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Papa Hamady Ndao : "Macky Sall sait bien qu'il ne peut rien construire sur du faux"

Papa Hamady Ndao est le leader du mouvement Euleuk qui se veut national en vue d'une réélection de Macky Sall en 2017. Pape Hamady Ndao, dont on dit que Mahmoud Saleh est derrière son mouvement, semble dire qu'à cela ne tienne. Car, pour lui, si le directeur de Cabinet politique du Président est derrière lui, cela veut dire que Macky Sall est derrière lui et c'est un bon point. Dans cet entretien qu'il a accordé à Leral.net, M. Ndao s'est exprimé sur l'actualité brûlante du moment. Les Locales, l’allégeance de Moustapha Niasse au parti au pouvoir, les deux ans de Macky Sall à la magistrature suprême..., tout a été abordé par ce candidat à la mairie de Mbour.


Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Mars 2014 à 13:38 | | 0 commentaire(s)|

Papa Hamady Ndao : "Macky Sall sait bien qu'il ne peut rien construire sur du faux"
Comment se porte le mouvement Euleuk ?

Le mouvement Euleuk suit son bonhomme de chemin, nous poursuivons l’installation nationale comme nous l’indique notre plan de développement. Nous préparons les installations de Bignona et Tambacounda c’est l’occasion de féliciter nos coordonnateurs respectifs Boubacar Coly et Doudou Sow. Nous avons l’ambition d’être dans tous les départements du Sénégal avant 2017 et ainsi mieux soutenir le Président Macky afin de le réélire.

D’aucuns pensent que le mouvement n’existe qu’à Mbour ?

C’est parce que nous sommes nés à Mbour et nous y avons tenu notre 1er congrès en présence de Macky Sall et de Mahmoud Saleh et, en tant que leader, j’ai ma base à Mbour mais le mouvement existe à Dakar, Saint-Louis, Kaffrine, Thiès, Sokone, Diourbel, Touba, Guédiawaye, Richard Toll, Nguékokh, Warang et bientôt nous allons installer officiellement les organes de Bignona et Tambacounda. Et d’ailleurs, à l’élection présidentielle, nous avons effectué une campagne nationale qui nous a amené à Thiès, Kébémer, Louga, Saint-Louis, Dakar, Kaffrine, Sokone, Ndoffane, Diourbel, Touba.

Certains disent que c’est Mahmoud Saleh qui est derrière vous ?

Mahmoud Saleh est quelqu’un à qui je dois beaucoup. Il m’a formé en politique, c’est un grand monsieur, un grand patriote, très lucide, utile au pays qu’on aime ou qu’on n’aime pas car sincère et direct, fidèle en compagnonnage. C’est mon grand frère, mon ami. Il est le parrain du mouvement et la motion lui a été notifiée lors de notre congrès devant le Président Macky Sall. Ma relation avec « grand », comme je l’appelle affectueusement, est antérieure et subsistera à tout ceci de toutes façons. S’il est derrière nous, cela veut dire que Macky est derrière nous et cela veut tout dire.

Etes-vous toujours candidat à la mairie de Mbour ?

Oui, je suis candidat. Je suis candidat au nom de tous les Mbourois qui cherchent à sortir leur ville d’une situation catastrophique qui perdure et qui empêche la ville de se développer. Je suis candidat pour les jeunes de ma génération que j’ai plusieurs fois représentés et qui voudraient que je le fasse encore. Je suis le candidat des femmes qui se soucient de l’avenir de leurs enfants, des populations désœuvrées qui se posent tous les jours la question de savoir pourquoi l’état de leur ville ne reflète pas ses potentialités. Je suis candidat pour ces responsables de l’APR qui pensent objectivement que je peux faire l’affaire dans un contexte politique particulier. Je me veux le candidat de l’espoir.

Il parait que votre candidature a été discutée au sein de l’APR et rejetée pour la simple raison que vous n’êtes pas de l’APR ?

Ils ont raison, je ne suis pas de l’Apr mais je suis membre fondateur de l’Alliance pour la République, comme regroupement de forces et instrument de défense des intérêts de la République, née en 2008 bien avant l’Apr comme parti politique. Oui je ne suis pas de l’APR mais j’ai accompagné, à coté de Mahmoud Saleh, le président du Nouveau Parti dans toutes les étapes de la « présidentialisation » de Macky Sall. Ce sont des responsables de l’APR comme Bocar Ly, Morane Sall et d’autres qui pensent que ma candidature est la meilleure et la plus consensuelle dans le cadre d’une coalition de la mouvance présidentielle qui l’ont défendue et qui continuent de le défendre. Vous connaissez la suite. Je pense pouvoir légitimement présenter ma candidature pour les élections locales à Mbour compte tenu de mon histoire, de mon parcours, et de mon expérience avec les Mbourois. J’ai soutenu sans condition le Président Macky dans tous ses combats parce qu’au plan national je considère que c’est l’homme de la situation. Ceci me laisse croire qu’au plan local, je peux représenter correctement « sa famille » même si je garde mon identité et l’indépendance du mouvement Euleuk. Nous n’avons jamais cessé d’appeler à l’unité car c’est comme tel que Macky Sall dirige ce pays.

Comment comptez-vous aller aux Locales alors sans l’APR à Mbour?

Je tiens à signaler que l’APR est dans la coalition « Wa Mbour » représentée par des responsables de la première heure avec qui nous avons combattu Wade depuis la lutte pour la défense de la République en 2008 passant par « Dekkal Ngor » en 2009 jusqu’à la Présidentielle de 2012. Nous avons mis sur pied une large coalition de partis, de mouvements, d’associations de quartiers et de fortes personnalités et nous avons dit « notre ville avant nos partis ». A l’heure où je vous parle, la coalition refuse du monde chaque jour des organisations adhèrent. C’est la démarche qui les agrée.

Pourquoi une telle démarche ?

C’est le résultat d’une étude approfondie que nous avons faite sur le contexte politique local que nous maîtrisons qui nous pousse à croire que les prochaines élections locales de juin ne seront pas « politiques » à Mbour. Ce sont les populations de Mbour, elles-mêmes, qui ont décidé de s’engager, de prendre leurs responsabilités, leur destin en main. Et nous pensons humblement que notre engagement citoyen et nos multiples expériences dans les activités de tous les jours à Mbour, depuis près de deux décennies, nous donnent la légitimité de porter ce combat. Mbour a besoin de nous actuellement et nous ne défaillirons pas. Nous avons répondu oui à cet appel des Mbourois.

Ne craignez-vous pas que votre liste soit mal vue par le pouvoir ?

Notre liste est celle des Mbourois, il n’est pas celle du pouvoir. Nous ne cherchons pas à plaire quand il s’agit de notre ville. Je n’ai pas commencé à faire la politique avec Macky et je n’arrêterai pas en 2022 quand il quittera le pouvoir. Macky Sall s’est déplacé et m’a trouvé à Mbour, dans mon fief, et a su compter sur mon engagement et ma popularité. Il sait de quoi je suis capable et il sait qu’il peut encore compter sur moi. Mais, j’ai des ambitions pour mon pays et elles commencent par ma ville. Notre engagement date de très longtemps et notre démarche est la continuité de notre action politique. Ce n’est pas pour rien que notre mouvement s’appelle Euleuk. Cependant, il est vrai que nous voulons gagner pour Macky comme au premier tour mais il faut que ça profite aux Mbourois. Il ne s’agira pas seulement d’être dans le parti du Président pour avoir des prétentions dans une ville à laquelle tu n’as jamais rien apporté avant .

Quel est le programme que vous allez proposer aux Mbourois ?

La première mouture a été rédigée par des personnes habilitées de notre coalition mais nous avons retenu une démarche participative en vue d’une appropriation du projet de ville par les populations elles-mêmes. Nous sommes en train d’organiser des consultations populaires dans les quartiers et pour les corporations et métiers. Notre projet de ville est celui des Mbourois. Mais je peux vous dire tout de suite que nous avons l’ambition de construire une belle ville, propre, moderne et mondiale qui répond aux attentes des Mbourois et aux exigences du millénaire.

Comment avez-vous apprécié la déclaration de Moustapha Niasse sur la non candidature de l’AFP à la Présidentielle de 2017 ?

Je ne voudrais pas m’immiscer dans le débat interne d’un parti souverain mais nous avons toujours affirmé que Benno Bokk Yakaar est un gage de stabilité politique et social dans le contexte politique actuel même si, en politique, chaque partie cherche à sauvegarder ses intérêts. Mais, pour le cas Niasse, je considère qu’à son âge seul l’intérêt du pays le fait courir. Je pense personnellement que Moustapha Niasse est sur la même ligne que le Président Macky Sall, la patrie avant les partis. Je pense que nous ne devons être mus que par l’intérêt national. Je crois que c’est le cas pour Tanor aussi et pour les autres alliés de Benno Bokk Yaakaar. Maintenant, ce qui va arriver demain dépendra du contexte de demain. Pour le moment, nous qui cherchons à réélire Macky, ça ne peut que nous réconforter, avoir le maximum de forces autour du Président, c’est la raison pour laquelle le mouvement Euleuk a adhéré à l’idée d’une grande alliance pour la majorité présidentielle pour 2017 et nous l’avons manifesté au président de la République.

Pensez-vous que Macky Sall est sur la bonne voie ?

S’il fallait prendre les armes pour défendre sa politique, je l’aurais fait. Il est en train de mener une révolution sociale au Sénégal. Ce pays était dans l’emportement et il s’est arrêté comme en un point fixe. Macky Sall sait que des contraintes socioculturelles majeures empêchent ce pays de décoller et il les a attaquées d’abord. Sachant qu’on ne peut rien construire sur du faux, il a commencé par les bases de la construction. Il combat, sans avoir le besoin de le dire, la paresse, l’argent facile, l’individualisme, la corruption, le vol. Il promeut la reddition des comptes, la justice sociale, le culte du travail, la bonne gouvernance. Son récent succès au Groupe Consultatif de Paris témoigne de sa volonté de faire émerger le pays au profit des Sénégalais. L’aboutissement des 27 projets du PSE boostera sans aucun doute la croissance et mettra définitivement le pays sur les rails de l’émergence. C'est l’occasion pour moi de lancer un appel à tous les Sénégalais de se lever comme un seul homme et de s’approprier le programme.