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Ndiombor, Éternel Opposant

Rédigé par leral.net le Mardi 3 Avril 2012 à 14:00 | | 1 commentaire(s)|

De peur d'être perçu finalement comme simple continuateur de l'œuvre du père, Macky Sall s'est lancé dans une démarche paradoxale : liquider le politique au profit du scientifique en se voulant raisonné et raisonnable, et non sanguin, comme le voudraient les populations sénégalaises qui appellent à la vengeance. Sa recherche désespérée d’un technocrate à la tête de son futur gouvernement l’éloigne du champ politique et prête encore une fois à équivoque : ses choix, à date, ne semblent guère rassurer, pour dire le moins.


Ndiombor, Éternel Opposant
Si le phénomène peut irriter les premiers fidèles qui ont payé pour leur proximité avec le nouveau président et qui se désolent déjà de la distanciation qui s’érige entre eux et leur ancien camarade d’infortune verni par le vote populaire, il est par contre parfaitement compréhensif comme tentative de survie : au chœur des lamantins sociaux qui voulaient faire de la démocratie une œuvre de salubrité et de vengeance publiques, Macky Sall oppose une démarche mesurée, logique, d'autant qu'il est partiellement comptable d'une situation décriée par les populations qui l'ont élu : de la privatisation de la Sénélec (Viva Vivendi !) au financement de la campagne électorale de 2007, en plus des sept milliards de Taïwan, le nouveau président a cheminé avec ceux que la justice populaire veut aujourd'hui conduire à la potence d’un histoire qui n se fait pas nécessairement avec des enfants de chœur.

Le nouveau président reste cependant conscient qu’Abdoulaye Wade a retrouvé son terrain de prédilection, l'opposition, ce qu'il sait faire le mieux ; même au pouvoir sans le Pds, il s'est forgé une armature oppositionnelle pour mieux se sentir dans sa peau Aujourd'hui, il fait résolument face à son adversaire Macky Sall et sa volonté de moraliser une vie politique qu'il a partiellement aidé à polluer. Pouvoirs nouveau et ancien semblent ainsi se tenir par la barbichette : en décidant de rester au Sénégal avec sa pléthore d'avocats, Wade et ses libéraux, nouvelle opposition, semblent vouloir tester la hardiesse de leur ancien compagnon ; de l'autre côté, Macky Sall sait devoir politiquement attendre de conforter un pouvoir qui ne contrôle pas encore l'Assemblée nationale, malgré la volonté populaire d'adopter une position sans équivoque vis-à-vis de Wade et de son camp. Drame cornélien donc : Wade sans Wade, Macky doit devenir Macky. Wade sait en effet qu'en se projetant dans un futur très proche au Sénégal même (les législatives de juin) et en intégrant son fils dans une liste, le message devrait être très clair pour ceux d'en face et pour le reste des Sénégalais : ils vont se battre becs et ongles. Car Wade a ce don de se croire immortel au point de défier le temps et l'espace. C'est peut-être ce jeu-là qui le maintient finalement en vie.

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue



1.Posté par joob gey le 03/04/2012 16:14 | Alerter
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«J’ignore où Dieu est passé pour me reprendre le pouvoir.» WADE DIXIT.

WADE PENSAIT AVOIR GAGNE LE PAYS A LA LOTERIE. IL NE S'IMAGINE PAS LE SENEGAL DIRIGE PAR UN AUTRE QUE LUI OU SON FILS.

IL N'ARRIVE PAS A LE DIGERER. C'EST COMME S'IL SORTAIT D'UN BEAU REVE.

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