L’administration pénitentiaire exprime ses préoccupations au ministre de la Justice

Au siège de l’administration pénitentiaire, première étape de la visite de Aminata Touré, le directeur Cheikh Tidiane Diallo, a fait part des avancées notées depuis le rattachement de ses services en 1998 au ministère de la Justice tout en relevant des ‘’difficultés urgentes’’ auxquelles il faut s’attaquer.
‘’Nous saluons le fait que nos services soient rattachés au ministère de la Justice, parce que cela a permis des avancées positives. Le programme sectoriel de la justice 2004 – 2013 nous a permis d’avoir une enveloppe de 46 milliards de francs CFA destinée à la réhabilitation des maisons d’arrêt et de correction’’, a-t-il signalé.

Mais à ce jour, seul 5,5% de la somme a été débloquée, a précisé Cheikh Tidiane Diallo, ajoutant : ‘’Une autre enveloppe de 22 milliards pour la réforme pénitentiaire avait été dégagée, mais jusqu’à présent la somme n’est pas encore disponible’’.

‘’Mon souhait est aussi qu’on revalorise le statut du personnel de l’administration pénitentiaire’’ a suggéré le directeur de l’Administration pénitentiaire.

Le Sénégal doit aussi se doter de nouveaux établissements pénitentiaires à cause de la surpopulation carcérale ainsi que d’une école de formation pour les agents de l’administration pénitentiaire pour une meilleure formation, a signalé Cheikh Tidiane Diallo au ministre de la Justice

Il a plaidé la construction d’un siège ‘’digne de ce nom’’ pour l’administration pénitentiaire et la revalorisation des indemnités journalières des prisonniers de 600 francs à 1000 francs CFA, pour une ‘’amélioration’’ de leurs condition de vie.

‘’Nous demandons aussi qu’on mette des véhicules à notre disposition, pour une meilleure mobilité de nos agents qui ont des problèmes à ce niveau’’ a dit Cheikh Tidiane Diallo.

Aminata Touré s’est ensuite rendue à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss où elle a visité des chambres des détenus, les salles d’hospitalisation et le jardin potager cultivé par les prisonniers.

Le directeur de l’établissement a relevé la surpopulation de cette maison carcérale qui d’une capacité d’accueil de 1500 places, ‘’se retrouve avec 1731 détenus auquel se greffe un manque d’effectif pour faire face aux besoins quotidiens des détenus’’.

‘’Nous avons aussi un problème de mobilité à cause de notre parc automobile qui est devenu vieillissant et qui n’est pas souvent renouvelé’’ a signalé Emmanuel Salif Ngom.