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Tivaoune – non vote du budget de la mairie, spéculation foncière… le forum civil initie un contrôle citoyen

Rédigé par leral.net le Lundi 14 Mai 2012 à 18:23 | | 0 commentaire(s)|

La mairie de Tivaouane et la communauté rurale de Pambal se sont prêtées au contrôle citoyen des populations et du Forum civil dans son programme de transparence et de bonne gouvernance. Si à Tivaouane, le maire Malick Diop n’a pas réussi à convaincre les uns et les autres sur le non vote du budget de la commune pour l’année 2012, à Pambal, les paysans ont déploré la spéculation sur des milliers d’hectares de terre.


Tivaoune – non vote du budget de la mairie, spéculation foncière… le forum civil initie un contrôle citoyen
Le Conseil municipal de Tivaouane n’a pas voté son budget pour la session 2012 qui devait être fait au plus tard le 31 mars. Les populations, désorientées, ne trouvent pas les mots pour justifier «cette négligence» du maire. Ainsi, le Forum civil a initié un forum pour permettre à Malick Diop d’éclairer l’opinion sur les inquiétudes des populations. Pour Ndèye Marème Samb, coordonnatrice adjointe du programme Décentralisation, gouvernance et transparence (Dgt), «cette mission d’encadrement et d’animation du contrôle citoyen est initiée par le Forum civil pour créer un cadre d’échanges entre le maire et ses administrés en raison du non vote du budget de la commune pour l’année 2012». Malick Diop s’est alors prêté aux questions de ses administrés. «La marie n’a pas pu voter son budget en raison des calamités qui ont frappé l’institution municipale qui ne dispose plus de documents pour pouvoir élaborer un budget. Toutes les données étaient consignées dans les ordinateurs qui se sont consumés avec l’Etat-civil, en cendres», explique-t-il avant de revenir sur le contexte de l’incendie de la mairie. Des nervis avaient incendié la mairie de Tivaouane après que les Forces de l’ordre ont jeté des grenades lacrymogènes dans la Zawiya de Seydi El Hadji Malick Sy.

Pour Djibril Fall, habitant à Fogny, l’incendie de la mairie ne doit pas être un prétexte pour ne pas voter le budget. «Le maire jouit d’une impopularité qui fait qu’il ne peut pas convoquer le Conseil municipal pour voter le budget. Le Conseil municipal n’existe que de nom. On ne le sent nulle part. Par exemple, le sport est au point mort, puisque la mairie ne subventionne aucune activité de jeunesse», dira-t-il. Malick Diop fera savoir que la mairie n’a plus de recettes depuis que le marché central a été transféré. «On gagnait en recettes quelque 2 800 000 FCfa. Aujourd’hui, on gagne moins de 30 000 FCfa. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas subventionner le sport, encore moins payer nos salariés.» Il n’est finalement pas parvenu à convaincre les populations très en colère. Aussi des voix se sont-elles élevées lors de ce forum pour réclamer la mise sous Délégation spéciale de la commune. Autant le maire a été évasif sur la gestion foncière, autant il a été moins convaincant sur la gestion des cantines du nouveau marché. Le feu couve à Tivaouane où le maire Malick Diop est à couteaux tirés avec ses administrés qui réclament sa démission à la tête du Conseil municipal.

Spéculation foncière à Pambal : le Cajac installe une section du Forum civil

Le Forum civil s’est rendu aussi à Pambal, une communauté rurale située à 13 km de la commune de Tivaouane. Le Forum civil, à travers sa branche juridique, le Cajac (Centre d’assistance juridique et d’action citoyenne), a monté une section dans la communauté rurale de Pambal. La bonne gouvernance foncière a été au cœur des débats. Ainsi, Yves Lamine Cissé, président de la Communauté rurale de Mont-Rolland, a exposé au coordonnateur du Cajac, Babacar Sanoko, et sa délégation, le bras de fer qui oppose les populations de sa circonscription et les descendants des familles Buhan et Teisseire. Ces derniers font courir le bruit de l’existence de leur droit de propriété sur les terres qui vont du village de Nguick Fall (Communauté rurale de Mont-Rolland) au village de Darou Alpha (Cr de Notto Gouye Diama) sur une superficie de 824 ha 70 a 53 ca 48 dm2. Ces «étrangers» occupent une grande part des superficies, au moment où les paysans peinent à accéder à la terre.
Dans la communauté rurale de Pambal, les familles ont étalé leur misère et leur impuissance face aussi à la spéculation foncière. «Les phosphates Sspt (Société sénégalaise de phosphate de Thiès) exploitent 400 hectares de nos champs, la Séphos (Sénégalaise des phosphates) a pris 750 ha, les Industries chimiques du Sénégal (Ics) plus de 1 000 ha. Aujourd’hui, les paysans ont perdu leurs champs. Ils sont appauvris par ces exploitants qui polluent notre environnement», a souligné Armand Gondé Dione, coordonnateur du Forum civil/Section Pambal. Selon Babacar Sanoko, coordonnateur du Cajac, le Forum civil a choisi de faire son plaidoyer sur le foncier, eu égard à la forte spéculation foncière dans les collectivités locales où les populations spoliées accèdent difficilement à la terre.



SOURCE:Piccmi.com
OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE