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Abdoulatif Diop auteur du livre 'Bocandé, une éternelle légende': "Jules était frustré..."

Rédigé par leral.net le Vendredi 18 Mai 2012 à 12:29 | | 0 commentaire(s)|


Auteur de la biographie Bocandé, «l’éternelle légende», le journaliste Abdoulatif Diop a eu à côtoyer l’homme pour essayer de comprendre le passé et le présent de l’ex-footballeur.
Défi


Abdoulatif Diop auteur du livre 'Bocandé, une éternelle légende': "Jules était frustré..."
«C’était un défi d’écrire sur Jules François Bocandé. Il était difficile à cerner et à comprendre. Au départ, il était réticent, parce qu’il n’a jamais voulu que quelqu’un fasse sa biographie. Certains le prenaient pour quelqu’un de virulent et spontané, mais en réalité, c’était un homme très doux, sentimental et généreux. Un patriote. Je suis allé au bout de ma logique pour relever ce défi. Je suis allé là où il a joué. Ce qui n’était pas évident. J’ai le sentiment d’avoir contribué à rendre hommage à quelqu’un qui s’est sacrifié pour le football sénégalais. Un éternel incompris. D’ailleurs, pour le premier titre du livre, j’avais pensé à cela : «L’éternel incompris». Mais cela allait se résumer autour de ses relations humaines. Sa propre personne. Alors, c’est le football qui l’identifie. »
Ruine
« Pourquoi il n’a pas réussi alors qu’il fut un moment le joueur le plus cher du championnat de France, quand il quittait Metz pour venir à Paris Saint Germain. Comment un joueur qui percevait en 1985 plus de 20 millions FCFA, s’est-il retrouvé à la fin de sa carrière dans la dèche ? Ce qui l’a beaucoup ruiné, c’est sa générosité. Il donnait beaucoup. Mais ce qui l’a beaucoup ruiné, c’est son manager de l’époque, Gaston Zaïs, un Luxembourgeois. Il était chargé de payer les taxes de Bocandé à l’Etat français, mais ne les versait pas. A la fin de sa carrière, on l’a sommé de payer ses taxes, faute de quoi il serait interdit de séjour en France. Jules a payé autour de 200 millions FCFA. »
Frustration
«Ce qui l’a plus affecté, c’est le fait de regarder les gens s’affairer autour du football et qu’il soit à l’écart. A un moment donné, il ne faisait rien. Alors qu’en équipe nationale, il s’épanouissait. C’est le football qui pouvait lui faire plaisir. Le fait de rester longtemps à l’écart était stressant pour lui. Il avait un projet de centre de formation à Ziguinchor, mais cela n’a pas abouti. Je sentais en lui une certaine frustration. A défaut de lui trouver un poste dans l’encadrement technique, on pouvait faire de lui un chargé de mission. »

L’Observateur