Le Yémen fait face à la pire situation humanitaire dans le monde : 21 millions de personnes ont un besoin d'aide humanitaire urgente, sept millions sont au bord de la famine et un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, presque un million de malades du choléra, selon l'ONU.
Devant une telle détresse, le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, est intervenu devant le Conseil de sécurité à huis clos, mercredi 8 novembre, pour réclamer la "reprise immédiate" de l'aide humanitaire à la population yéménite, interrompue depuis le début de la semaine suite au blocus imposé par l'Arabie saoudite.
Le blocus des ports, aéroports et accès routiers au Yémen est le résultat d'un conflit entre Riyad, soutenu par les États-Unis, et Téhéran déclenché par un tir de missile récent de rebelles houthis yéménites pro-iraniens intercepté près de la capitale saoudienne.
Mark Lowcock, qui a effectué récemment une visite au Yémen, a ajouté qu'il avait demandé au Conseil de sécurité qu'il n'y ait plus à l'avenir d'entraves à l'acheminement de l'aide humanitaire.
La famine à laquelle fait face le Yémen n'est pas "la même que celle que nous avons connue au Soudan du Sud ou en Somalie", a-t-il précisé. Il doit y avoir à nouveau "un accès immédiat à tous les ports" pour l'approvisionnement en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité, a-t-il souligné.
La Suède, à l'origine de la convocation de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire au Yémen, avait mis au préalable en garde contre les "immenses conséquences" pour le peuple yéménite si le blocus imposé par Riyad perdurait.
L'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre, a appelé de son côté "toutes les parties au Yémen à permettre un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves dans l'ensemble du territoire du Yémen, à travers l'ensemble de ses ports et aéroports, à commencer par le port de Hodeida (ouest) et l'aéroport de Sanaa".
"La situation est extrêmement grave pour les populations affectées". Il faut "redonner une forte impulsion, un nouvel élan aux négociations politiques sans lesquelles il n'y a aura pas de réponse durable à la crise humanitaire", a-t-il estimé.