatiques, qui entraînent une peur grandissante de dénoncer les abus. « Cette situation est d’autant plus préoccupante que le pays s’engage dans un processus électoral où un libre débat d’idées devrait prendre son essor », a-t-il mis en garde.
S’agissant du Burkina Faso, la perspective d’une aggravation de l’instabilité dans ce pays où le nombre de victimes de violations et d’abus a presque doublé entre octobre et décembre 2022, par rapport au trimestre précédent, est pour lui une source d’inquiétude. « Les groupes armés et les discours de haine fondés sur des motifs ethniques sont responsables de la plupart de ces incidents, mais les opérations militaires font de plus en plus de victimes parmi les civils », a signalé M. Türk. « J’ai exhorté les autorités à écouter les revendications de la population relatives à toute forme d’impunité et à enquêter sur de telles allégations », a-t-il fait valoir, relevant qu’il est essentiel « d’inverser la tendance à la montée incessante de la violence et de permettre à la société civile et aux partis politiques de se développer ».
Mamadou Lamine DIEYE
Source : https://lesoleil.sn/insecurite-et-droits-humains-a...