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Iran: Raïssi promet une enquête sur la mort de Mahsa Amini, la contestation se poursuit

Rédigé par leral.net le Lundi 26 Septembre 2022 à 14:42 | | 0 commentaire(s)|

Difficile d'obtenir un bilan précis après la répression des manifestations en Iran. Les médias d'État parlent de 17 morts, des ONG plus d'une trentaine. Les protestations continuent une semaine après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal mis. Le président iranien Ebrahim Raissi s'est exprimé sur le sujet en marge de l'AG de l'ONU à New York.


« Soyez rassurés, une enquête sera certainement ouverte », a déclaré le président iranien à des journalistes à New York, en évoquant la mort de Mahsa Amini devenu le symbole de l'oppression des femmes dans la République islamique d'Iran. Il a promis une enquête tout en rappelant que le rapport du médecin légiste n'avait pas fait état d'abus contre la jeune femme, ce que contestent les manifestants.

Ebrahim Raïssi a également dénoncé « l'hypocrisie de l'occident ». « Pourquoi ne pas appeler à la même chose, à des enquêtes donc, en Europe, en Amérique pour ceux qui perdent leurs vies aux mains des forces de l'ordre », a-t-il dit.

Les autorités iraniennes ripostent et comptent bien en découdre avec les manifestants qui sont dans la rue depuis une semaine. La répression a déjà fait plusieurs victimes. Il y a des arrestations, y compris de journalistes. Et ce matin, l'armée a averti qu'elle était prête à affronter ceux qu'elle qualifie d'ennemis, pour assurer la sécurité du pays.

Des contre-manifestations organisées

Des contre-manifestations à l'appel des autorités sont également organisées ce vendredi 23 septembre, pour défendre le port du voile islamique. Selon le correspondant de RFI à Téhéran, Siavosh Ghazi, des dizaines de milliers de personnes étaient présentes après la prière du vendredi. Les manifestants criaient « mort à l’Amérique, mort à Israël » mais aussi « mort aux ennemis intérieurs ». Des manifestations identiques se sont déroulées à travers le pays à l’appel du pouvoir qui cherche à reprendre le contrôle de la situation afin d’empêcher toute nouvelle manifestation d’opposition. Le pouvoir a demandé à ses partisans de descendre dans la rue pour condamner ceux qui ont brûlé des Corans, des mosquées ou agressé des femmes en tchador en leur arrachant de force le voile.

Les autorités iraniennes ripostent et comptent bien en découdre avec les manifestants qui sont dans la rue depuis une semaine. La répression a déjà fait plusieurs victimes. Il y a des arrestations, y compris de journalistes. Et ce matin, l'armée a averti qu'elle était prête à affronter ceux qu'elle qualifie d'ennemis, pour assurer la sécurité du pays.

Naresse, une adolescentes de 14 ans ne cache pas sa colère : « Je suis venue ici parce qu’ils sont en train d’insulter notre révolution, ils insultent nos femmes. Nous allons résister comme les jeunes par le passé ont défendu cette révolution. Nous avons fait cette révolution avec notre sang et nous allons la défendre avec notre sang. J’aime infiniment ma sœur Mahsa Amini. Je suis très triste qu’elle soit morte. Je présente mes condoléances à sa famille. Mais même si les gens veulent protester, il faut le faire correctement. Pas ce qu’on voit dans la rue. Ce qu’on voit dans la rue, c'est de la sauvagerie de la part des fauteurs de troubles », déplore la jeune femme.


Téhéran prêt à agir avec force contre les manifestants

Le ministère des Renseignements a mis en garde dans un communiqué ceux qui participent à ces manifestations non autorisées en affirmant qu’il s’agissait d’un délit. Déjà jeudi 22 septembre, les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite iranienne, avaient publié un communiqué pour affirmer qu’ils allaient agir avec force contre tous ceux qui cherchent à créer des troubles. Ce qui n’a pas empêché de nouvelles manifestations jeudi 22 septembre au soir encore à Téhéran, mais également dans plusieurs villes de province. Mais le pouvoir semble décidé d’empêcher de nouvelles manifestations d’opposition. D'ailleurs, l'accès à internet et aux réseaux sociaux est restreint depuis plusieurs jours, comme c'est souvent le cas lors de mouvements de protestations.