Rédigée par trois autres membres permanents du Conseil, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, la résolution visait à répondre au raid aérien qui a frappé le 4 avril la localité de Khan Cheikhoun, faisant 87 morts dont 31 enfants.
La résolution devait notamment apporter le soutien du Conseil de sécurité aux enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Elle exigeait que les autorités syriennes fournissent les détails des activités militaires de l'armée syrienne le jour de l'attaque ainsi que les noms des commandants des escadrons aériens, et donnent aux enquêteurs un accès aux bases aériennes. C'était visiblement trop de soupçons pour Moscou, qui avait qualifié le texte d'"inacceptable". C'est la huitième fois, en six ans de guerre, que la Russie dégaine son veto pour protéger son allié syrien.
Parmi les 15 membres du Conseil, la Bolivie a également voté contre cette résolution, 10 ont voté pour et 3 se sont abstenus (Chine, Kazakhstan, Ethiopie).
"Nous avons refusé le projet parce que le responsable a été désigné, dans ce projet, sans attendre les résultats de l'enquête", explique sur France-Info Artem Studennikov, chef de mission adjoint de l’ambassade de Russie en France. "La Russie a proposé que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques envoie une mission sur le terrain, non seulement à Khan Cheikhoun mais aussi sur la base militaire attaquée par les Etats-Unis [le 7 avril]. Notre idée n'a pas été acceptée."