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Meurtre aux HLM : Le coxeur ou rabatteur de cars tue à coups de couteau son collègue pour 4500 FCfa

20 ans de travaux forcés. Tel est le réquisitoire du parquet de la Chambre criminelle de Dakar mardi dernier, contre le rabatteur de cars rapides, Pape Lamine Guèye. Il est poursuivi pour le meurtre de son ami et collègue, Balla Guèye dit « Boy Nar ».


Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Janvier 2018 à 16:53 | | 0 commentaire(s)|

Né en 1973, le père célibataire de deux enfants, a ôté froidement à la vie de sa victime, en lui plantant un couteau au dos au niveau du garage Guédiawaye des HLM dans la soirée du 8 juillet 2012, avant de prendre la poudre d'escampette. Mais, la cavale du présumé meurtrier n'a duré que trois mois avant que les enquêteurs ne mettent la main sur lui au mois d'octobre de la même année, aux alentours de Bourguiba.

Devant les limiers, Pape Lamine Guèye, condamné une fois pour vol et domicilié aux Hlm, soutient qu'il a agi sous le coup de la colère. Car, dit-il, après avoir gagné une recette journalière de 4500 francs avec sa victime, ce dernier a refusé de lui donner sa part.

A la barre de la chambre criminelle mardi dernier, après cinq années de détention préventive, l'accusé qui cherche à atténuer sa responsabilité dans le déroulement des faits, soutient que c'est au cours d'une bagarre avec sa victime que ce dernier, a reçu le coup fatal au dos. « Je n'ai jamais eu l'intention d'attenter à la vie de ma victime. C’était mon ami. On était toujours ensemble au niveau du garage Guédiawaye des Hlm. Même le couteau, je l'ai pris au niveau de la boucherie qui était sur les lieux, avant de le poignarder au dos au  cours de notre altercation », a-t-il soutenu.

Le témoin oculaire des faits, la soixantaine Moussa Ndiaye, chauffeur de son état quant à lui, déclare que l'accusé a surpris sa victime avant de le poignarder au dos. « C'était vers 18h que l'accusé est venu tout furieux, en me demandant sa victime. Je n'étais même pas au courant de leur différend. C'est ainsi d'un geste du doigt, qu'un autre collègue qui était sur les lieux, lui a montré sa victime qui était chez le vendeur du café. Dès qu'il s'est dirigé vers lui, il l'a poignardé au dos, avant de se fondre dans la nature. C'est au cours de son évacuation à l'hôpital général de Grand-Yoff, qu'il a succombé à ses blessures », a-t-il indiqué.

La partie civile quant à elle, a seulement réclamé que justice soit faite. « Je ne connais même pas l'accusé, c'est après son arrestation que je l'ai vu. Mon fils est né en 1982. Je ne demande que l'accusé soit sanctionné à la hauteur de son acte », souligne la mère de la victime, la voix pleine d'émotion.

Selon le représentant du Ministère public, l'accusé a commis un homicide volontaire. Parce que, souligne-t-il, le certificat de genre de mort, établi par l'homme de l'art, a fait état d'une plaie thoracique pénétrante au niveau du poumon gauche de la victime, ayant entraîné une grande hémorragie interne et externe. « Et, il se permet de se tenir à la barre pour dire que c'est mon ami. On ne tue pas son ami pour 4500 francs cfa seulement. La vie humaine est très sacrée », tonne le parquetier, avant de requérir 20 ans de travaux forcés contre l'accusé. 

La défense quant à elle, a plaidé pour une disqualification des faits en coup mortel, avant de solliciter une application  bienveillante de la loi. 

L'affaire est mise en délibéré au 6 février prochain.





KADY FATY Léral