Leral.net - S'informer en temps réel

Nord du Mali : Alger propose sa médiation pour une sortie de crise

Rédigé par leral.net le Mardi 22 Juillet 2025 à 22:01 | | 0 commentaire(s)|

Mali Atlanticactu / Alger / Bamako / Karim Koulibaly Face à la recrudescence des affrontements entre groupes Djihadistes et militaires maliens, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré le vendredi 18 juillet 2025 que son pays était disposé à endosser le rôle de médiateur dans la recherche de la paix dans le nord du Mali. […]
Mali
Atlanticactu / Alger / Bamako / Karim Koulibaly
Face à la recrudescence des affrontements entre groupes Djihadistes et militaires maliens, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré le vendredi 18 juillet 2025 que son pays était disposé à endosser le rôle de médiateur dans la recherche de la paix dans le nord du Mali. Cette annonce a été faite devant la presse algérienne, où le chef d’État a consacré une partie de son discours à la nation à la situation sécuritaire chez son voisin.
Pour autant, l’offre de médiation de l’Algérie n’a pas été commentée par le pouvoir militaire de Bamako. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a fait part aux autorités maliennes, en fin de semaine dernière, de son intention de jouer un rôle d’intermédiaire dans la crise malienne. Il s’agirait d’aider à mettre un terme au conflit entre Bamako et les rebelles du Nord qui ont été chassés de Kidal, en novembre 2023.
Alger a par ailleurs indiqué qu’il s’oppose à la présence des forces du groupe paramilitaire russe Africa Corps à sa frontière.
Les dernières tensions entre Bamako et Alger remontent au 1er avril dernier. La veille, le 31 mars, durant la nuit, un drone de l’armée malienne a été abattu par les forces algériennes, près de Tinzawatene, à la frontière entre les deux pays.
Une poudrière sur les 1.400 kilomètres de frontière commune
Plus de trois mois après, l’Algérie semble vouloir reprendre langue avec son voisin malien, avec qui elle partage plus de 1.400 kilomètres de frontière. Dans son discours à la presse algérienne, vendredi dernier, le 18 juillet, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ainsi estimé que son pays était prêt à assurer un rôle de médiateur, dans le cadre de la recherche de la paix dans le nord du Mali
Selon Mohamed Traoré, dit Bill, un leader d’opinion proche des militaires au pouvoir, l’Algérie n’a plus le profil d’un médiateur neutre dans la crise malienne. Il estime que « après avoir abattu un drone malien qui était dans sa mission régalienne, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les autorités algériennes sont très mal placées pour jouer un rôle de médiation, dans le conflit entre Bamako et ceux qui ont pris les armes contre les autorités de la transition et la souveraineté du Mali. Je suis désolé de le dire, l’Algérie n’est pas claire dans son jeu ».
Une offre d’Alger qui risque de rester lettre morte du coté de Bamako
Pour Bakary Traoré, journaliste et analyste politique, l’offre de médiation algérienne a peu de chances d’aboutir, dans le contexte actuel. Il note que « on ne peut pas demander à un Etat avec lequel vous avez une situation tendue, conflictuelle, de vous écrire afin que vous interveniez dans son dossier. Je crois que, dans la forme, c’est une ratée. Dans le fond aussi. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a également exigé que ceux qu’Alger considère comme des mercenaires, alors que Bamako les désigne comme des partenaires, à savoir les forces du groupe paramilitaire russe d’Africa Corps, s’éloignent de sa frontière. Là aussi, l’Algérie a manqué de doigté diplomatique ».
Une source diplomatique malienne haut placée indique que « Bamako a déjà tourné la page algérienne », avec la dénonciation, en janvier 2024, des accords d’Alger, signés en 2015, la tenue du dialogue inter-malien et le document final de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui sera remis, ce mardi 22 juillet, au président de la transition.


Source : https://atlanticactu.com/nord-du-mali-alger-propos...