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Secouer bébé : un geste irréparable

Rédigé par leral.net le Samedi 7 Juillet 2018 à 09:49 | | 0 commentaire(s)|


Tous les parents ont déjà connu cela : un bébé qui pleure sans arrêt (parfois en pleine nuit), sans raisons apparentes, et que rien ne semble calmer. Les nerfs des parents et leur patience sont ainsi mis à rude épreuve.

Dans la majorité des cas, tout se termine bien, pour le bébé comme pour les parents. Pour une minorité d’enfants, il en va autrement : l’adulte qui s’occupe du bébé ne sait pas comment le calmer, s’énerve, et le secoue violemment pour le faire taire. C’est ce qu’on appelle le « syndrome du bébé secoué » (SBS), aussi appelé « syndrome d’impact des secousses ».

Plus pernicieux que les autres violences domestiques, cette maltraitance qui ne dit pas son nom peut être très handicapante pour l’enfant. Troubles mentaux, troubles moteurs, ou même la mort : le SBS n’est pas à prendre à la légère…

Le Syndrome du bébé secoué : qu’est-ce que c’est ?
Comme le bébé, durant ses premiers mois d’existence, a une nuque très souple, il est très sensible aux mouvements brusques d’avant en arrière. Lorsqu’il est violemment secoué, son cerveau peut donc bouger et heurter sa boîte crânienne. Hémorragies, lésions des vaisseaux sanguins,… Les dommages causés en quelques secondes sont bien souvent irréversibles.

Les chiffres du syndrome du bébé secoué
Comme pour tous les actes de maltraitance, il est très difficile d’obtenir des chiffres précis concernant le nombre d’enfants victimes du syndrome du bébé secoué : le diagnostic est souvent caché, voire dénié par la famille ou même les soignants. Il est souvent entouré de honte et de culpabilité, et demeure largement méconnu et sous-estimé. Pourtant, les chiffres disponibles font frémir : rien que pour la France, il y aurait environ 180 à 200 bébés, chaque année, touchés par le syndrome du bébé secoué.

Les profils à risque du syndrome du bébé secoué
Contrairement aux autres maltraitances, il n’y a pas vraiment de profil sociologique « type », mais quelques grandes tendances se détachent : l’auteur d’un syndrome du bébé secoué serait plutôt un homme (75% des bébés secoués le seraient par des hommes), père, (entre le tiers et la moitié des auteurs), jeune et inexpérimenté (la plupart des auteurs ont moins de 25 ans).

Il arrive aussi que ce soit les beaux-parents qui craquent, ou les nourrices qui soient exaspérées : 10 à 20% des victimes du syndrome du bébé secoué le sont par des personnes qui gardent l’enfant occasionnellement.

Le syndrome du bébé secoué ne touche pas tout le monde : statistiquement, il survient plutôt chez les jeunes bébés (âgés de moins d’un an), aînés d’une fratrie, de sexe masculin.

Les séquelles et les conséquences du Syndrome du Bébé Secoué
Dans la majorité des cas, le syndrome du bébé secoué provoque des dommages irrémédiables : seuls moins d’un enfant sur quatre ne souffrirait d’aucune séquelle suite à un SBS. Pour les quatre-cinquième restants, le pronostic est plus pessimiste : 10% des enfants secoués meurent, et 90% gardent des séquelles.

Parmi ces derniers, le quart souffre d’hémiplégie, de retard mental majeur, de cécité, ou d’épilepsie, et près de la moitié souffriront de paralysie ponctuelle, de retard mental modéré, de troubles mentaux, de perte de la vue,…

Prévenir le syndrome du bébé secoué
Si, devant les pleurs de votre bébé, vous sentez que vous êtes très énervée, sur le point de craquer, que votre patience arrive à bout, ne secouez jamais votre bébé ! A la place, n’hésitez pas à le faire garder et à vous reposer : vous pouvez reposer votre bébé dans son lit et sortir prendre l’air quelques instants, demandez à quelqu’un d’autre de vous remplacer, ou reposez votre bébé dans son lit, et sortez prendre l’air quelques minutes.
Vous pouvez profiter de cette pause pour extérioriser vos sentiments, vos émotions et vos pensées pour en parler avec des proches. Entourez-vous !

Il faut aussi, bien sûr, que la personne qui garde vos enfants ait toute votre confiance, aie ne soit pas susceptible d’avoir des réactions violentes, impulsives ou brusques avec votre enfant.

Si, malgré tout, les pleurs du bébé continuent, n’hésitez pas à aller consulter un médecin : des pleurs répétés peuvent avoir une cause médicale, assez facile à résoudre, mais que vous n’avez pas forcément diagnostiquée, comme une colique, par exemple.

Faites très attention lors des manipulations du bébé : maintenez le tout le temps en position verticale, contre vous. De même, ne tentez pas de jouer avec lui en le faisant bouger avec des mouvements de rotations, comme « faire l’avion ».

Diagnostiquer et traiter un syndrome du bébé secoué
Après un syndrome du bébé secoué, il n’y a pas de traces extérieures de coups ou de traumatismes. Il n’est donc pas facile de savoir si votre bébé a été secoué ou non. Soyez quand même attentive aux vomissements, aux petits endormissements, aux convulsions ou aux malaises de votre enfant.

N’hésitez pas à réagir très vite et n’attendez pas avant de consulter un médecin, si ces troubles apparaissent.

La rééducation se fera en coordination avec de nombreux spécialistes : orthophonistes, kinésithérapeutes ou psychomotriciens seront mis à contribution.






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