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L'origine mystérieuse d'un film anti-musulman qui fait des ravages

Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Septembre 2012 à 11:03 | | 0 commentaire(s)|

Satire grossière à petit budget et doté d'un scénario confus, le film L’innocence des musulmans présente le prophète Mahomet «comme un imbécile, un homme à femmes et un imposteur», indique le Wall Street Journal.


L'origine mystérieuse d'un film anti-musulman qui fait des ravages
Et il n'a pas fini de faire parler de lui. De nouvelles informations circulent sur l’origine de ce film, qui a provoqué l’ire du monde arabe, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Il a été tourné aux Etats-Unis et diffusé dans un petit cinéma à Hollywood en juin 2012. Où il n’a fait aucun bruit. Ce sont les vidéos du film postés sur YouTube qui ont mis le feu aux poudres, explique BBC.

D'après des informations du journal Haaretz, c’est le 1er juillet qu’un certain Sam Bacile, auteur et réalisateur du film, balance des extraits du film sur Internet en veillant bien à les traduire en arabe.

Produit «avec 5 millions de dollars levés auprès d’une centaine de donateurs (...)», déclare Sam Bacile, ce dernier assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour réaliser en Californie, en trois mois, ce film de deux heures.

Sam Bacile serait, d'après le Guardian, le pseudonyme d’un promoteur immobilier israélo-américain de 55 ans originaire du sud de la Californie.

Ce dernier décrit l’islam comme un «cancer» dans le quotidien américain Wall Street Journal, tout en affirmant que c’est une religion de haine. Il se cacherait désormais par crainte de représailles.

L'objectif de son film: rendre service à son pays d'origine en montrant au monde les défauts de l'islam, selon le journal israélien Haaretz. Du côté israélien on s'en lave les mains. Le gouvernement israélien nie tout lien avec Sam Bacile.

«Personne ne sait qui il est», a déclaré Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères israéliennes.

«C’est un parfait inconnu dans le monde cinématographique israélien», a-t-il ajouté.

«Tout ce que je sais c’est qu’il n’a pas réalisé ce film pour Israël, ni avec Israël et encore moins à travers Israël.»

«C’est juste un sombre idiot», a-t-il conclu.

Le plus rocambolesque dans cette histoire est que son réel prénom serait Nakoula Basseley Nakoula, selon The Guardian.

Joint par téléphone le 13 septembre, Nakoula Basseley Nakoula, qui fait partie de la diaspora copte égyptienne installé aux Etats-Unis, se serait présenté en tant que producteur du film tout en démentant être Sam Bacile.

Pourtant le journal révèle que son numéro de téléphone coïncide étrangement avec celui de Sam Bacile, que la rédaction avait interrogé le 11 septembre.

Ce qui relance la piste sur l'origine de ce film. L'interview de Nakoula Basseley Nakoula a consolidé l'hypothèse qui voudrait que ce soit des Egyptiens coptes, victimes de persécutions en Egypte, qui seraient derrière la diffusion et la promotion de ces vidéos, constate The Guardian.

Piste renforcée par Steve Klein, vétéran de la guerre du Vietnam. Cet activiste anti-islam, connu pour ses prises de positions haineuses contre l'Islam, se décrit lui-même comme étant un « consultant du film », dans le quotidien américain The New York Times, serait proche de la diaspora égyptienne copte. Mais le mystère reste entier.

Lu sur Wall Street Journal, The Guardian, Haaretz