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Nairobi : les assaillants mènent aussi l’assaut sur Twitter

Rédigé par leral.net le Lundi 23 Septembre 2013 à 23:28 | | 0 commentaire(s)|

L'attaque terroriste du centre commercial de Nairobi, qui a causé la mort d'au moins 62 personnes, a été revendiquée par les Chabab somaliens, très au fait de la communication en ligne sur Twitter.

L'action d'ampleur de ces derniers jours en est une nouvelle preuve. Sur le compte @HSM Press  (aujourd'hui suspendu par Twitter mais encore consultable dans le cache Google), les Chabab ont d'abord pu exprimer leurs revendications, accompagnées de messages religieux, mais aussi donner des détails sur le déroulement des attaques, l'administrateur du compte ayant affirmé être en contact avec les "moudjahidins" retranchés à l'intérieur du centre commercial.

Capture d'écran des premiers messages du compte Twitter @HSM-Press, postés après le début de l'attaque.

Après la suspension du compte par Twitter (les règles du réseau social spécifiant notamment qu'il est interdit de publier des messages contenant des "menaces directes de violence contre d'autres personnes"), d'autres comptes ont pris le relais (par exemple  @HSM_PressOffice@HSM_Superstars@HSMPress_arabic, ou @HSM_PRESS2), sans qu'on puisse toujours attester de leur authenticité.
Certains ont, eux aussi, été désactivés par Twitter, dont le dernier en date @HSMPROffice, lequel affirme qu'il doit prochainement apporter la preuve aux journalistes de son authenticité. En réponse, l'armée kényane a également investi l'espace du réseau social pour relayer certaines informations et principes de précaution, à travers un compte officiel (@kdfinfo), mais aussi par l'intermédiaire de personnalités comme le Major E K Chirchir (@MajorEChirchir) ou David Kimaiyo (@IGkimaiyo).
MISES EN SCÈNE MACABRES
L'épisode constitue un énième cache-cache entre les équipes de Twitter, les journalistes et les personnes chargées de la communication en ligne des Chabab. La présence de ces dernières sur Twitter remonte à décembre 2011, avec la création d'un premier compte @HSMPress - "HSM" pour "Harakat Al-Shabab Al-Mujahideen", soit le nom complet  de l'organisation terroriste.
Quelques mois plus tôt, un Américain membre de l'organisation terroriste s'était déjà fait remarquer sur Internet en postant une compilation de chansons, s'y décrivant dans l'une d'elles comme le "Tupac du djihad" : certains avaient soupçonné ce dernier d'être le créateur d'@HSMPress.
L'ouverture de ce compte avait alors attiré l'attention des médias et d'experts occidentaux, qui avaient rapidement conclu à l'authenticité des messages. Le New York Times  et Slate.com  ont, par exemple, réussi à communiquer avec l'administrateur du compte tandis que le journaliste Jay Bahadur a pu expliquer sur son blog  que le compte diffusait des informations "de première main" en provenance du réseau chabab.
Depuis, la nature parfois très violente des messages a conduit à la fermeture de plusieurs comptes. Une sanction chaque fois contournée par la création d'un nouveau compte. L'AFP rappelle  notamment que "le précédent compte Twitter, @HSMPress1, avait été suspendu début septembre. (...) Les Chabab l'avaient utilisé pour annoncer qu'ils avaient attaqué le convoi du président somalien Hassan Cheikh Mohamoud près de la ville de Merka, à une centaine de kilomètres au sud de Mogadiscio.
En janvier, leur compte, @HSMPress, avait été suspendu après qu'ils avaient posté des photographies d'un soldat français tué dans une opération de commando." Les autorités françaises avaient alors dénoncé une "mise en scène particulièrement odieuse", pour ce qui qui avait été la "première preuve de mort d'un soldat balancée sur Twitter", selon Rue89.


Source:lemonde.fr