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Burkina Faso: « Deux Heures pour Kamita » veut décoloniser les édifices publics

Rédigé par leral.net le Mardi 28 Novembre 2017 à 14:11 | | 0 commentaire(s)|

Le Boulevard Charles De Gaulle à Ouagadougou a été débaptisé et rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, le lundi 27 novembre 2017. Cet acte « illégal » mais « légitime » posé par le cadre « Deux heures pour Kamita », intervient à quelques heures de l’arrivée du Président français Emmanuel Macron. Une arrivée que l’organisation estudiantine dénonce.


Serge Bayala, secrétaire général du cadre « Deux Heures pour Kamita » une organisation estudiantine, qui s’est confié à Burkina24, a expliqué que cet acte vise à une « rupture de conscience » et manifeste leur volonté d’en découdre avec les « relents de paternalisme », dans les relations entre la France et l’Afrique.

« Nous ne voulons plus de la France-Afrique. Nous ne voulons plus de relations incestueuses entre la France et l’Afrique », et pour Serge Bayala, tout commence par la décolonisation des mentalités à travers la décolonisation des édifice. D’où leur acte.



Ainsi, l’organisation estudiantine a, de sa seule volonté, changé le nom du Boulevard Charles de Gaulle en Boulevard Thomas Sankara. Même illégal, le cadre dit s’assumer. « Si nous avons choisi la journée pour le faire et le faire à découvert, explique M. Bayala, c’est un acte qui relève de la responsabilité du cadre « Deux Heures pour Kamita ».

Aussi poursuit-il, « tous ceux qui étaient sur le Boulevard, personne n’était cagoulé. C’est pour dire que nous sommes conscients que si cela peut paraitre illégal, [l’acte] relève d’un fondement très solide qui est sa légitimité. Nous pensons que de cet acte, peut naitre le désir de le légaliser ».

Le secrétaire général du cadre « Deux Heures pour Kamita », a réaffirmé la volonté de liberté de ses membres. « Désormais, sur la terre de nos ancêtres, dit-il, nous allons nous assumer. Nous avons décidé nous-êmes d’être libres ». Et pour l’être, il explique que l’un des actes majeurs et symboliques, c’est celui par exemple de débaptiser « un boulevard qui porte le nom d’un de nos tortionnaires qui est le général Charles de Gaulle ».

Et pour mieux faire valoir ses idées, M. Bayala poursuit avec cet exemple : « De la même manière qu’il ne peut y avoir de Boulevard Adolphe Hitler à Paris, il ne peut pas y avoir l’inverse chez nous. La réciprocité respectueuse, c’est cela que nous voulons revendiquer ».




Ignace Ismaël NABOLE et Jules César KABORE