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Me Augustin Senghor alerte sur une « prise de contrôle marocaine » du football africain

Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Avril 2025 à 15:01 | | 0 commentaire(s)|

Battant en retraite après sa défaite lors de l’élection du Conseil de la FIFA le 12 mars 2025, où il n’a obtenu que 13 voix sur 53, Augustin Senghor sort de sa réserve. Le président de la Fédération Sénégalaise de Football, ancien premier vice-président de la CAF, s’est […]

Sénégal

Atlanticactu/ Me Augustin Senghor/ Serigne Ndong

Battant en retraite après sa défaite lors de l’élection du Conseil de la FIFA le 12 mars 2025, où il n’a obtenu que 13 voix sur 53, Augustin Senghor sort de sa réserve. Le président de la Fédération Sénégalaise de Football, ancien premier vice-président de la CAF, s’est exprimé sans détour sur les jeux d’influence qui, selon lui, gangrènent les instances du football continental.

Invité sur le plateau de 2STV, il a vivement critiqué ce qu’il considère comme une emprise marocaine sur le football africain, rendue possible, selon ses dires, avec la bénédiction silencieuse de la CAF.

Senghor n’a pas hésité à désigner directement Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, comme le pivot d’un système de domination habilement mis en place. « Il ne s’agit pas d’un homme fort, mais d’un pays qui a su se positionner stratégiquement au cœur de la CAF », a-t-il souligné. Une influence qu’il juge excessive et en rupture avec le fragile équilibre entre les différentes zones géographiques du continent.

À ses yeux, la Confédération africaine de football favoriserait délibérément un axe formé par le Maroc, l’Égypte et la Mauritanie, au détriment des autres régions. Une dérive qu’il qualifie d’inacceptable et contraire aux principes d’équité que doivent défendre les institutions sportives africaines.

Refusant de se soumettre à ce qu’il perçoit comme une logique d’allégeance, il affirme : « Je ne vais pas me compromettre pour un siège à la FIFA ou pour diriger la CAF. »

Le patron de la FSF s’en prend également à certaines pratiques douteuses, notamment celle qui permet au Maroc d’accueillir des matchs pour des équipes dont les stades ne sont pas homologués, comme cela a été le cas pour le Niger. « Le fait de prendre en charge l’équipe adverse soulève un véritable problème éthique », a-t-il dénoncé, appelant à une remise à plat des règles d’équité dans les compétitions africaines.

Interrogé sur ses échanges avec le président de la CAF, Patrice Motsepe, Senghor remet en question la légitimité de l’actuelle gouvernance : « Est-ce vraiment l’égalité que nos pères fondateurs, que Mandela, avaient envisagée ? »

Dans un ton à la fois sérieux et teinté d’ironie, il lance : « On a parfois l’impression qu’on parle davantage de la Coupe arabe que des compétitions africaines. »

Pour lui, la solution dépasse le cadre strictement sportif. Il en appelle aux dirigeants politiques du continent pour rééquilibrer les rapports de force et défendre la souveraineté africaine, y compris sur le terrain du sport.

« Si nous voulons que l’Afrique reste maîtresse de son destin, cela passe aussi par la reprise en main de nos instances sportives. »



Source : https://atlanticactu.com/me-augustin-senghor-alert... Sénégal Atlanticactu/ Serigne Ndong