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Plus de 30 morts en une journée: en Irak, la violence franchit un nouveau palier

Rédigé par leral.net le Vendredi 29 Novembre 2019 à 09:46 | | 0 commentaire(s)|

Plus de 30 manifestants sont morts ce jeudi 28 novembre dans le sud de l'Irak, dans des affrontements avec les forces de l'ordre. Les violences ont franchi un nouveau palier ces derniers jours, y compris à Bagdad.


Des tirs de balles résonnent régulièrement dans la rue Al Rasheed, dans le centre-ville de Bagdad. Depuis plusieurs jours, cette rue historique de la capitale irakienne prend des airs de ligne de front. « Les forces de sécurité nous tirent dessus, à balles réelles ! Et ils utilisent des grenades lacrymogènes, normalement interdites ! », se révolte Ali, 28 ans, le visage dissimulé sous une cagoule noire.

Un peu plus loin, les manifestants escaladent les murs de protection qui les séparent des forces de sécurité, pour leur lancer des pierres ou des cocktails Molotov. En retour, des tirs résonnent, une nouvelle fois, provoquant un mouvement de panique parmi les protestataires.

Ammar, vêtu d'une combinaison rouge, se retranche derrière un mur, les larmes aux yeux. « On est venu pour participer à des manifestations pacifiques, et depuis le début, près de 400 personnes sont mortes ici. Pourquoi tous ces jeunes hommes sont morts. Pourquoi ? », demande-t-il au micro de notre correspondante dans la capitale irakienne, Lucile Wasserman. Selon un bilan établi par l'AFP, 380 personnes sont mortes dans les violences qui secouent le pays depuis deux mois, auxquelles s'ajoutent quelque 15 000 blessés.

« Le bain de sang doit cesser »

Les scènes de champs de bataille de la rue Al Rasheed contrastent avec l'ambiance festive qui règne sur la place Tahrir, à quelques centaines de mètres seulement. Là, les manifestants se reposent, mangent gratuitement ou écoutent de la musique. Il y a des jeunes, des personnes plus âgées, des femmes et même parfois des enfants. Mais cette ambiance plus familiale cède rapidement à la tension. Car tous redoutent plus que jamais une répression d'autant plus meurtrière dans les jours à venir, alors qu'un regain de violences a été largement observé au cours des dernières 24h.
RFI