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Abou Lo, ministre de la communication, des télécommunications et des TIC : « Le président a demandé aux ministres d’être sobres et à l’écoute des populations »

Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Avril 2012 à 20:32 | | 0 commentaire(s)|

Abou Lo, ministre de la communication, des télécommunications et des TIC : « Le président a demandé aux ministres d’être sobres et à l’écoute des populations »
Rendre les choses beaucoup plus sobres par rapport à nos réalités, être à l’écoute des populations. Selon Abou Lô, le nouveau ministre de la Communication, des Télécommunications et des Tic, ce sont là des recommandations faites par le président de la République aux ministres et autres directeurs nationaux. Il revient, dans cet entretien, sur les premières mesures prises par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d'achat des populations.
Quelle est la portée de la mesure de diminution des prix des produits de première nécessité ?
Cette mesure de diminution des prix de denrées de première nécessité est une promesse faite par le chef de l’Etat avant son élection, durant la campagne électorale. C’est une diminution substantielle. Elle s’est effectuée de manière très profonde et elle n’est pas une diminution de façade. C’est une mesure importante et nos services dresseront bientôt un tableau comparatif des prix d’avant et les nouveaux prix pour édifier l’opinion sur la teneur de cette diminution. C’était une promesse électorale et le président a tenu cette promesse.
Il faut signaler qu’il y a eu aussi, après le premier Conseil des ministres, un Conseil interministériel consacré à l’agriculture et à la prochaine campagne agricole. Et il y a des aides pour appuyer le monde paysan. Cela entre dans le cadre des priorités que le président de la République s’était fixées et dans le cadre de son programme « Yonnu Kokkuté ».
Récemment, il a également été évoqué une subvention de l’Etat sur le prix de l’essence à la pompe…
C’est également là une mesure très importante dont bénéficient les conducteurs de voitures et les usagers. Si les prix du carburant augmentaient, cela se répercuterait, en effet, sur les tarifs des transports. Le prix du litre d’essence devrait être augmenté, mais compte tenu de la situation actuelle du pays, le gouvernement a préféré le subventionner pour éviter la hausse des prix du carburant.

Un contrat d’une quatrième licence de téléphonie, signé avec une société par l’ancien pouvoir, a été annulé par les nouvelles autorités. Quels étaient les termes de ce contrat ?
Je ne vais pas entrer dans les détails de cette licence ou de ce contrat signé par l’ancien pouvoir. Ce qu’il faut savoir, c’est que le président de la République,
Macky Sall
, a pris un décret qui annule le contrat qui liait l’Etat à cette société.

Le président de la République a également demandé l’annulation des derniers découpages territoriaux et administratifs. Pourquoi une telle décision ?
Les derniers découpages qui ont été faits dans les derniers mois par l’ancien régime ne suivaient aucune logique administrative. Ce sont des découpages qui répondaient à des intérêts électoralistes. D’ailleurs, cela a entraîné des manifestations chez les populations concernées, avec mort d’homme, notamment à Sangalkam. Donc, le président de la République a jugé nécessaire de ramener ces localités à leurs anciennes limites et frontières, en prenant un décret annulant ces anciens découpages. Hormis les manifestions qui ont eu lieu à Bambilor, dans la localité de Sangalkam, il n’y en plus eu d’autres ailleurs. Cela veut dire que cette nouvelle mesure est en adéquation avec la vision des populations concernées. On ne peut donc que s’en féliciter. C’est une réparation d’une faute administrative basée sur des intérêts électoralistes.

Il a aussi ramené la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Pouvait-il faire autrement ?
Pour éviter tous les problèmes qui ont précédé la campagne électorale et soulevés par l’ancien président, son entêtement à briguer un 3e mandat, le flou qu’il a entretenu sur l’article 27 et les dispositions de l’article 107 de notre Constitution, et en conformité avec les conclusions des Assises nationales, le président de la République a jugé nécessaire de ramener son mandat de sept à cinq ans et de proposer une loi pour réduire ce mandat. Ce qui est important de souligner, c’est qu’il n’était pas obligé de toucher à la durée de l’actuel mandat. Mais, il a dit lui-même qu’il fera un mandant de cinq ans. Et des dispositions seront prises de telle sorte que cette loi ne pourra être changée aussi facilement comme avant. Et cela est en conformité avec les conclusions des Assises nationales.

Une certaine sobriété à été remarquée dans la conduite des affaires de l’Etat, depuis la passation de service, lors de la prestation de serment et le défilé du 4 avril. Est-ce que ce sera ainsi durant le mandat du président de la République ?
Cela est nécessaire parce qu’on a vu comment la population a critiqué le comportement et l’extravagance dont l’ancien pouvoir faisait montre. Nous, nous disons que nous ne devons pas changer nos comportements, parce que nous sommes au pouvoir. Le pouvoir ne devrait pas transformer un individu. C’est une chance de diriger treize millions de Sénégalais ; nous n’avons rien de plus qu’eux. Le président de la République nous a demandé, ministres comme directeurs, d’être sobres et d’être à l’écoute des populations. C’est grâce aux populations que nous sommes là. Ce n’est pas justifiable de vouloir mener un train de vie dispendieux, d’organiser des cérémonies très coûteuses. Le Sénégal traverse une crise. Et cela rentre dans le cadre de l’éthique. Nous n’avons rien de supérieur aux populations et cela doit se refléter dans la manière de se comporter. Et je pense que le comportement, ce n’est pas seulement la manière de se mouvoir parmi les populations, d’être avec les gens, c’est aussi poser cela en actes. Rendre les choses beaucoup plus sobres par rapport à nos réalités.

Cela veut-il dire qu’on ne verra plus ces images du chef de l’Etat recevant des militants politiques au Palais de la République ?
Cela, on l’a déjà constaté. Il a commencé à recevoir les militants hors du Palais de la République. Car il faut quand même faire une différence entre le Palais de la République, un symbole national - qui doit avoir un caractère sacré, qui unit quelles que soient nos opinions, nos différences - et un lieu de manifestations partisanes. Un lieu qui se transforme en une permanence de parti politique. C’est pourquoi le président de la République, depuis son élection, a reçu les militants de l’Alliance pour la République et les différentes coalitions qui l’ont soutenu hors du Palais. Toutes ces réunions se sont tenues hors du Palais. Je pense que c’est une bonne mesure et que les Sénégalais apprécieront. Nous avons vu, dans le passé, ce qui se faisait. Le Palais était le centre de manifestations de toute nature. Eviter cela, c’est rendre au Palais sa sacralité, son image de symbole de la nation. C’est pour cela qu’il y a une dichotomie totale entre les réceptions de l’Etat et celles du parti du président.



Propos recueillis par Omar DIOUF
Carrapide.com