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Papa Samba Mboup réplique: «Qu’on ne me pousse pas à aller jusqu’au bout. Si je n’avais pas fait ce que j’avais fait à l’époque…»

Entre Pape Samba Mboup et la direction actuelle du Parti démocratique sénégalais, c’est à la guerre comme à la guerre. Suite à la sortie de Mamadou Bassirou Kébé dans notre édition d’hier, Pape Samba Mboup, nous a saisi pour porter la réplique. Dans cet entretien réponse, il met en garde ses camarades de parti, en leur disant de ne pas le pousser à dire ce qu’il a tu depuis 1993 et que, lui, Wade, Me Madické Niang, Samuel Sarr et Cheikh Tidiane Sy gardent dans le plus grand secret. Pape Samba Mboup annonce, par ailleurs, sa décision de ne pas prendre part à la réunion du Comité directeur, prévue cet après-midi. Il demande à ses camarades de faire la même chose, parce que, dit-il, il y aurait des «énergumènes» montés par la direction du Parti, pour les humilier.


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Mars 2017 à 17:10 | | 0 commentaire(s)|

Papa Samba Mboup réplique: «Qu’on ne me pousse pas à aller jusqu’au bout. Si je n’avais pas fait ce que j’avais fait à l’époque…»
M. Mboup, vous avez saisi «Les Echos» pour porter la réplique à Bassirou Kébé, qui s’est entretenu avec nous, hier. Que peut-on retenir de ce qui se passe actuellement au Pds ?

Pape Samba Mboup : Je voudrais mettre en garde ceux qui s’attaquent à moi, notamment Bass Kébé et certaines personnes qui, depuis un certain temps, ne cessent de dire qu’Abdoulaye Wade a tout fait pour moi. Je suis d’accord ! Abdoulaye Wade a beaucoup fait pour moi. Mais qu’ils demandent à Abdoulaye Wade aussi ce que j’ai fait pour lui. Ça, Abdoulaye Wade ne le dira jamais. Ces gens qui parlent doivent se taire. Ils doivent cesser, s’ils aiment Abdoulaye Wade. Parce que, ce que j’ai fait pour Abdoulaye Wade, personne ne l’a fait pour lui. N’eut été moi, il ne serait jamais président de la République du Sénégal. Si je n’avais pas fait ce que j’avais fait à l’époque…

Qu’est-ce que vous avez fait ? Expliquez-nous ?

Ce que je suis en train de dire, Madické Niang en sait quelque chose, Samuel Sarr en sait quelque chose, de même que Cheikh Tidiane Sy. C’est un message que j’adresse. Ils sauront de quoi je parle. A force de faire comme ils font, actuellement, ils me pousseront à le dire. Si je n’avais pas fait ce que j’avais fait, à l’époque, dans les années 1993, Wade n’allait, ne pourrait jamais se présenter à l’élection présidentielle. A fortiori, être président de la République. Je demande donc à ces gens, s’ils aiment vraiment Wade, de cesser de m’attaquer.

J’ai posé un problème politique; on n'a qu’à régler ce problème politiquement. Mais pas d’insulter les gens et de raconter des histoires. C’est vrai qu’Abdoulaye Wade a beaucoup fait pour moi, mais que les gens demandent à Abdoulaye Wade ce que j’ai fait pour lui, pour qu’il soit président de la République. Ce ne sont ni les cartes électorales, ni les militants qui ont fait de lui un président de la République. C’est moi qui ai fait de lui le président de la République. Parce que, si je n’avais pas fait ce que j’avais fait, à l’époque, il n’allait jamais se présenter à l’élection présidentielle.

A ce propos d’ailleurs, pourquoi ne pas appeler Wade pour parler des problèmes du Pds ?

On n’en est pas encore là ! Je réponds à Bass Kébé. Et à travers lui, je demande aux autres de cesser, parce qu’ils ne savent pas ce qu’il y a entre Abdoulaye Wade et moi. Ils n’ont jamais entendu un vrai responsable du Pds, qui est aux faits de mes relations avec Abdoulaye Wade, m’attaquer.

Mais justement, c’est qu’au regard de ces relations qu’on ne comprend pas pourquoi vous ne l’appelez pas pour en discuter?

Mais, parce que Wade ne m’appelle plus. C’est tout ! Quand je l’appelle, il ne me prend pas. On l’a monté. On lui a dit que je hais son fils. Et pourtant, moi, j’étais sur le point de régler le problème de son fils. S’ils n’avaient pas fait boycotter la rencontre entre Macky et Abdoulaye Wade que j’avais préparée, son fils allait sortir de la situation dans laquelle il est. Si ces deux hommes (Macky et Wade) étaient assis face à face…Macky, je le connais, il ne refusera jamais ce qu’Abdoulaye Wade lui dira à propos de son fils. C’est cela qu’ils ont compris. Ils ont tout fait pour boycotter cette rencontre. Si les deux hommes s’étaient retrouvés, le problème de Karim allait être réglé. Et j’y avais travaillé. Maintenant, on dit que je n’aime pas Karim, alors que j’ai tout fait.

Ce sont eux qui n’aiment pas Karim. Eux qui ont tout fait pour qu’Abdoulaye Wade et Macky ne puissent pas s’asseoir ensemble. C’est acquis ! Ils ont regretté ce problème. Qu’ils cessent maintenant de m’attaquer, parce qu’ils ne savent pas ce que j’ai fait pour Abdoulaye Wade. Abdoulaye Wade, lui, le sait. Madické Niang le sait. Beaucoup de gens savent ce que j’ai fait pour Abdoulaye Wade. Qu’ils cessent de m’attaquer, s’ils aiment Abdoulaye Wade ou s’ils aiment le parti. Qu’ils ne me poussent pas à aller jusqu’au bout.

Vous faites dans les menaces depuis le début, sans aller au fond. De quoi s’agit-il finalement M. Mboup ? Une affaire qui touche la sécurité nationale ?

Attends, ils commettront l’erreur. Je peux être déloyal, en disant ça comme ça. Mais s’ils me poussent à le dire, je le dirai. Abdoulaye Wade ne m’a rien dit. C’est juste pour avertir ces gens-là. Ça me fait du mal de dire ces choses-là. Abdoulaye Wade ne m’a rien fait. Il ne m’a traité de rien du tout. Je le dis pour que les ouailles, ces gens qui ne comprennent rien de mon compagnonnage avec Abdoulaye Wade… Ce sont ces gens, comme Bass Kébé, à qui je demande de se taire, parce qu’ils ne savent pas.

Vous maintenez toujours votre volonté de travailler en marge de l’actuelle direction du parti ?

Oui, on maintient, parce qu’on nous a exclus du parti et c’est sûr qu’on ne nous mettra pas dans les listes. On veut nous prendre le parti, mais nous aussi, nous allons nous organiser pour ne pas disparaître politiquement. Un corps agressé se défend !

C’est le Pds qui risque de recevoir un sacré coup…

Si le Pds éclate, ce sera de leur faute. La faute de ces gens qui sont venus et qui veulent nous prendre le parti. Ce ne sera pas de la nôtre. Nous, nous sommes toujours là dans le parti. D’ailleurs, la bataille que nous sommes en train de mener, c’est pour que le Pds ne disparaisse pas.

Et que répondez-vous à ceux qui disent qu’Aida Mbodji n’est pas de votre camp ?

Aida Mbodji a son mouvement. Nous sommes des militants du Pds et nous nous organisons. Elle a son mouvement, ce n’est pas la même chose ! Elle a un mouvement, elle a l’aval du Président Wade, qui lui a demandé de s’occuper de son mouvement pour récupérer des militants. Elle est en train de travailler pour ça; nous, de l’autre côté, on est en train de travailler pour que le Pds ne disparaisse pas.

Et qu’est-ce vous pensez de l’alliance avec Khalifa Sall du Parti socialiste, agitée par certains de vos camarades ?

Notre préoccupation à nous, c’est qu’on ne nous ensevelisse pas vivants.

Demain (aujourd’hui), il est prévu une réunion du Comité directeur. Y prendrez-vous part ?

Ils nous ont convoqués pour le Comité directeur de demain vendredi. Nous n’irons pas à ce Comité directeur, parce qu’il y a des rumeurs qui font état de gens qui ont été montés pour nous agresser. Tant que notre sécurité n’est pas assurée, on ne peut pas y aller. Ils ont monté des énergumènes pour un guet-apens. Dès qu’on vient, que ces gens nous insultent et nous molestent.

Vous parlez en votre nom ou au nom de tous vos camarades dans votre groupe ?

En tout cas, moi, Pape Samba Mboup, on m’a téléphoné pour le Comité directeur. Je n’irai pas et je demande à mes amis de ne pas y aller.

Qui vous a appelé ?

C’est le permanent, comme cela se fait d’habitude. A chaque fois qu’il y a réunion du Comité directeur, c’est le permanent qui appelle au téléphone. C’est le permanent qui appelle les responsables pour leur dire que demain, il y a réunion. On m’a appelé comme ils ont appelé tout le monde. Et j’ai des informations selon lesquelles ils sont en train de préparer des gens pour nous agresser. Je n’irai pas et je demande à mes amis de ne pas y aller, parce qu’ils seront agressés. Si notre sécurité est assurée, on vient, parce que nous sommes du parti. Dans le cas contraire, nous ne le ferons pas. Nous ne viendrons pas pour que des énergumènes nous jettent des cailloux ou je ne sais quoi d’autre ; on ne le fera pas. Je connais leurs méthodes. Je suis avec eux depuis fort longtemps. Je connais les méthodes, ce sont des gens violents qui n’acceptent pas la contradiction.

Mais vous confirmez là ce qui se dit un peu partout, M. Mboup. Que le Pds est un parti violent…

Bien sûr ! C’est des hommes violents. Je le dis, ce sont des hommes violents qui n’aiment pas la contradiction. Qui n’aiment pas le débat politique. Demain, on a une réunion pour fixer la date de la conférence de presse que nous allons tenir sous peu.

Les Echos