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Vol commis à l’occasion du service : Une entreprise spécialisée dans la vente de crème glace traîne ses deux employées à la barre

Respectivement caissière et vendeuse dans une société de la place, spécialisée dans la vente de crème glace, R. Mané et N. Kane ont été jugées et condamnées ce vendredi, par le tribunal d’Instance de Dakar à deux ans d’emprisonnement, dont un mois ferme. Les deux prévenues doivent également payer solidairement 800 mille francs Cfa à leur employeur, à titre de dommages et intérêts.


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Décembre 2017 à 18:18 | | 0 commentaire(s)|

Vol commis à l’occasion du service : Une entreprise spécialisée dans la vente de crème glace traîne ses deux employées à la barre

Recrutée comme vendeuse par son employeur, N. Kane a atterri en prison pour un pot de glace qui coûte 5 500 francs Cfa. Mais, son mauvais comportement pose un véritable problème de santé publique. Et risque même de ternir l’image de son entreprise, très prisée par les dakarois. Pour cause, la jeune dame, mariée et mère de deux enfants, a été filmée par les caméras de sa société en train de récupérer dans la poubelle, un pot de glace déjà utilisé, pour le proposer encore à la vente.

C’est ce qui lui a valu un licenciement avant d’être traduite en justice par son employeur, au même titre que son acolyte R. Mané qui, elle, n’a rien regretté de son acte aujourd’hui, à la barre. « J’ai pris l’engagement sur moi de prendre 500 francs Cfa dans ma caisse après avoir reçu la somme de 4 500 FCfa, provenant de la vente d’une pizza que je n'ai pas enregistrée. Parce que mon patron avait pris l’engament de me payer 17500 francs Cfa à la fin de chaque semaine. Mais, il peut rester quatre semaines sans me payer. Alors que je quitte tous les jours la banlieue pour rejoindre mon lieu de travail. Et lui, il ne se soucie même pas, si tu as de quoi payer le transport ou pas », se défend la caissière R. Mané, âgée de 20 ans, sans sourcilier.

Des déclarations confirmées par sa co-prévenue N. Kane, même si cette dernière, a de son côté, regretté son comportement qui ne respecte aucune norme d’hygiène. Avant de s’expliquer : « Je vous jure la main sur le cœur que c’était la première fois que je l’ai fait. Parce que ce  jour-là, après avoir fini de vendre 10 pots de glace, j’ai vu sur la feuille d’émargement 11 pots de glace. Et, comme je ne savais pas d’où provenait cette erreur, je suis allée prendre un pot dans la poubelle pour combler le manquement, parce que je n’avais rien avec moi pour payer les 5500 francs Cfa. Mais malheureusement pour moi, le jour où mon patron a découvert ça, j’avais deux autres pots dans mon sac que j’avais nettoyé pour l’amener chez moi. Je me suis même excusée. Mais, il a décidé de porter plainte. Alors que, j’ai travaillé pendant un an dans son entreprise sans voler un seul sou».

« C’est une véritable association de malfaiteurs qui veulent mettre à genoux l’entreprise d’un jeune Sénégalais qui a investi dans son pays. Elles passent toute la journée temps à récupérer en catimini les pots pour leur propre compte. Parce qu’après chaque vente, elles le mettent dans leurs poches. Mon client a été victime à plusieurs reprises de ces genres de comportements. Il  a licencié beaucoup de ses employés pour les mêmes faits. Il faut les déclarer atteintes et convaincues des faits qui les sont reprochés. Et les condamner à payer à mon client, 10 millions de francs Cfa, pour tous préjudices confondus », plaide Me Ndiogou Ndiaye, l’avocat de la partie civile qui a brillé aujourd’hui, à la barre, par son absence.

Abondant dans le même sens, le maître des poursuites a vivement fustigé le comportement des prévenues. « Rien ne prouve qu’elles ne sont pas des habituées des faits. Et la caissière se permet de taper sur la table pour dire qu’on ne m’a pas payé. Même une peine ferme, ne peut pas mettre fin à leurs mauvais agissements », souligne le représentant du Ministère public, avant de solliciter trois mois ferme contre les prévenues pour vol, portant sur des numéraires.

La défense quant à elle a sollicité la clémence du juge. « La partie civile croit que la justice est une Lonase. Pour 500 francs Cfa, elle demande 10 millions francs Cfa. C’est juste une erreur. Alors qu’elle reste quatre semaines sans payer ses employés. Si, son entreprise est en faillite, qu’elle nous le dise », avance l’un conseil de la défense.

Il sera suivi par le juge qui a condamné les prévenues à deux ans d’emprisonnement, dont un mois ferme pour vol commis à l’occasion du service. Et à payer solidairement 800 mille francs Cfa à leur employeur, à titre de dommages intérêts.




Kady FATY Leral