VIDEO / Signature de contrat: Des privés accordent leurs violons pour un partenariat gagnant

Si tout se passe comme prévu, une centrale électrique totalement neuve verra le jour sénégal avant 2013. La société sénégalaise West Africa Energy (WAE) a signé ce samedi des contrats avec General Electric et Calik Enerji pour permettre la matérialisation du projet, financé par des privés nationaux. Une première qui devrait consacrer l’autonomie énergétique du pays et bousculer les Libano-syriens dans leur chasse-gardée.

Annoncée par le Président Macky Sall lors du Conseil présidentiel sur le Plan d’Actions Prioritaires ajusté et accéléré (PAP 2A) pour la relance de l’économie nationale, la construction clé en main de la nouvelle centrale électrique de 300 MW est sur la bonne voie. La société sénégalaise West Africa Energy (WAE) qui s’active dans le développement, la construction, l’exploitation etla maintenance de centrales de production électrique au Sénégal et à l’étranger, a signé ce samedi des contrats avec General Electric et Calik Enerji pour la matérialisation du projet.

Financée par des privés nationaux, cette infrastructure, dont la livraison est prévue en janvier 2023, a pour ambition de régler définitivement les problèmes d’électricité de la Senelec sur le long terme. Les actionnaires Abdoulaye Dia de SENICO, Harouna Dia de Sahel Invest, Khadim Ba de Locafrique et l’homme d’affaires MoustaphaNdiaye, viennent ainsi, à travers West Africa Energy (WAE), investir dans un domaine qui était jusque-là la chasse gardée des Libano-syriens. «En un temps record, les actionnaires ont mobilisé 27 milliards de fcfa. Nous avons pu obtenir un financement avec notre partenaire financier la Coris Bank International et pour 191 milliards de fcfa avec Africa Finance Corporation ( en syndication avec Afreximbank pour 65 milliards cfa).D’habitude, la durée pour le développement d’un tel projet prend au minimum 02 ans voir 5 ans.

Grâce à l’ouverture d’esprit et à la disponibilité de nos partenaires, nous avons pu boucler la mission en 09 mois en dépit de la Covid19 qui avait, au départ, un peu perturbé notre planification », a expliqué Moustapha Ndiaye, Moustapha Ndiaye Président du Conseil d’administration de West African Energy SA. « Dans 28 mois inchallah, notre pays le Sénégal va abriter l’une des plus grosses centrales électriques dans la sous-région. D’une puissance de 300 MW financée par des privés sénégalais, cette centrale sera le bijou des fils de ce pays, qui ont su mobiliser à cet effet 334 millions d’euro, c’est-àdire 220 milliards de fcfa. La bonne nouvelle pour les Sénégalais, c’est que cette centrale va contribuer à la réduction des coûts de production de SENELEC de 40% dans le cadre de la politique Gaz To Power définie par le Président de la République, dont la finalité est de réduire le coût de l’électricité à l’horizon 2022. Les ménages et les entreprises en seront les principales bénéficiaires », ajoute Moustapha Ndiaye.

UN PROJET DE 220 MILLIARDS DE FCFA

Estimée à 220 milliards de FCFA, cette centrale sera, selon le Directeur général de la Senelec, la première centrale entièrement développée par des privés nationaux conformément aux orientations du président de la République de promouvoir le contenu local. «La réalisation de cette centrale d’envergure participe également à la transition vers un mix énergétique consacrant une part prépondérante à l’utilisation du gaz comme combustible de base. En termes d’utilisation du gaz domestique avec un coût de cession optimisé, ce projet devra permettre de réduire le coût de production du kilowatt/heure», a soutenu Papa Mademba Bitèye. A travers ce projet, West african Energy compte créer 50 emplois directs dès son lancement avec une extension de son portefeuille de recrutement durant la première année. Ainsi, son Directeur général, Samuel Sarr, a annoncé que les travaux vont démarrer dans une semaine.

A l’en croire, cette infrastructure qui produira de l’énergie qu’elle va vendre à la Senelec, participera à satisfaire la demande nationale en électricité et surtout la réduction conséquente de son coût. «La décision d’investir 220 milliards Fcfa dans cette initiative mise en place par le secteur privé pour permettre au Sénégal de se fournir suffisamment en électricité est un challenge inestimable pour les ménages sénégalais et un coup d’accélérateur décisif pour les producteurs. Ce challenge nous motive à plus d’un titre en tant qu’investisseurs et fils de ce pays. En voulant l’accès à l’électricité à moindre coût, on apporte la lumière dans le quotidien des Sénégalais», a déclaré l’ancien Directeur général de la Senelec. Jusque-là chasse gardée des Libano-syriens, le secteur de l’énergie au Sénégal, à travers ce projet, accueille en force des privés locaux.

Le capital West Africa Energy (WAE) est détenu par des hommes d’affaires locaux à raison de 15% pour la Senelec et le reste entre les hommes d’affaires sénégalais (Harouna Dia Dahel invest, Abdoulaye Dia (Senico), Moustapha Ndiaye (importateur de riz), Khadim Bâ (-Locafrique) et l’ancien ministre de l’Energie Samuel Sarr en est le Directeur général. Ils ont profité du «local contain» pour travailler sur ce projet durant trois ans. A terme, il entrainera la baisse du coût de l’électricité, mais aussi la centrale aura le loisir de produire et de commercialiser l’électricité tant au Sénégal qu’à l’étranger